Pages

22/12/23

Rétrospective des 23 plus belles découvertes de 2023

L'heure de la rétrospective annuelle est venue ! Je vous propose de retrouver ci-dessous les 23 découvertes qui ont marqué cette année 2023, sous la forme d'un classement qui se veut tout à fait subjectif... 

Bonne année à toutes et tous ! 

23 : Découverte d'une galaxie sans étoiles (07.03)

22 : Caractérisation d'un sursaut gamma ultra-long et ultra-lointain (29.09)

21 : La vitesse ultime des trous noirs errants (25.08)

20 : Découverte d'une étoile produite dans un résidu de supernova par instabilité de paires (07.06)

19 : IceCube détecte les neutrinos de la Voie Lactée (07.07)

18Vénus a une activité volcanique actuellement (19.03)

17Nouvelle image du trou noir M87* obtenue grâce à l'intelligence artificielle (13.04)

16 : Les anomalies du fond diffus cosmologique expliquées par un effet d'avant plan galactique (09.07)

15Découverte d'un trou noir de 100 millions de masses solaires 470 megannées post Big Bang (9.11)

14 : Le panache d'eau de Encelade analysé par le télescope Webb (01.06)

13 : Du phosphore détecté dans les panaches de Encelade (16.06 )

12 : De nombreuses molécules organiques identifiées dans les panaches de Encelade (15.12)

11 : Première mesure de la masse d'une naine blanche isolée (02.02)

10  : Mesure inédite de H0 grâce à une supernova démultipliée réapparue avec un retard, et nouveau pavé dans la mare (13.05)

9 : Détection d'une particule de 244 milliards de GeV, soit 40 Joules (29.11)

8 : Mesure inédite du ringdown dans GW190521 et réévaluation à la hausse de la masse du trou noir résultant (5.12 )

7 : La masse de la Voie Lactée divisée par 5 par une mesure précise de sa courbe de rotation (10.10)

6 : Découverte de 8 sursauts radio ultra-rapides (ultra FRB) (20.10)

5 : Découverte de 6 galaxies candidates très massives environ 600 mégannées post Big Bang (24.02)

4 : L'antimatière tombe vers le bas ! (27.09)

3 : L'espace-temps rayonne à proximité des trous noirs et des étoiles à neutrons (04.06)

2 : Détection du fond diffus d'ondes gravitationnelles à basse fréquence (29.06)

1 : GRB 221009A : le sursaut gamma le plus brillant depuis 10 000 ans (30.03)


15/12/23

De nombreuses molécules organiques identifiées dans les panaches de Encelade


Une équipe de chercheurs a exploité les données de la sonde Cassini lors de son survol des panaches d'eau de Encelade et qui étaient archivées depuis 2017. Dans leurs analyses des composés chimiques, en plus des composés organiques qui avaient déjà été identifiés (H2O, CO2, CH4, NH3 et H2), ils identifient aujourd'hui d'autres molécules très intéressantes : HCN, C2H2, C3H6, C2H6. mais aussi un alcool (CH3OH). L'étude est publiée dans Nature Astronomy.

13/12/23

M81* : deux trous noirs supermassifs au lieu d'un seul


La galaxie proche M81 qui possède un noyau actif serait animée non pas par un trou noir supermassif de 70 millions de masses solaires, mais par un couple de trous noirs très rapprochés. C'est la conclusion que tire une équipe internationale qui a étudié les archives des émissions radio et de rayons X du coeur de M81 sur plus de trente ans. Les chercheurs publient leurs travaux dans The Astrophysical Journal

11/12/23

Le modèle ΛCDM produit bien des galaxies massives très déficientes en matière noire


Après la découverte il y a quelques années de galaxies très déficientes en matière noire et les nombreuses études qui ont suivi, un consensus s'est peu à peu formé autour de l'idée que ces objets exotiques pouvaient naturellement apparaître dans le modèle ΛCDM en raison d'interactions de marée et du processus de stripping (dépouillement). La découverte récente d'une galaxie massive dépourvue de matière noire, NGC 1277, sans voisine plus massive, a suscité la perplexité. Les auteurs de la découverte avaient proposé deux scénarios possibles pour expliquer ce phénomène, l'un d'entre eux étant que la galaxie aurait perdu sa matière noire très tôt. Aujourd’hui, une équipe d’astrophysiciens teste cette hypothèse à l’aide du simulateur Illustris TNG. Ils découvrent qu’effectivement, le modèle ΛCDM qui est le fondement de cette simulation, peut aussi produire une galaxie massive isolée très déficiente en matière noire. Ils publient leur étude dans Astronomy&Astrophysics.

Les galaxies très déficientes en matière noire sont généralement des petites galaxies satellites de galaxies plus massives, dont la masse stellaire est comprise entre 100 millions et 1 milliard M⊙. La découverte en juillet 2023 par Comeron et al. de la composition étonnante de la galaxie massive relique NGC 1277, qui apparaît dépourvue de matière noire (entre autres caractéristiques déconcertantes, voir épisode 697 du 15 mars 2018)  a posé un nouveau challenge aux astrophysiciens. 

Ana Mitrašinović (Observatoire de Belgrade) et ses collaborateurs ont recherché quelle pouvait être la trajectoire d'évolution d'une de ces galaxies. Ils ont pour cela fait tourner la simulation cosmologique Illustris TNG300 qui reproduit l’évolution de l’univers au cours du temps dans un certain volume. On y voit la formation de galaxies puis leurs interactions et leur assemblage en amas puis en superamas au fil du temps. Ce type de simulation permet de déterminer pour chaque galaxie sa masse baryonique (étoiles et gaz) et sa masse invisible (matière noire). En cherchant dans toutes les galaxies qu’avait produites la simulation, Mitrašinović et ses collaborateurs ont trouvé un spécimen qui ressemble à NGC 1277. Il s’agit de la première galaxie pauvre en matière noire située dans un environnement isolé qui est trouvée dans les simulations cosmologiques, et un spécimen qui ne représente pas un artefact numérique.

Cette galaxie a une masse stellaire de M⋆ ≃ 6,8 milliards M⊙, pas de gaz, et un ratio Mnoire/Mbaryonique ≃ 1,31, et elle a un rayon de demi-masse stellaire de 2,45 kpc. Bien que ses caractéristiques ne correspondent pas toutes à celles de la galaxie NGC 1277, sa trajectoire évolutive est un parfait exemple de la façon dont une galaxie qui perd sa matière noire et son enveloppe gazeuse très tôt, devenant pauvre en matière noire, peut ensuite réussir à fuir l'environnement de son amas et ses voisines massives.

Mitrašinović et ses collaborateurs montrent que la galaxie a perdu la majorité de sa matière noire effectivement très tôt dans son histoire (en commençant par une rencontre à multi-corps sans fusion), entre un redshift de 2,32 et de 1,53 (il y a environ 9,6 milliards d'années), avant même d'avoir formé sa composante stellaire actuelle. 

Voilà son histoire telle que l'a produite le simulation : 

- Elle naît à un redshift z=10 (480 millions d'années post Big Bang) avec une masse de 2,6 milliards M⊙ et un rapport Mnoire/Mbaryonique ≃ 5,9. 

- Entre z=10 et z=7,01 (770 millions d'années post Big Bang), la galaxie acquiert une quantité importante de matière noire par accrétion, ce qui la mène à une masse de 9,7 milliards de masses solaires et un rapport Mnoire/Mbaryonique de 10,8. 

- A partir de z=7,01 débute la phase de fusions successives avec des petites galaxies, en tout 16 fusions dont une seule fusion majeure (avec une galaxie 1,66 moins massive), qui a lieu à z=3,71 (il y a 12 milliards d'années). 

- Cette phase se termine à z=2,44 (il y a 11 milliards d'années), date à laquelle notre galaxie atypique possède une masse de 117 milliards de masses solaires et un rapport Mnoire/Mbaryonique de 6,9. Les masses de gaz et d'étoiles valant respectivement MG ≃ 14,3 milliards M⊙, et M⋆ ≃ 594 millions M⊙. Ce faisant, on voit également un trou noir supermassif de 18,2 millions M⊙.

- A z=2,32 (il y a 10,85 milliards d'années), la galaxie commence sa première chute dans un groupe d'un peu plus de 20 galaxies dont la masse totale avoisine les 2000 milliards M⊙. Lorsque la chute commence, la galaxie interagit immédiatement avec un groupe de galaxies déjà en interaction, dont l'une est la galaxie la plus massive du groupe. 

- il y a 9,77 milliards d'années, la simulation Illustris indique que l'amas de galaxies hôte initial fusionne avec un autre amas de galaxies massif voisin qui fait 16100 milliards de masses solaires et qui contient une centaine de galaxies. Dans ce processus, notre galaxie atypique est brusquement dépouillée d’environ la moitié de sa masse totale à sa périphérie, tant en matière noire qu’en gaz. Puis sur son chemin vers le premier passage péricentrique dans l'amas, il y a environ 8,99 milliards années, la galaxie a accrété une quantité considérable de gaz, déclenchant une explosion de la formation d'étoiles ce qui a augmenté fortement la masse stellaire jusqu'à la valeur actuelle. La majorité du gaz qui restait a ensuite été éliminée entre le deuxième et le troisième passage péricentrique de la galaxie dans l'amas, et la galaxie s'est finalement retrouvée totalement vide de gaz il y a environ 6,67 gigannées. Pendant cette période, le rapport de la masse de matière noire sur la masse baryonique Mnoire/ Mbaryonique chute jusqu'à 0,52. Et depuis lors, le rapport Mnoire/Mbaryonique remonte légèrement et fluctue autour de 1, jusqu'à aujourd'hui.



Et ce n'est pas fini ! 

- Il y a 5,72 milliards d'années, l'amas de galaxies fusionne avec un autre amas massif proche. L'amas résultant a une masse de 825 000 milliards de masses solaires, avec plus de 4 000 galaxies membres. Au cours de son temps passé dans cet amas, notre galaxie atypique galaxie s'enflamme, 

- il y a 3,62 gigannées, la galaxie atteint le premier et unique péricentre et sa vitesse relative culminent à 3016,95 km s-1. Autour du péricentre, la galaxie perd une petite fraction de sa masse stellaire et presque toute sa matière noire en périphérie.

Après cette fusion, notre galaxie atypique a complètement traversé le nouvel amas, apparemment sans interagir, puis sur son chemin vers l'apocentre, elle a ensuite subi une interaction non fusionnelle avec plusieurs membres de l'amas près de sa périphérie, puis elle a accéléré, dévié de son orbite initiale et a finalement quitté l'amas définitivement. 

- il y a 2,48 milliards d'années, alors que la galaxie atypique est en train de s'éloigner de son amas dans une direction, l'amas de galaxies déjà gigantesque fusionne avec un amas encore plus gros dans la direction opposée de notre galaxie. Il s'agit de l'amas le plus massif de la simulation Illustris TNG300 : il a une masse de 2,64 millions de milliards  M⊙ et un peu plus de 12 000 galaxies membres. Mais notre galaxie atypie est en train de s'en éloigner inéluctablement.

- Depuis les 2 derniers milliards d'années, la galaxie atypique est isolée, et restée largement inchangée, résidant juste à l'extérieur de l'amas le plus massif de la simulation.

Le résultat est donc une galaxie sans voisine proche qui a une masse stellaire de 6,8 milliards M, pas de gaz, et un ratio Mnoire/Mbaryonique de 1,31, des caractéristiques similaires à la galaxie bien réelle NGC 1277.

Pour qu'un tel scénario soit viable, la simulation nous montre donc que la galaxie doit avoir perdu son halo de matière noire très tôt, c'est-à-dire avant la formation d'amas de galaxies massifs. De cette manière, une galaxie peut devenir suffisamment compacte très tôt dans l'histoire cosmologique, ce qui lui permet d'éviter les fusions dans des environnements denses et d'interagir avec les membres de l'amas uniquement par le biais d'événements sans fusion. C'est au cours de ces interactions gravitationnelles sans fusion qu'elle a pu d'un côté perdre sa matière noire et de l'autre acquérir une trajectoire la menant à dévier son orbite pour finalement quitter son amas d'origine et se retrouver isolée.

Le caractère unique de la galaxie atypique trouvée dans la simulation (les chercheurs n'en ont vraiment trouvé qu'une seule parmi des millions) et son évolution particulière suggèrent que l'ensemble de la trajectoire évolutive, notamment dans la dernière phase du scénario, représente une série de circonstances particulières. Mais ces événements, bien que rares, sont physiquement fondés et cohérents avec le modèle cosmologique standard. 

NGC 1277 est donc conforme au modèle cosmologique de matière noire froide même si elle contient très peu de matière noire comparativement aux autres galaxies. 


Source

The isolated dark matter-poor galaxy that ran away, An example from IllustrisTNG

Ana Mitrašinović et al.

Astronomy&Astrophysics Volume 680 (7 December 2023)

https://doi.org/10.1051/0004-6361/202348417


Illustrations

1. NGC 1277 au sein de l'amas de Persée (NASA / ESA / M. Beasley, Instituto de Astrofísica de Canarias / P. Kehusmaa)

2. Evolution au cours du temps de la masse des différentes composantes de la galaxie atypique trouvée dans la simulation (Ana Mitrašinović et al.)

3. Ana Mitrašinović



07/12/23

Des composés azotés dans les échantillons de l'astéroïde Ryugu


L'analyse des petits échantillons de l'astéroïde Ryugu révèlent une quantité de composés azotés étonnante. Cela indique que l'azote terrestre aurait pu avoir une origine directement liée aux météorites provenant de l'extérieur du système solaire. L'étude des chercheurs japonais qui arrivent à cette conclusion est publiée dans Nature Astronomy

05/12/23

Mesure inédite du ringdown dans GW190521 et réévaluation à la hausse de la masse du trou noir résultant


GW190521 est la détection gravitationnelle de la fusion de trous noirs les plus massifs à ce jour menant à un trou noir de 142 masses solaires. Plus de quatre ans après sa détection, des physiciens ont réanalysé les données et ils parviennent à isoler le signal de ringdown qui a suivi la fusion, le signal d'ondes gravitationnelles qui correspond au moment où le trou noir final reprend une forme parfaitement sphérique. C'est la toute première fois que l'on parvient à observer ce signal spécifique, qui nous permet de vérifier à nouveau la théorie de la relativité générale. L'article est paru dans Physical Review Letters la semaine dernière.   

03/12/23

Découverte d'une planète trop massive autour d'une étoile naine


Mais que se passe-t-il avec les exoplanètes ? On en découvre des trop denses, des pas assez denses, des trop chaudes, ou pas assez, et voilà maintenant que nous découvrons une planète bien trop massive pour l'étoile autour de laquelle elle évolue. L'étoile nommée LHS 3154 est une naine de type M qui a une masse de 0,11 masse solaire et sa planète LHS 2154 b est aussi massive que Neptune... La découverte est publiée dans Science cette semaine et pose de grandes questions aux spécialistes de la formation planétaire. 

01/12/23

Deux sources radio persistantes associées à des Fast Radio Bursts répétitifs


Alors que je m'apprêtais à vous relater un article paru le 27 novembre au sujet de la source radio persistante qui est observée à proximité immédiate du célèbre FRB répétitif FRB 20121102A, aujourd'hui sort un autre article qui fournit la caractérisation de la seule autre source radio persistante coïncidant avec la position d'un FRB répétitif : FRB 20190520B. On va donc parler des deux études qui sont assez similaires, sur des FRB très ressemblants, et menant à une conclusion convergente... 

29/11/23

Détection d'une particule de 244 milliards de GeV, soit 40 Joules

Une astroparticule dont l'énergie se mesure en Joules plutôt qu'en électron-volts, c'est ce qu'ont observé les chercheurs de la collaboration américaine Telescope Array, avec une particule d'environ 244 Exa-électronvolts, soit 244 milliards de GeV, ce qui fait 40 joules : 10 million de fois plus énergétique que les protons les plus énergétiques produits par le LHC au CERN... Il s'agit de la deuxième particule du genre à être détectée, après la fameuse particule surnommée Oh My God détectée en 1991. On ne comprend évidemment pas d'où peuvent provenir ces particules ultra-hyper-énergétiques. L'étude est parue dans Science.  


28/11/23

Le podcast de Ca Se Passe Là-Haut fête ses 10 ans

PODCAST CA SE PASSE LA HAUT 

SPECIALE 10 ANS 

A l'occasion des 10 ans du podcast et de ses 1577 épisodes, nous proposons un épisode spécial sous forme de rétrospective d'une décennie de découvertes et d'avancées majeures en astrophysique... 

Ecouter sur podCloud :


Ecouter (et voir) sur youtube :



23/11/23

Détection de méthane dans l'atmosphère d'une exoplanète (grâce au télescope Webb)


Le télescope spatial Webb a permis de déterminer la composition atmosphérique de l'exoplanète WASP-80b grâce à la fois au spectre de son étoile hôte vu en transmission lors du début du transit et au spectre de la planète vu en émission juste avant qu'elle ne soit éclipsée. Dans leur article paru dans Nature, les astrophysiciens révèlent pour la première fois la présence tant recherchée de méthane. 

21/11/23

Détection de nickel dans des galaxies adolescentes avec Webb.


Une équipe d'astrophysiciens vient d'analyser les premiers résultats du programme CECILIA (Chemical Evolution Constrained using Ionized Lines in Interstellar Aurorae) , qui utilise le télescope spatial Webb pour étudier la chimie des galaxies lointaines. Dans leur article publié dans The Astrophysical Journal Letters, on découvre que les galaxies dites « adolescentes », qui se sont formées deux à trois milliards d’années après le Big Bang, sont inhabituellement chaudes et contiennent des éléments inattendus, comme le nickel...

19/11/23

Découverte d'une galaxie barrée seulement 2 milliards d'années après le Big Bang


Une équipe d'astrophysiciens vient de découvrir à l'aide du télescope spatial Webb, une galaxie spirale barrée située à un redshift d'environ 3, soit 2 milliards d'années après le Big Bang, alors qu'on pensait que de telles galaxies matures, très ressemblantes à notre galaxie, ne pouvaient exister que plus bien plus tard à un redshift inférieur à 1,5. L'étude est publiée dans Nature.

16/11/23

Découverte d'un LFBOT qui se répète , une première !


Il y a un un peu plus d'un mois (épisode 1557), je vous relatais la découverte d'un sursaut de lumière de type LFBOT (Luminous Fast Blue Optical Transient) qui est atypique car esseulé loin de sa galaxie. Aujourd'hui, un autre LFBOT encore plus atypique vient d'être découvert : celui-là produit des flashs à répétition... L'étude vient de paraître dans Nature

14/11/23

Une étoile à neutrons de 0,77 masse solaire, vraiment ?


HESS J1731-347  est un objet compact, mais on ne sait pas vraiment ce que c'est. Il a une masse de seulement  0,77 masse solaire et un rayon de 10,4 km. Etoile à neutrons un peu bizarre ? Etoile de quarks ? Etoile hybride ? ou étoile à neutrons contenant de la matière noire ? Une équipe d'astrophysiciens a étudié différents modèles pour essayer de dénouer la pelote. Leur étude est parue dans The Astrophysical Journal.

12/11/23

Découverte indirecte d'une planète en orbite polaire autour d'un couple d'étoiles


AC Her est un couple d'étoiles de type AGB (des étoiles géantes) qui se révèle unique en son genre, comme l'ont découvert une équipe d'astrophysiciens aux Etats-Unis. Le couple d'étoiles possède un disque de poussière et au moins une planète, mais ce disque et cette planète ont une orbite qui est quasi- perpendiculaire au plan orbital du système des deux étoiles. La découverte de cette première planète circumbinaire en orbite polaire est publiée dans The Astrophysical Journal Letters

09/11/23

Découverte d'un trou noir de 100 millions de masses solaires 470 megannées post Big Bang


Une équipe d'astrophysiciens à découvert un trou noir supermassif situé 470 millions d'années après le Big Bang. Et ce petit monstre fait déjà entre 10 et 100 millions de masses solaires. Ses caractéristiques, dévoilées grâce aux télescopes spatiaux Webb et Chandra mènent sur la piste de l'origine de ces trous noirs supermassifs précoces... L'étude est parue dans Nature Astronomy.

07/11/23

Des morceaux de Lune dans le manteau de la Terre


Dans le manteau terrestre, il existe deux zones un peu étranges, de la taille de continents, qui ont une densité plus élevée et dont la composition est distincte de celle du manteau environnant. Après des modélisations et des simulations avancées, une équipe de chercheurs arrive à la conclusion que ces énormes blocs sont les restes de la petite planète de la taille de Mars qui aurait impacté la jeune Terre il y a plus de 4 milliards d’années et donné naissance à la Lune. Ils publient leur étude dans Nature

05/11/23

La vie tumultueuse de la Nébuleuse du Papillon


La Nébuleuse du Papillon (NGC 6302) est une nébuleuse planétaire bipolaire à la structure complexe, extrêmement énergétique et en expansion rapide. Si la source centrale est une étoile unique, alors elle se situe parmi les étoiles centrales de nébuleuses les plus massives, les plus chaudes et probablement à évolution rapide. Une équipe d'astrophysiciens s'est penché sur le cas de cette nébuleuse iconique de l'imagerie du télescope Hubble et révèle, toujours grâce à Hubble, comment bougent les ailes du papillon grâce à des observations s'étalant sur 11 ans, pour en comprendre l'origine. Leur étude est publiée dans The Astrophysical Journal.

03/11/23

Découverte d'un puissant jet-stream à l'équateur de Jupiter


Les observations de Jupiter par le télescope spatial Webb en juillet 2022 montrent des détails insoupçonnés et révèlent la présence d'un vent équatorial intense (140 m s-1, soit 70 m s-1 plus rapide que les vents zonaux) et qui est confiné à ± 3° de l'équateur. Ce "jet" est situé en dessous des oscillations thermiques stratosphériques qui se répètent en cycles pluriannuels sur Jupiter. Cela suggère que le nouveau jet fait partie intégrante de l'oscillation stratosphérique équatoriale de Jupiter. L'étude est publiée dans Nature Astronomy.

01/11/23

Découverte d'une galaxie compacte entourée d'un anneau d'Einstein 3,3 milliards d'années post Big Bang


Des astronomes ont rapporté la découverte d'une nouvelle galaxie compacte située à un redshift de presque 2 à l'aide du télescope spatial James Webb. Cette galaxie désignée JWST-ER1, est une galaxie qui a la particularité inédite d'être entourée entièrement par une lentille gravitationnelle : un anneau d'Einstein, qui est l'image complètement déformée d'une galaxie située à un redshift de 3... Cet anneau d'Einstein parfait permet d'obtenir des informations précises sur le rayon et la masse de la galaxie-lentille JWST-ER1. L'étude est publiée dans Nature Astronomy.

30/10/23

Du tellure détecté par la télescope Webb dans une kilonova


GRB 230307A appartient à la classe des sursauts gamma de longue durée associés aux fusions d'objets compacts. Il a produit une kilonova similaire à AT2017gfo, associée à la fusion d'étoiles à neutrons détectée par les ondes gravitationnelles GW170817. Des astrophysiciens ont observé le signal rémanent de ce sursaut gamma avec le télescope Webb en infra-rouge, et ils ont découvert la présence d'éléments lourds comme du tellure... L'étude est publiée dans Nature.

26/10/23

Le noyau de Mars entouré par une couche de silicates fondus


Les données sismiques martiennnes enregistrées suite à l'impact d'une grosse météorite en septembre 2021 a permis à deux équipes de chercheurs de déterminer la structure interne de Mars. Surprise : le noyau de la planète rouge est plus petit que ce que l'on pensait et il existe une couche de roche en fusion entre le noyau et le manteau rocheux, qu'on ne connaissait pas. Cela permet de mieux comprendre l'histoire de la formation de Mars. Les deux articles sont publiés dans Nature

24/10/23

Découverte d'une planète super-bouffie


La planète TOI-1420b qui vient d'être découverte grâce au télescope TESS est une planète aux caractéristiques étonnantes : avec un volume 1700 fois plus grand que celui de la Terre mais une masse seulement 25 fois plus grande, sa densité ne vaut que 0,08 g/cm3. Les astronomes appellent ce genre de planètes des planètes "super-bouffies". La découverte est publiée dans The Astronomical Journal

22/10/23

Record de distance pour un FRB : 8 milliards d'années-lumière


Des astrophysiciens ont mesuré le sursaut radio rapide qui a parcouru le plus long trajet à ce jour : ses photons ont traversé l'Univers pendant environ huit milliards d’années, soit près de la moitié de son âge, avant d'être détectés par nos radiotélescopes sur Terre. Ce FRB, nommé  FRB 20220610A est également plus de trois fois plus puissant que prévu, ce qui remet en question les modèles actuels. L'étude est publiée dans Science.

20/10/23

Découverte de 8 sursauts radio ultra-rapides (ultra FRB)


Il y avait les Fast Radio Bursts (FRB), et maintenant nous avons des Ultra Fast Radio Bursts. Une équipe de radioastronomes vient de découvrir des sursauts radio en provenance du célèbre FRB 20121102A qui ne durent que quelques microsecondes seulement, alors que les autres sursauts de ce FRB répétitif durent environ 0,5 millisecondes... la découverte est publiée dans Nature Astronomy.

18/10/23

Découverte d'oscillations périodiques dans la courbe de lumière d'une supernova


La supernova dénommée SN 2022jli est une supernova remarquable. Des astrophysiciens ont découvert qu’il existait une pulsation périodique dans sa courbe de lumière déclinante, visible dans de nombreuses longueurs d’ondes. Une telle pulsation avec une période de 12,5 jours dans la lumière d’une supernova est une première. Les chercheurs publient leur découverte dans The Astrophysical Journal Letters.

15/10/23

Des tremblements d'étoiles à neutrons à l'origine des FRB


Un indice troublant vient d'être trouvé concernant l'origine des FRB, ces sursauts rapides d'ondes radio dont l'origine est encore mal comprise. Dans un article paru dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, des astrophysiciens japonais ont étudié les motifs des sursauts des trois FRB répétitifs les plus productifs, et ils trouvent une forte analogie avec les tremblements de Terre... Ils font naturellement le lien avec des tremblements de la croûte d'étoiles à neutrons...

14/10/23

Hubert Reeves (1932-2023)

In Memoriam 

Nous venons d'apprendre le décès de Hubert Reeves à l'âge de 91 ans. Je fais partie de la génération qui a grandie avec la douce voix de ce grand vulgarisateur des sciences de l'Univers. Ca Se Passe Là-Haut n'existerait certainement pas aujourd'hui, et je ne serais pas qui je suis si je n'étais pas tombé un peu par hasard sur son livre Patience dans l'Azur un jour de 1987 quand j'avais 14 ans...



13/10/23

7 nouvelles éruptions volcaniques observées sur Io


Une étude publiée dans The Planetary Science Journal détaille 170 nuits d'observation du satellite jovien Io avec le télescope infrarouge IRTF de la NASA. Au cours de cette période, les astronomes ont pu observer 7 nouvelles éruptions volcaniques sur le petit satellite, augmentant le nombre total d'éruptions observées de 18 à 25. 

10/10/23

La masse de la Voie Lactée divisée par 5 par une mesure précise de sa courbe de rotation

Une équipe internationale vient de publier une nouvelle mesure de la masse de notre galaxie à partir de la détermination de sa courbe de rotation (la vitesse de rotation des étoiles en fonction de la distance au centre galactique) qui a été obtenue grâce à Gaia. Pour la première fois, les astrophysiciens observent clairement la décroissance de la courbe de rotation à longue distance, qui n’est plus plate au-delà de 19 kpc. La masse totale de la Voie Lactée est ainsi fortement revue à la baisse. Ils publient leurs résultats dans Astronomy&Astrophysics.

09/10/23

Découverte d'un LFBOT différent des autres


Ces cinq dernières années, les astrophysiciens ont repéré plusieurs explosions stellaires qui ne se comportent comme aucune autre connue. Ces événements rares ont été affublés du nom de "transitoires optiques bleus rapides lumineux' (LFBOT). Un nouveau spécimen vient d'être observé avec le télescope Hubble et il déroute les chercheurs car il se situe entre deux galaxies... L'étude est publiée très bientôt dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society Letters

07/10/23

Le pulsar de Vela produit des photons gamma de 20 TeV


Des astrophysiciens des particules utilisant l'observatoire H.E.S.S en Namibie ont détecté les photons gamma les plus énergétiques jamais émis par un pulsar : plus de 20 téraélectronvolts (TeV). Et ce n'est pas n'importe quel pulsar puisque c'est le plus brillant en radio, et le plus proche : le pulsar de Vela. Une telle énergie n'est pas conciliable avec ce que l'on croit savoir des pulsars aujourd'hui. Ils publient leur découverte dans Nature Astronomy.

05/10/23

Le télescope Webb scrute la naissance d'une étoile en détail


Avec une résolution et une sensibilité sans précédent, le télescope spatial James Webb produit des images infrarouges de la naissance d’étoiles comme on n'en a jamais vues auparavant. En plus d'être de jolies images, ces images peuvent révéler des informations sur la matière expulsée d'une protoétoile dans des détails inédits. Une équipe d’astrophysiciens a pointé le télescope Webb vers une de ces régions emblématiques : un puissant jet interstellaire nommé Herbig-Haro 211, qui est éjecté à grande vitesse d'une protoétoile dans le complexe nébuleux de Persée. Ils publient leur étude (et leurs images) dans Nature.

03/10/23

Noctalgie, la nostalgie de la nuit sans satellites


Vous connaissez BlueWalker 3 ? Pourtant vous l’avez certainement déjà vu. Dans le ciel. C’est un nouveau satellite de très grande taille en orbite basse, et c’est le satellite le plus brillant de tous, puisqu’il est plus brillant que 99% des étoiles visibles à l’œil nu. Une véritable horreur pour tous les astronomes, amateurs ou professionnels. Des observations de suivi de ce satellite monstrueux de la société texane AST SpaceMobile sont publiées dans Nature.

01/10/23

Deux nouveaux impacts de météorites détectés en sismique par Insight sur Mars


L'atterrisseur martien Insight  de la NASA a mesuré plusieurs événements sismiques sur la planète rouge. Une équipe américano-européenne rapporte aujourd'hui que deux détections sont positivement associées à de nouveaux cratères d'impact identifiés à partir d'images orbitales. Il ne s'agit donc pas de tremblements de Mars mais d'impacts de météorites, et cela porte à 8 le nombre total d’événements sismiques confirmés qui sont liés à un impact martien. L'étude est publiée dans The Planetary Science Journal.

29/09/23

Caractérisation d'un sursaut gamma ultra-long et ultra-lointain


GRB 220627A est un sursaut gamma qui a été détecté le 27 juin 2022 deux fois par le télescope Fermi, dans deux épisodes distincts d'émission de rayons γ séparés par presque 1000 s . Son signal de rémanence dans le visible a permis de mesurer son redshift et de montrer qu’il s’agissait d’un seul sursaut gamma, mais ultra-long, en plus d’être ultra-loin… L’étude est parue dans Astronomy&Astrophysics.

27/09/23

L'antimatière tombe vers le bas !


Ca y est ! Après des années de développement, la première expérience d'étude de l'effet de la gravitation sur l'antimatière vient de fournir ses résultats : l'antimatière tombe vers le bas ! Les physiciens de l'expérience ALPHA-g publient leur découverte dans Nature

26/09/23

Un halo de matière noire incliné à l'origine de la déformation du disque de la Voie Lactée


Après de nombreuses simulations pour reproduire les observations de l'aspect déformé de notre galaxie qu'avait trouvé le télescope Gaia, une équipe de chercheurs montre que cette déformation et cet évasement très particuliers sont bien reproduits par l'effet d'un halo de matière noire qui serait légèrement décalé par rapport au disque galactique. Ils publient leur étude dans Nature Astronomy.

24/09/23

Du CO2 détecté à la surface de Europe provenant de son océan

Europe, la lune glacée de Jupiter, possède un océan souterrain sous une croûte de glace d'eau. Du dioxyde de carbone solide a déjà été observé à sa surface, mais la source était encore inconnue. Deux équipes ont analysé la surface d'Europe par spectroscopie infrarouge à partir du télescope spatial Webb pour étudier la source de CO2. Les deux équipes arrivent à la même conclusion : le carbone provient de l'océan interne. Les études sont parues dans Science.

23/09/23

Climat changeant sur Saturne à l'approche de l'automne


Une équipe de planétologues a découvert grâce au télescope Webb que la fin de l'été boréal de Saturne subit un refroidissement important. D'énormes flux de gaz à l'échelle planétaire ont visiblement inversé leur direction à l'approche de l'automne saturnien. Ce sont aussi les dernières images du pôle Nord de Saturne avant plusieurs années... L'étude est parue dans Journal of Geophysical Research.