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mardi 20 septembre 2011

Vers un Soleil immaculé et un âge glaciaire ?

Trois études indépendantes, une s'intéressant à l'intérieur du soleil, une autre à sa surface, et enfin à sa haute atmosphère prédisent toutes indépendamment que le prochain cycle solaire (le numéro 25) sera considérablement retardé, si jamais il arrive tout simplement... Normalement, ce prochain cycle serait prévu pour débuter autour de 2022.Les différentes données combinées indiquent que nous pourrions bientôt nous diriger vers ce qui est connu comme un Grand Minimum, une période d'activité solaire inhabituellement faible.

Les prévisions de sommeil solaire peuvent être comparées au dernier grand minimum enregistré qui s'est produit entre 1645 et 1715. Connu comme le Minimum de Maunder, cette période de près de 70 ans a coïncidé avec la période la plus froide des derniers 2000 ans, appelée le petit âge glaciaire...Cependant les liens entre activité solaire et température globale sont encore mal connus.


Il est probable que si nous entrions dans un minimum semblable à celui de Maunder, l'effet sur la température ne serait pas le même du fait des quantités considérables de gaz à effet de serre qui ont été injectés dans l'atmosphère depuis.
Les taches solaires sont
des taches sombres sur la surface visible du Soleil qui indiquent des régions d'activité magnétique intense.Pour les scientifiques des siècles passés, les taches solaires étaient utilisées pour suivre des hauts et les bas magnétiques du soleil.
Par exemple, Galilée et Cassini ont suivi séparément les taches solaires et avaient remarqué un manque d'activité pendant le minimum de Maunder.


Dans les années 1800 les scientifiques ont établi que les taches solaires apparaissent sur un cycle régulier, qui dure environ 11 ans. Nous sommes maintenant dans le cycle solaire numéro 24, en route pour un maximum (déjà étonnamment faible) de l'activité du Soleil dans le courant de 2013.



Récemment, Matt Penn et ses collègues du National Solar Observatory ont analysé plus de 13 années de données recueillies sur les taches solaires au télescope McMath-Pierce à Kitt Peak, en Arizona.Ils ont remarqué une tendance à long terme de l'affaiblissement des taches solaires, et si la tendance se poursuit, le champ magnétique du soleil ne sera pas assez fort pour produire une seule tache solaire au cours du cycle solaire 25.«Les taches sombres sont plus brillantes", à précisé Penn. A partir de ses données, l'équipe prévoit que, lorsqu'il sera terminé, le cycle solaire actuel (le numéro 24) n'aura atteint que la moitié de l'intensité du cycle 23, et le prochain cycle pourrait ne pas avoir du tout de taches.


                                crédit : NASA

Séparément, Frank Hill et al., du National Solar Observatory, ont suivi des cycles solaires via une technique appelée l'héliosismologie. Cette méthode utilise les vibrations de surface causées par les ondes acoustiques à l'intérieur de l'étoile pour cartographier sa structure interne.Plus précisément, Hill et ses collègues ont suivi des "jet streams" encerclant le soleil, appelées oscillations de torsion. Ces bandes de matière qui s'écoulent apparaissent d'abord près des pôles du soleil puis migrent ensuite vers l'équateur. Ces bandes sont supposées jouer un rôle dans la génération du champ magnétique du soleil.
Les taches solaires ont tendance à apparaître le long de ces bandes de subsurface, et le soleil devient plus actif généralement lorsque ces bandes parviennent près de son équateur, elles peuvent ainsi être utilisées  comme de bons indicateurs pour prévoir le calendrier des cycles solaires.«Les oscillations de torsion pour le cycle solaire actuel (24) sont apparues en 1997," précise Hill. "Cela signifie que le flux pour le cycle 25 aurait dû paraître en 2008 ou 2009, mais il ne s'est pas encore manifesté..."Selon Hill, les données suggèrent que le début du cycle solaire 25 pourrait être retardé jusqu'à 2022, soit environ deux ans de retard, ou bien simplement ne pas apparaître. 


Vient s'ajouter à l'évidence une troisième observation menée par Richard Altrock, qui mène des recherches sur la couronne solaire également au National Solar Observatory. Il a pu observer des changements révélateurs d'un phénomène magnétique de la couronne solaire.Connue comme la "ruée vers les pôles", le mouvement rapide vers le pôle d'anomalies magnétiques dans la couronne est lié à l'accroissement de l'activité des taches solaires, avec un cycle solaire qui atteint son maximum lorsque ces anomalies magnétiques atteignent environ 76 degrés de latitude nord et sud de part et d'autre de l'équateur solaire.La " ruée vers les pôles" est donc liée au balayage du champ magnétique associé à un cycle solaire donné, ouvrant la voie à un nouveau champ magnétique et un nouveau cycle d'activité des taches solaires.Cette fois, cependant, la "ruée vers les pôles" ressemble plus à une course d'escargot, ce qui signifie que nous dirigerions actuellement vers un maximum de très faible énergie en 2013 et qu'il pourrait retarder fortement ou même empêcher le début du prochain cycle solaire.

Prises ensemble, ces trois sources de données convergent vers le fait que le cycle solaire 25 sera peut être un cycle extrême, ont déclaré les scientifiques lors d'un meeting de l'American Astronomical Society à Las Cruces, Nouveau Mexique.Mais une accalmie solaire ne devrait pas nous alarmer outre mesure, Hill a dit: "C'est déjà arrivé, et la vie semble continuer, je ne suis pas inquiet , mais plutôt excité.."

À bien des égards une baisse ou un manque d'activité magnétique solaire est en fait une aubaine pour la science. Et n'oublions pas que lors de maxima, des fortes tempêtes solaires peuvent émettre des rafales de particules chargées qui interfèrent avec les communications radio, peuvent perturber les réseaux électriques, et même les satellites en orbite.


De plus, une diminution dans les taches solaires ne signifie pas nécessairement une baisse dans d'autres activités solaires telles que les protubérances solaires, déclenchant des éjections de masse coronale
qui peuvent produire des aurores boréales chez nous.
Les documents historiques montrent en effet que les aurores boréales ont continué à apparaître sur une base régulière, même pendant le minimum de Maunder.
Au lieu de cela, les changements inhabituels des cycles d'activité du soleil peuvent offrir une occasion sans précédent pour les scientifiques de tester les théories sur la façon dont le soleil fabrique et détruit son champ magnétique. "Actuellement, nous avons tant satellites regardant le soleil et d'observatoires terrestres prêts à entrer en action...", a déclaré Pesnell. "Si le Soleil nous offre quelque chose de différent à observer de près, c'est un grand moment !"

Peut-être devrons nous quand même enfiler nos moufles pour admirer ce soleil immaculé...


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