L'agence spatiale japonaise n'est pas à la fête. Quelques mois après l'échec du télescope spatial Hitomi, la JAXA vient de rater son premier test de technologie de nettoyage de l'orbite basse, la première expérience du genre.
La technologie testée par les scientifiques japonais reposait sur l'utilisation d'un long câble de 700 m électrifié, capable de produire une force de traction électromagnétique.
D'autres technologies sont aujourd'hui en cours d'étude, allant du filet au harpon en passant par les voiles ou autres bras robotiques. Ces efforts sont aujourd'hui menés car on n'a plus le choix. Plus de 500 000 débris de plus de 1 cm flottent aujourd'hui en orbite basse, dont environ 20 000 débris de plus de 10 cm, qui sont les seuls à pouvoir être détectés. Quant aux morceaux de moins de 1 cm, ils seraient de l'ordre de 100 millions...
Ce n'est pas un hasard si l'un des candidats à l'élection présidentielle française (𝛗) a présenté cet objectif du nettoyage de l'orbite basse comme une action innovante prioritaire à mener pour la science spatiale française. L'enjeu est de taille. Ces centaines de milliers de débris forment un réel danger pour les satellites, les véhicules ou les stations spatiales (on se souvient bien sûr du film Gravity qui évoquait les conséquences en chaîne de telles destructions). Cinq satellites ont d'ailleurs déjà subi des avaries qui sont estimées avoir été provoquées par des collisions.
Le principe des technologies en phase d'étude est toujours le même : attraper des débris et les balancer vers la Terre pour qu'ils brûlent dans l'atmosphère.
La technologie test japonaise était installée sur le cargo de ravitaillement de l'ISS Kounotori 6. Sur son chemin de retour vers la Terre avant de s'y désintégrer classiquement comme tous les autres modules (ou presque), un filin métallique devait être déployé pour y faire passer un courant électrique, dont l'interaction avec le champ magnétique terrestre aurait dû produire une force de traction sur Kounotori 6, le précipitant vers la Terre.
Cette méthode pourrait ainsi être déployée en fixant ce type de câbles sur des gros débris pour les désorbiter. Tout nouveau satellite pourrait également être muni de cette technologie à sa conception pour assurer le bon déroulement de sa fin de vie.
Mais le test n'a pas été concluant : le câble de Kounotori ne s'est pas déployé, pour une raison encore inconnue. Les scientifiques Japonais pensent que le défaut ne vient pas du câble lui-même mais d'un fait extérieur. L'analyse de l'échec est en cours.
C'est évidemment en prenant des risques que l'on peut avancer, ce test était la première évaluation dans l'espace d'une technologie de nettoyage de débris. D'autres technologies devraient être testées dans le courant de l'année 2017 au royaume-uni, et l'ESA a déjà planifié des missions pour tester des filets géants à partir de 2023.
Illustration
Le module Kounotori tel qu'il aurait dû déployer son câble de traction (JAXA)
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