Les supernovae de type Ia n'ont pas encore livré tous leurs secrets. Nous ne savons toujours pas très précisément quels types d'étoiles sont impliqués dans ces prodigieuses explosions, ce qu'on appelle leur progéniteurs. Le dernier numéro de Nature nous offre une analyse qui montre l'existence d'un nouveau type de progéniteur, et pas des moindres, puisqu'il s'agit d'un progéniteur qui ne laisse presque rien derrière lui...
Le modèle classique des supernovae Ia est un couple formé par une naine blanche et une étoile compagnon, qui peut être de différents types : étoile moyenne, subgéante, etc... sauf géante rouge.
La naine blanche accapare de la matière à son compagnon jusqu'à atteindre une masse critique(la fameuse masse de Chandrasekhar), tellement critique qu'elle en explose litteralement, disparaissant en se dispersant en une (bien souvent) jolie bulle de gaz... Et le compagnon reste alors seul, débarrassé de son dévorant trublion de voisin.
SNR 0509–67.5
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Mais ce qu'ont observé Schaefer et Pagnotta en cherchant au centre de cette belle bulle rémanente appelée SNR 0509–67.5 située dans le grand nuage de Magellan, c'est qu'il n'y avait rien.
Pas d'étoile compagnon esseulée, rien de suffisamment lumineux pour être une étoile quelconque dont une partie de la matière aurait pu être croquée par une méchante naine blanche... rien.
Alors, que s'est-il passé il y a 400 ans (pour nous) lors de ce cataclysme stellaire ? Et bien, c'est là que les astrophysiciens montrent toute l'étendue de leur imagination, car au delà du modèle classique appelé de simple dégénérescence, faisant intervenir une seule naine blanche, ils ont inventé le modèle de la double dégénérescence, dans lequel l'étoile compagnon est elle aussi une naine blanche. Et je vous le donne en mille, que ce passe-t-il dans ce modèle explosif ?
Il se passe tout bonnement que les deux naines blanches ont une masse totale qui est supérieure à la masse critique (1.4 fois la masse du soleil seulement), et ce n'est pas l'une des deux qui vole de la matière à l'autre, mais plutôt une fusion des deux étoiles qui a lieu... sauf que cette fusion se termine mal, car l'explosion est ineluctable... Et il ne reste derrière ce beau feu d'artifice que cette enveloppe gazeuse visible dans différentes longueurs d'ondes, petite nébuleuse qui n'a de planétaire que le nom et qui parvient tout de même à en dire long sur l'un des événements les plus violents de notre monde.
Lire aussi : Et la naine blanche devint Supernova
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