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07/01/15

La Galaxie d'Andromède dévoilée par Hubble

C’est déjà probablement l’une des images astronomiques de l’année 2015. Elle montre une portion de la galaxie d’Andromède avec des détails inouïs. Cette image a été dévoilée à la conférence de l’American Astronomical Society qui a lieu en ce moment à Seattle. Cette image a été produite grâce au télescope spatial Hubble et à l’assemblage de plus de 7000 images.



Portion de la Galaxie d'Andromède imagée par Hubble (PHAT/Hubble/NASA).Cliquez sur l'image pur découvrir l'image zoomable, presque à l'infini...
C’est un projet appelé PHAT (Panchromatic Hubble Andromeda Treasury) qui a pour objectif de produire la cartographie la plus détaillée de notre plus proche voisine de la famille des grosses galaxies. PHAT exploite les trois imageurs du télescope spatial Hubble, dans l’infra-rouge, le visible et l’ultra-violet, puis assemble une mosaïque de milliers de clichés, 7398 très exactement, qui ont été enregistrés entre juillet 2010 et octobre 2013. Le résultat a été dévoilé le 5 janvier au meeting AAS225

L’image couvre seulement un quart de la galaxie d’Andromède, mais avec 100000 pixels de large !... C’est dire si on peut distinguer des étoiles individuelles dans cette galaxie pourtant distante de 2,5 millions d’années-lumière. Et ce que parviennent à déduire les astrophysiciens à partir de ces détails observés pour la première fois par des yeux humains, c’est que la galaxie d’Andromède semble avoir subi une collision avec une autre galaxie il y a de ça environ 2 milliards d’années. Etudier la galaxie d’Andromède est très utile car comme elle est très similaire à notre propre galaxie, cela revient un peu à observer notre galaxie vue de l’extérieur.
Le projet PHAT a ainsi pu recenser 117 millions d’étoiles individuelles dans la galaxie d’Andromède, couvrant une région de 61000 années-lumière de large. Et cette cartographie, grâce à l’utilisation d’images en infra-rouge révélant l’émission de poussières, traceur du gaz nourricier des étoiles, offre de nouvelles informations sur les processus de formation d’étoiles. Et à l’aide de la couleur des étoiles, on parvient à déterminer leur âge, ce qui permet de reconstruire avec une grande résolution spatiale l’histoire de la galaxie sur les derniers 500 millions d’années. Les astrophysiciens arrivent ainsi à voir comment évoluent les zones de formation d’étoiles dans les bras spiraux d’Andromède en fonction du temps. La vidéo ci-dessous montre cette évolution de la formation d'étoiles, reconstruite à partir de ces observations.
En traitant les données de cette façon, la plus forte surprise de l’équipe américaine a été de constater qu’une structure « bien connue » de la galaxie d’Andromède, l’anneau de 10000 pc, un anneau de formation d’étoiles de la galaxie qu’on pensait être transitoire, existe en fait depuis 500 millions d’années... Et comme il faut nécessairement un apport de gaz frais pour fabriquer de nouvelles étoiles, la région a dû recevoir une grande quantité de gaz ou bien il existe un processus encore mystérieux que les astrophysiciens ne comprennent pas.
Ce qu’on vu également les chercheurs en analysant la répartition des étoiles en fonction de leur âge, c’est qu’il existe une grande vague d’étoiles naissantes qui parcourt toute la galaxie de part en part.  Ces indices tendent à conclure à l’existence d’un événement majeur qui aurait touché toute la galaxie il y a plusieurs milliards d’années, comme une collision. 

L’histoire passée d’une galaxie ne peut se résoudre qu’en résolvant cette dernière en ses plus petits constituants que sont les étoiles. La galaxie d’Andromède est sans doute le meilleur laboratoire et est encore loin d’avoir tout dit.


Source : 
Galaxy seen shuddering from ancient collision
Ron Cowen
Nature, 05 January 2015

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