Comme vous le savez peut-être, les atomes d’hydrogène dont
vous êtes faits, ceux que l’on trouve dans les molécules d’eau, dans toutes les
molécules organiques, sont âgés de 13.7 milliards d’années. Et c’est également
le cas pour les noyaux d'atomes de lithium, dont on se sert aujourd’hui abondamment dans
nos batteries. Le lithium est un élément léger, qui n’est composé que de trois
protons et de quatre (ou trois) neutrons. Et tout comme l’hydrogène et l’hélium, le
lithium a été produit dans les tous premiers instants de l’Univers, exactement
entre la deuxième et la cinquième minute après la singularité, dans une phase
qui est appelée la Nucléosynthèse Primordiale. Nucléosynthèse : synthèse
des noyaux d’atomes ; primordiale : au début…
La nucléosynthèse primordiale a produit uniquement les premiers éléments de la table de Mendeleiev et leurs différents isotopes : hydrogène, deuterium, tritium, helium, lithium-6, lithium-7 et béryllium-7 par un jeu complexe de réactions nucléaires successives après la formation des premiers protons et neutrons par assemblage des quarks élémentaires up et down... Elle s'est brutalement arrêtée au bout de quelques minutes quand la densité et la température de l'Univers sont devenues trop faibles.
Aujourd’hui, nous trouvons du Lithium assez abondamment dans
la croûte terrestre (92.5% de Li-7 et 7.5% de Li-6), il provient de la même matière que celle qui a conduit à
la formation du Soleil. Le Soleil possède donc aussi une certaine quantité de
Lithium primordial.
Pour fixer les idées, il faut savoir que les quantités de
lithium sont des milliards de fois plus faibles que celles de l’hydrogène et de
l’hélium, qui dominent largement la matière baryonique de l’Univers.
Pour connaître ces quantités de matière, on utilise des
mesures spectrométriques sur des étoiles. Mais les quantités de Lithium
mesurées dans les étoiles posent un sérieux problème. Et depuis longtemps.
Elles ne correspondent pas du tout à ce qui est attendu selon le modèle du Big
Big et de sa nucléosynthèse primordiale.
La meilleure façon d’évaluer la quantité d’éléments légers
primodiaux présents est d’observer la composition de l’atmosphère de vieilles
étoiles dans notre galaxie par des techniques de spectrométrie. En effet, les
étoiles sont formées de couches en pelure d’oignon, les réactions de fusion
thermonucléaire ont lieu dans leur cœur, mais pas à leur surface. La
composition de la surface doit ainsi refléter la composition originelle de la
matière qui s’est condensée pour former l’étoile.
Et pourquoi regarder les
vieilles étoiles ? Simplement pour éliminer les objets de seconde
génération dont l’historique de la composition serait plus complexe à retracer.
Les quantités trouvées d’hydrogène et d’hélium collent
parfaitement avec ce qui est calculé via la nucléosynthèse primodiale, mais pas
pour le lithium ! La fraction de lithium apparaît systématiquement trop
faible dans les étoiles. Quatre fois trop peu, ce qui est considérable.
Petit nuage de Magellan |
Afin d’essayer de comprendre quel pouvait être l’origine de
cet écart (est-ce le modèle de BigBang ? est-ce les étoiles qui dévorent
le lithium ?), des astrophysiciens américain ont mesuré les quantités de
lithium non plus dans les atmosphères d’étoiles, mais cette fois-ci dans le
milieu interstellaire (de notre petite voisine le petit nuage de Magellan), là
où se trouve le gaz qui va former des étoiles dans quelques temps. Leurs résultats sont sans équivoque : le
lithium est bien là, et dans les bonnes proportions !
Le modèle de nucléosynthèse primodiale bigbangesque serait
donc cohérent, et donc, c’est du côté des étoiles qu’il faut chercher, il doit exister
un phénomène physique dans les étoiles qui détruit le lithium… Mais lequel ?
Il existe de nombreux mécanismes qui peuvent détruire le
lithium dans les étoiles, mais tous impliquent que la matière soit portée à plus
de 2.5 millions de degrés Kelvin. Il est
très peu probable que toutes les étoiles déficitaires en lithium puisse avoir
de telles propriétés. Il a également été remarqué que le déficit en lithium est
d’avantage marqué pour les étoile dites à faible métallicité, c'est-à-dire composées
de peu d’éléments lourds. Observations
non comprises à l’heure actuelle bien sûr.
Il se trouve aussi que l’activité magnétique de l’étoile ou
bien la présence d’une étoile compagnon ou de planètes influe sur la
quantité de lithium en surface observée! Etonnant, non ? Les effets
gravitationnels agiraient sur la distribution du lithium au sein de l’étoile,
lui permettant peut-être de plonger vers le cœur pour y subir les réactions nucléaires
destructrices… Mais ces points sont encore hautement spéculatifs et très mal
compris...
Ce serait tout de même extrêmement innovant de pouvoir
déduire la présence de planètes autour d’une étoile uniquement grâce au modèle
de BigBang et en mesurant la quantité de lithium présent à sa surface par
spectrométrie. Certains y pensent déjà…
source :
The lithium problem
Garik
Israelian
Nature 489,
37–38 (06 September 2012)
La solution de cette deficience en lithium est pourtant toute simple!
RépondreSupprimerLa majorité des etoiles souffrent de problemes maniacodepressif type bipolarisme (peut etre du a un trautatisme dans leur petite enfance ou un complexe d’œdipe vis avis de leur nebuleuse primitive et dont le remede le plus efficace est la consommation de lithium!
Sobiesky, astropsycologue
Et oui Sobiesky, la vie des stars n'est pas enviable, des hauts, des bas, on vit dans l'indiférence durant plusieurs milliards d'années, puis d'un coup, tel un Elvis, on gonfle, on devient rougeot, puis au choix, soit on disparaît sur la pointe des pieds d'un nain à la blanche neige, soit on fait une sortie spectaculaire, un adieu à la scène cosmique dans une furie de photons, tout ça pour finir dans un trou ... Vous reprendrez bien une petite pilule ? :-)
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