La revue Science en faisait sa couverture le 1er juin : les Mystères de l'Astronomie...
Les rédacteurs de la célèbre revue américaine ont sélectionné, sur
l'avis de nombreux spécialistes, 8 mystères astrophysiques, qui sont
aujourd'hui incompris et qui devraient pouvoir être élucidés par
l'observation, à moins qu'ils ne le soient jamais. Ils restent autant de
questions très intrigantes... Nous allons passer en revue un à un ces
grand mystères d'aujourd'hui.
1/ Qu'est ce que l'Energie Noire ?
C'était il y a 14 ans, la découverte de l'énergie noire
a bouleversé l'astrophysique. Deux équipes d'astronomes et
astrophysiciens étudiaient des explosions d'étoiles distantes appelées
supernovae Ia pour mesurer l'évolution de l'expansion de l'Univers dans
le temps. Alors qu'il s'attendaient à observer un ralentissement de
cette expansion, ils découvrirent à l'inverse une accélération de cette
expansion, comme si une mystérieuse énergie sombre étirait l'espace. La
nature de cette énergie noire (ou énergie sombre) est probablement le
mystère le plus profond de la cosmologie et de l'astrophysique. Et cela
pourrait le rester longtemps et une part du mystère vient du fait que
nous n'avons aucune idée si nous pourront y trouver une réponse.
L'Energie
Noire peut être trois choses différentes. Premièrement, cela pourrait
être simplement une propriété de l'espace vide lui-même. La théorie de
la relativité générale d'Einstein permet justement l'existence d'une
telle propriété sous la forme d'une constante cosmologique, qui serait une propriété de l'espace-temps.
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Téléscope Blanco (NOAO/AURA/NSF) |
Deuxième
possibilité : l'énergie noire pourrait être quelque chose comme un
nouveau type de champ de force qui occupe tout l'espace, un peu comme
l'air remplit un ballon. Cette deuxième solution est appelée "quintessence".
Troisième
possibilité et non des moindres, l'énergie noire pourrait n'être qu'une
simple illusion, le signe que les physiciens ne comprennent pas encore
correctement la gravité.
Dans
le but de déterminer la bonne solution, les astrophysiciens cherchent à
répondre à une question-clé : Comment varie la densité de l'énergie
noire lorsque l'Univers s'étend ? Si l'énergie noire est une constante
cosmologique, comme son nom l'indique, sa densité devrait rester
constante. Si au contraire il s'agit de quelque chose contenu dans
l'espace, sa densité doit décroître avec l'expansion.
Cette question revient à mesurer l'ultrasimple équation d'état de l'énergie noire et notamment un paramètre nommé w, qui doit être égale à -1 dans le cas d'une constante cosmologique et environ -0.9 dans le cas de la quintessence.
Les astronomes disposent de deux types de mesures pour tester ces hypothèses.
La
première cherche à reconstruire le plus précisément possible l'histoire
de l'expansion de l'Univers, par exemple en étudiant les chandelles
cosmiques que sont les supernovae Ia, dont on mesure la distance en
connaissant parfaitement leur luminosité intrinsèque, ou encore en
étudiant ce qu'on appelle les oscillations acoustiques baryoniques dans
le fond diffus cosmologique.
La
seconde famille de mesures cherche à détecter les effets de l'énergie
noire sur la formation des grandes structures de l'Univers. Par exemple,
l'énergie noire devrait gêner la formation des amas de galaxies en
étirant l'espace. Il suffit ainsi de simplement compter les amas de
galaxie de certaines tailles pour en déduire des précieuses informations
sur l'énergie noire...
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télescope EUCLID (EADS) |
Évidemment,
pour essayer de parvenir à cette ultime compréhension, les astronomes
utilisent toutes ces techniques sans exception. A la fin de cette année
va débuter une grande collaboration rassemblant plus de 120
astrophysiciens autour du projet DES (Dark Energy Survey), qui
exploitera le télescope Blanco de 4 m du Cerro Tololo au Chili pour
observer environ 250 millions de galaxies, cataloguer 100 000 amas de
galaxies et enregistrer 4000 supernovae. De quoi affiner l'équation
d'état de l'énergie noire.
Peut-être
pourront-ils même répondre à la question "l'énergie noire existe-t-elle
vraiment ? Ou bien y a-t-il un trou dans la raquette einsteinienne ?
Par
exemple, si les résultats obtenus sur les supernovae et sur les amas de
galaxies sont incohérents, cela signifiera que c'est bien la théorie de
la relativité générale qui a du plomb dans l'aile...
Au
delà de cet effort de recherche de cette année, l'agence spatiale
européenne voit encore plus loin avec le projet prévu pour la fin de la
décennie (et 570 millions de dollars) de satellite appelé Euclid,
qui aura pour objectif d'étudier l'énergie noire via l'observation des
oscillations acoustiques baryoniques et des effets de microlentilles
gravitationnelles.
Un
télescope terrestre est aussi en prévision, le Large Synoptic Survey
Telescope (8.4 m), entièrement dévolu à l'énergie noire par les
différentes techniques mentionnées.
Mais l'énergie noire risque de ne jamais révéler sa nature... Les données actuelles permettent de donner une valeur à w
de -0.98 plus ou moins 10%, ce qui est compatible à la fois avec la
solution constante cosmologique et la solution quintessence. Et les
théoriciens ne savent pas dire de combien w devrait être éloigné de -1
si il s'agit bien de quintessence. Si par exemple, les futures données
conduisent à une valeur de disons -0.99 plus ou moins 1%, cette valeur
serait toujours ambigüe : cohérente avec les deux solutions.
Mais
la plupart des astrophysiciens restent tout de même optimiste en
espérant que la nature sera coopérante avec eux et qu'ils pourront
déterminer l'origine de cette énergie noire.
Cela vaut certainement le coup de passer dix ans de sa carrière sur cette question...
2/ Quelle est la température de la Matière Noire ?
Cela
fait des décennies que les astronomes pensent qu'une sorte de matière
invisible, une matière sombre (ou matière noire) permet de lier les
galaxies. Nous ne savons toujours pas ce dont il s'agit mais cela
pourrait bientôt changer. Même si les physiciens des astroparticules ne
parviennent pas à mettre en évidence cette matière sous forme de
particules furtives, les astronomes seront bientôt en mesure de
déterminer quelques caractéristiques par des moyens purement
astronomiques.
Citons
en particulier les études sur les galaxies naines, qui peuvent
permettre de tester si la matière noire est plutôt "froide", comme le
suggèrent la plupart des modèles actuels, ou bien si elle serait plutôt
"chaude". Cette notion de température n'a pas grand chose à voir avec la
température comme nous la concevons.
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simulation d'Univers (DEUS consortium) |
Il
s'agit, dans le cas de particules, de savoir quelle énergie elles ont,
ou encore quelle vitesse (chaud=relativiste, froid= non relativiste,
pour faire court). Cette notion de température est donc liée à la masse
des particules en question.
Il
faut rappeler que les premiers signes de matière sombre apparurent en
1933 quand Fritz Zwicky trouva que les galaxies situées dans l'amas de
Coma avaient de tels mouvements relatifs qu'elles n'auraient jamais du
rester liées gravitationnellement entre elles. Une matière additionnelle
invisible devait permettre le comportement observé.
C'est
seulement quarante ans plus tard que cette idée rejaillit dans l'esprit
fécond de l'astrophysicienne Véra Rubin, qui convergea vers la même
idée, mais appliquée aux étoiles au sein d'une galaxie.
Mais
les plus grandes évidences de l'existence de matière noire viennent de
récentes mesures cosmologiques des origines de l'Univers. Le satellite
WMAP qui mesura les anisotropies du fond diffus cosmologique en 2003
permit de montrer que la matière Noire représentait environ 85% de toute
la matière.
Des
astrophysiciens se sont également intéressés à cartographier les
galaxies pour déterminer les structures à grande échelle de l'Univers.
les astronomes du Two degree field galaxy redshift survey ont par
exemple cartographié 220 000 galaxies et ont trouvé de vastes formes en
feuillets. Parallèlement, des simulations toujours plus performantes ont
permis de littéralement voir l'invisible, ou comment de vastes
filaments et bulbes de matière noire se sont formés avant de laisser les
galaxies se condenser au sein de grands halos. Ces simulations
reproduisent si fidèlement les distributions statistiques des galaxies
que le scénario est devenu le modèle standard de la cosmologie.
Mais
aujourd'hui cependant, certains astronomes se demandent si ce modèle
est juste. Pour reproduire ces structures en filaments, les théoriciens
supposent que la matière noire est froide, c'est à dire des particules
ayant une vitesse faible et une grande masse (comprise entre 1 Gev et
1000 GeV). Mais les simulations de matière noire froide ont leur petits
problèmes. Par exemple, elles produisent des myriades de petits halos.
Si ces halos attiraient suffisamment de gaz pour former des galaxies,
alors notre Galaxie devrait être entourée par des milliers de galaxies
naines. Or, on n'en observe qu'une vingtaine!.., en déduisant que les
petits halos n'existent pas. Cette incohérence est appelée dans le
jargon le "problème des satellites manquants". Et ce point est
fondamental pour l'existence même de la matière noire froide.
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Amas de galaxie Abell 2218 |
D'autre
part, les simulations de matière noire froide prédisent également que
la densité d'un halo de matière noire devrait être maximale en son
centre. Mais au lieu de cela, les observations suggèrent que les
galaxies ont des cœurs plus larges dans lesquelles la matière noire
serait distribuée de manière beaucoup plus homogène. Ce problème est
appelé le "problème du cœur concentré". On peut tout de même noter que
dans une vraie galaxie, les effets gravitationnels entre matière
ordinaire et matière noire peuvent masquer ces effets de concentration.
Que se passerait-il si la matière noire était un peu plus chaude ? Et bien, il n'y aurait pas formation de petits halos et les concentrations n'apparaîtraient pas...
Même
les plus fervents partisans de la matière noire froide commencent à
douter et à croire de plus en plus à la matière noire un peu plus
chaude, c'est à dire des particules ayant une masse de seulement
quelques keV.
Les
physiciens des astroparticules et astrophysiciens ont quelques idées
pour mesurer cette "température" : La première consiste à évaluer le
plus précisément possible la masse de notre galaxie. En effet, le nombre
de grosses galaxies satellites (3 au lieu de 10 prévues) dépend
directement de notre masse...
Une
autre idée est d'étudier les galaxies naines les moins lumineuses, dont
certaines peuvent avoir moins de 100000 étoiles et être presque
exclusivement composées de matière noire, et les comparer avec ce que
disent les simulations.
Parallèlement,
les physiciens pourraient bientôt détecter directement des particules
de matière noire froide (des WIMPs, weakly interacting massive particles
de plusieurs dizaines de GeV) ou les produire au LHC. Et si ce n'est
pas le cas ? Et bien les observations astronomiques resteront l'unique
moyen d'étudier la matière noire...
3/ Où sont les Baryons Manquants ?
Pour
décrire l'Univers, on a besoin de savoir ce qu'il contient et où se
trouvent ses composantes. Mais pour l'instant, les astronomes sont
encore loin d'avoir complété l'inventaire. Ce n'est pas seulement le cas
pour l'énergie noire et la matière noire, qui représentent ensemble 96%
de l'Univers, mais aussi une partie des 4% de matière dite baryonique :
et oui, plus de la moitié de ces 4% restant manquent à l'appel! Par
matière baryonique, on entend la matière ordinaire : atomes, ions,
protons, neutrons, etc qui composent les étoiles, les planètes, la
poussière, le gaz, ...
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Illustration d'artiste du WHIM (NASA/Chandra) |
Le
terme "baryonique" vient du fait que ses constituants élémentaires :
protons et neutrons sont des particules appelées des baryons.
Les
cosmologistes ont calculé la densité de baryons dans l'Univers
primordial à partir de mesures du fond diffus cosmologique. Même si
l'univers a beaucoup évolué en 13,7 milliards d'années, sa quantité de
baryons devrait toujours être là. Or il n'en visiblement rien... Leur
nombre chute mystérieusement, comme si ils s'évaporaient dans le temps.
En analysant la lumière de quasars distants afin de quantifier le
deutérieum dans des nuages baryoniques anciens, les astrophysiciens
arrivent à déduire que presque tous les baryons primordiaux étaient
encore là il y a 10 milliards d'années. En revanche, lorsqu'ils étudient
l'Univers récent en additionnant les masses des étoiles, du gaz, et de
tout ce qu'ils peuvent observer, la quantité obtenue n'est que de la
moitié.
Bien
que les galaxies semblent être les objets les plus massifs de
l'Univers, elles ne participent que de l'ordre de 10% de sa masse
"baryonique". Un autre 10% provient de gaz chaud situé entre les
galaxies, un autre 30% vient de nuages de gaz froid situé également dans
les interstices intergalactique.
Les
astrophysiciens pensent que les 50% manquant se trouvent entre les
galaxies sous forme d'un plasma chaud et diffus, qui aurait une densité
un million de fois plus faible que celle du gaz trouvé entre les
étoiles.
Ils appellent cette matière le WHIM (Warm-Hot Intergalactic Medium).
La
température de ce milieu est si élevée (entre 100000 K et 10 millions
K) qu'il est très ionisé et ne peut absorber et émettre que dans les
longueurs d'ondes de l’ultra violet lointain ou des rayons X mous. A
cause de ces caractéristiques, la lumière qui passe à travers ce milieu
ne produirait pas de lignes spectrales dont les astronomes raffolent
pour leurs études sur le gaz interstellaire. La détection du WHIM est
ainsi un vrai challenge.
Parmi
les pistes utilisées pour traquer ce WHIM, une est d'utiliser des raies
spectrales de Oxygène VI (ionisé 6 fois). Cette méthode a notamment été
utilisée pour observer les environs de 42 galaxies proches avec le
spectrographe du télescope spatial Hubble. Jason Tumlinson et al., du
Space Telescope Science
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Simulation de la répartition du WHIM (en bleu) entre les galaxies (NCSA/University of Colorado |
Institute
ont ainsi pu découvrir que cet environnement cirumgalactique contenait
presque autant de matière baryonique que les étoiles contenues dans les
galaxies. Cela fait avancer un peu le problème, mais ce dernier reste
entier.
Une
variante de ce mystère est alimentée par le déficit de baryons
apparaissant au sein des halos de matière noire abritant les galaxies.
Là aussi, les baryons manquent. Et le déficit est plus important dans
les petites galaxies que dans les grands amas de galaxies. Certains
astronomes pensent que cela pourrait être du au fait qu'elles n'auraient
pas assez de force gravitationnelle pour retenir leur gaz lors
d'événements violents (explosions de supernovae, ...) en expulsant dans
l'espace intergalactique.
La
prise en compte des baryons manquant à la fois à l'échelle cosmique et à
l'échelle locale (galactique) devrait aider les astrophysiciens à mieux
comprendre comment ont évolué galaxies et grandes structures.
Comme
cette matière à faible densité est un réservoir de base pour la
formation de nouvelles étoiles, et que son flux vers et hors des
galaxies joue un rôle très important dans leur évolution, la recherche
de ces baryons manquants est devenue une clé pour comprendre comment
l'Univers est devenu ce qu'il est aujourd'hui.
4/ Comment explosent les Etoiles ?
De
nombreuses étoiles, après avoir brillé des millions ou des milliards
d'années meurent dans une furie de rayonnements. Elles explosent dans
une gigantesque boule de feu appelée Supernova, produisant alors une luminosité équivalente à des milliers de soleils.
La
façon dont ces étoiles explosent est un sujet d'étude depuis des
décennies. Ces dernières années, les avancées informatiques ont permis
aux astronomes de simuler les conditions internes des étoiles avec
toujours plus de raffinements, leur permettant d'un peu mieux comprendre
la mécanique des explosions d'étoiles. Cependant, de nombreux détails
sur ce qui se passe exactement à l'intérieur de l'étoile menant à son
explosion restent encore mystérieux.
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Image composite des résidus de l'explosion SN 1987A (X/visible) (NASA) |
Toutes
les étoiles sont alimentées par le même processus physique de fusion de
l'hydrogène en hélium, puis de la fusion progressive de ces éléments
légers en éléments plus lourds comme le carbone, l'oxygène et jusqu'au
fer. Ce qui se passe quand l'étoile a consommé tout son carburant dépend
très fortement de sa masse et d'autres facteurs. C'est ce qui implique
l'existence de différents types de supernovæ.
Les
supernovæ de type II apparaissent avec des étoiles qui font au moins 8
fois la masse du soleil. Après qu'une telle étoile a brûlé tout le
carburant dans son cœur devenu un cœur de fer, elle cesse d'émettre du
rayonnement. Ce cœur ne peut alors plus contrebalancer la gravitation
par une pression de radiation. La matière du cœur s'effondre sur
elle-même et sous le poids des couches plus externes. Le cœur se
retrouve sous forme d'une boule de neutrons et une énorme onde de choc
vers l'extérieur propulse les couches externes de l'étoile à très longue
distance. Il ne reste plus qu'une étoile à neutrons.
On
pourrait penser que plus l'étoile initiale est grosse plus la supernova
est puissante. Et bien pas du tout! Les étoiles qui ont une masse de 20
ou 25 fois celle du soleil ne produisent pas de supernovæ de type II.
Ces
étoiles plus massives possèdent une couche dense d'oxygène et de
silicium juste au dessus de leur cœur de fer, qui est lui-même bien plus
gros. Lorsque l'effondrement du cœur débute, les couches denses
superficielles tombent dessus au lieu d'être expulsées, et il s'ensuit
la formation quasi immédiate d'un trou noir...
Une
autre catégorie d'explosions très étudiée est la supernova de type Ia,
celles-là même qui ont permis au cosmologistes de déduire l'existence
d'une expansion accélérée. Les astrophysiciens pensent que ce phénomène
apparaît dans des systèmes binaires impliquant au moins une naine
blanche. Dans le scénario classique, la naine blanche accrète du gaz de
sa compagne jusqu'à atteindre la masse fatidique de 1,38 masses
solaires. Et là elle s'effondre.
![]() |
Vue d'artiste d'un système binaire pré explosif. |
Mais
des questions restent en suspend concernant ce scénario. Les astronomes
ne savent pas exactement quelle masse devrait avoir l'étoile compagnon
pour que cela puisse arriver. Ils voudraient également comprendre plus
en détail la mécanique de l'explosion, comme par exemple combien il faut
de temps à la naine blanche pour dépouiller sa compagne avant de finir
sa vie en beauté... On ne sait pas non plus exactement la séquence qui
se déroule dans les tous derniers instants.
Afin
d'en savoir plus, des équipes de chercheurs étudient les signatures
"post explosion", qui sont les seules accessibles, l'explosion en tant
que telle durant si peu de temps, on ne peut accéder qu'aux instants
d'après. Et ils essayent alors de comparer les observations aux modèles
théoriques qui sont construits, comme par exemple sur la composition des
débris, leur vitesse d'expulsion, et comment la lumière y est produite.
Les
astronomes parviennent à obtenir encore plus d'informations en
regardant les bouffées de rayons gamma (GRB, Gamma Ray Bursts), qui sont
ces flashes intenses et très brefs de rayons gamma émis par ces étoiles
mourantes. Par exemple, un GRB qui dure plus de 2 secondes est estimé
être émis par une étoile massive à rotation rapide au moment où elle
s'effondre pour former un trou noir. Un disque tourbillonnant de matière
stellaire se forme autour du trou noir, et lorsque cette matière est
accélérée, deux jets de rayons gamma sont produits perpendiculairement
au plan du disque d'accretion.
L'utilisation du satellite Swift a
récemment permis d'observer des supernovæ dans des instants très
proches de l'explosion. Mais même si ces observations permettent de
confirmer fermement le lien existant entre GRB et explosions, en
revanche, les astrophysiciens ne savent toujours pas précisément comment
ces supernovæ se façonnent et explosent.
Pour
certains, la formation du trou noir, suivi du développement du disque
d'accretion à l'origine de l'émission des flashes gamma apparaît être un
chemin évolutif capable de mener à des supernovæ très puissantes. Pour
d'autres, la rotation rapide du disque pourrait jouer un rôle très
important dans le développement de l'explosion elle-même...
5/ Qu'est ce qui a réionisé l'Univers ?
Le modèle standard de la cosmologie,
avec son histoire BigBangesque qui eut lieu il y a 13,7 milliards
d'années a été confirmé sous de nombreux angles (mais pas tous) depuis
plusieurs décennies. L'histoire qu'il raconte est simple : une époque
primordiale (très mal connue), suivie d'une expansion associée à un
refroidissement général; des irrégularités de densité primordiales qui
se sont développées pour produire les structures de matière que nous
connaissons aujourd'hui. 380000 ans après l'événement initial, la
température devient suffisamment faible pour que les protons et les
électrons restent associés par la force électrique, s'ensuit la
libération des photons qui ne sont plus en équilibre avec les électrons.
Ils forment le fond diffus cosmologique que nous connaissons.
![]() |
Schéma des phases d'évolution de l'Univers (NASA) |
Un pan de l'histoire des atomes
d'hydrogène (protons+électrons) est moins connu : quelques millions
d'années après cette première lumière, quelque chose à réionisé les
atomes, séparant à nouveau électrons et protons. Et cette fois,
l'expansion les avait suffisamment dispersés pour qu'ils puissent se
recombiner, et cette soupe de particules (plasma) était aussi assez
diluée pour que les photons de lumière puissent la traverser sans
interagir trop.
Mais qu'est ce qui a produit cette
soudaine réionisation ? Personne ne sait avec certitude. On parvient
d'une part à observer le CMB (fond diffus cosmologique) et les plus
anciennes galaxies observées datent d'environ 800 millions d'années
post-BigB. Mais la réionisation se situe entre les deux, durant cet âge
sombre au cours duquel les premières étoiles et galaxies se sont
formées, et que les astronomes ne parviennent pas (encore) à voir.
Une piste qui semblait sérieuse était
que l'énergie nécessaire à cette ionisation proviendrait de rayonnement
ultra-violet émanent des premières étoiles des premières galaxies. Dans
cette théorie, les galaxies produiraient des sortes de bulles
d'hydrogène ionisé qui grossiraient jusqu'à fusionner et faire
disparaître tout l'hydrogène neutre.
Mais malheureusement, les
astrophysiciens en étudiant et extrapolant à partir des galaxies très
distantes et celles plus proches en arrivent à la conclusion qu'ils n'y
avait pas assez de galaxies pour fournir l'énergie UV nécessaire.
Une alternative pourrait être apportée
par d'autres objets astrophysiques comme par exemple des trous noirs
supermassifs ou encore des particules de matière noire s'annihilant,
capables de mener à une destruction de l'hydrogène neutre.
Les réponses ne peuvent venir qu'en
allant voir les galaxies les plus lointaines (jeunes), c'est tout
l'enjeu des très grands télescopes qui vont voir le jour dans les
prochaines décennies, qui devraient pouvoir atteindre des galaxies à 300
millions d'années post-BigB. Le télescope James Webb, devant être mis
en orbite vers 2018 devrait même pouvoir atteindre des galaxies à 200
millions d'années post-BigB.
Certains astronomes, au lieu de chercher
des objets pouvant être à l'origine de la réionisation de l'hydrogène,
se sont engagé dans une démarche plus élégante : regarder l'hydrogène
lui-même.
![]() |
Vue d'artiste du SKA (SKA Project Development Office) |
L'hydrogène neutre possède une caractéristique que n'a pas l'hydrogène ionisé : une raie spectrale, de longueur d'onde de 21 cm.
Ces photons de l'hydrogène émis très
loin dans le temps et l'espace voient leur longueur d'onde étirée à
plusieurs mètres par l'expansion cosmique (phénomène de décalage vers le
rouge, ou redshift). En essayant de capter ces photons à différents
redshifts avec des radiotélescopes, eux aussi toujours plus grands, les
astronomes espèrent pouvoir cartographier les frontières des bulles
d'hydrogène ionisé autour des galaxies et ainsi pouvoir déterminer
l'origine de l'ionisation. Par exemple, comme les trous noirs émettent à
la fois des rayons X et des rayons ultra-violet, ils doivent ioniser le
milieu plus uniformément que d'autres source ne le feraient.
Les observations détaillées devront sans doute attendre le puissant radiotélescope Square Kilometer Array (SKA) que vont se construire l'Australie et l'Afrique du Sud dans la prochaine décennie.
Mais il existe aussi une autre approche
qui pourrait apporter quelques réponses plus rapidement, c'est d'étudier
comment l'hydrogène s'est refroidi après avoir été chauffé dans le
processus de réionisation. Du gaz chaud qui se serait refroidi lentement
suggérerait que la source de réionisation pourrait être des quasars,
fournissant des rayonnement beaucoup plus énergétiques que les simples
étoiles.
Comme le refroidissement affecte la
façon qu'a l'hydrogène d'absorber la lumière, les astrophysiciens
peuvent mesurer la température du gaz en regardant comment il modifie la
lumière d'objets plus distants comme des quasars. Cette technique
paraît plus simple que la traque à la raie de 21 cm décalée vers le
rouge, mais son inconvénient est qu'elle ne marche vraiment que pour des
zones entièrement ionisées, du coup elle ne permet que de voir ce qui
se passe tout juste après la période de réionisation, et pas pendant...
Ces champs de recherche doivent explorer
toutes les techniques possibles et imaginables, tant la zone recherchée
reste obscure et pourtant cruciale pour comprendre la continuité de
l'évolution de l'Univers.
6/ D'où viennent les Rayons Cosmiques Ultra-Energétiques ?
C'était
il y a 50 ans. Les physiciens virent une particules qui n'aurait jamais
du exister. Un rayon cosmique atteint un détecteur de l'expérience
appelée Volcano Ranch, avec une énergie de 1020
eV, soit 100 exa-électronvolts, une énergie si gigantesque pour ne
particule qu'aucun phénomène connu ne pouvait lui avoir donner
naissance. Près de 30 ans plus tard, un autre du même genre fut détecté
dans le détecteur Fly's Eye dans l'Utah, avec une énergie encore plus
élevée (300 EeV). La particule, un proton voyageant pratiquement à la
vitesse de la lumière, avait l'énergie cinétique d'une balle de tennis
lancée à 100 km/h. Les physiciens américains l'appelèrent la particule
OMG (oh my god!).
![]() |
Schéma des interactions de rayons cosmiques |
D'où viennent
ces trucs ? Le détecteur Fish's Eye a pu donner une direction
approximative, mais rien ne put être mis en évidence dans cette partie
du ciel.
Les
japonais mirent en place un grand détecteur dans les années 1990 nommé
AGASA et purent récolter une douzaine de particules d'environ 200 EeV.
Les projets se multiplièrent donc par la suite. Ces dernières années, le
plus fameux d'entre eux, l'observatoire Pierre Auger situé dans la
Pampa argentine a donné des indices sur leur origine, mais toujours pas
de source réellement identifiée.
Les
astrophysiciens savent que ces rayons cosmiques sont composés pour la
plupart de protons (89%) puis de noyaux d'hélium, d'électrons, et
d'antimétière. Ils pensent que ceux qui ont énergie inférieure à 1010 eV viennent du soleil, et que ceux ayant une énergie entre 1010 eV et 1018 eV (1 EeV) viennent principalement d'ailleurs dans la galaxie.
Mais
concernant les protons ayant des énergie de plusieurs centaines de EeV,
il semblent qu'ils viennent de toutes les directions du ciel, et pas
principalement du plan galactique, ce qui voudrait dire qu'ils viennent
de l'extérieure de notre galaxie.
Plusieurs
théories sont élaborées sur l'origine des ces particules hors normes :
des points chauds de radiogalaxies énergétiques, de GRB ou encore de
jets de trous noirs supermassifs. Mais des cosmologistes ont aussi émis
des idées plus innovantes, comme par exemple la désintégration de
particules élementaires exotiques créees au moment du bigBang ou bien
encore l'effondrement hypothétique de défauts topologiques.
Quelle
que soit leur origine, les rayons cosmiques les plus énergétiques
viennent probablement de notre voisinage galactique. En effet, lors de
leur voyage, ces particules perdent de l'énergie en interagissant avec
les photons du fond diffus csomologique (CMB). Des particules qui
traverseraient une distance de plus de 160 millions d'années lumières ne
pourraient pas avoir une énergie supérieure à 50 EeV, la limite de
Greisen-
Zatsepin-Kuzmin (GZK).
Zatsepin-Kuzmin (GZK).
![]() |
Observatoire Pierre Auger (partiel) |
Les plus
énergétiques rayons cosmiques dépassant cette limite viennent donc des
quelques milliers de galaxies qui nous sont les plus proches.
L'observatoire
Auger en 2007 avait détecté 27 rayons cosmiques de plus de 57 EeV et
parvint à cartographier approximativement leur lieu d'origine, malgré
les courbures introduites par les champs magnétiques galactiques, mais à
cette énergie, les protons voyagent presque en ligne droite, ce qui
aide. Les 27 rayons cosmiques trouvés venaient tous d'une zone éloignée
de moins de 3° d'un noyau de galaxie actif (AGN) situé à moins de 250
millions d'années lumières. Mais l'équipe de Auger reste prudente et ne
fait pas la corrélation, 3° correspond à une zone bien trop vaste.
Aujourd'hui Auger comptabilise 113 rayons cosmiques au dessus de 55 EeV,
toujours semblant provenir de zones non éloignées d'un AGN, mais de
manière un peu moins évidente qu'attendu.
Alors
que des restrictions budgétaires ont supprimé un projet d'observatoire
similaire à Auger mais situé dans l'hémisphère Nord, il est tout de même
envisagé de poursuivre ces études en orbite grâce à un module devant
être placé sur la station orbitale internationale (le Extreme Universe
Space Observatory) et qui détectera les interactions de rayons cosmiques
dans l'atmosphère terrestre en les regardant par au-dessus. Lancement
prévu en 2016.
L'origine
des rayons cosmiques ultra énergétiques va probablement rester encore
un petit moment un beau mystère et l'un des plus fascinants.
7/ Pourquoi le Système Solaire est-il si Bizarre ?
On a désormais pris l’habitude d’entendre parler de planètes
étranges tournant autour d’étoiles lointaines, des petites Jupiter, des grosses
Neptunes, des exoTerres, chaudes pour les unes, froides pour les autres, bref,
des mondes étonnants. Mais on oublie peut-être bien vite que les mondes les
plus étranges se trouvent tout près de nous, au sein même de notre système
solaire.
Cela fait maintenant une petite cinquantaine d’années que nous envoyons régulièrement des sondes spatiales en direction des confins du système solaire et qu’elles nous retournent des images de plus en plus fabuleuses et étonnantes. Et a ceux qui auraient souhaité obtenir une image simple de la formation de notre système solaire, ces sondes leur disent : va voir ailleurs !
Cela fait maintenant une petite cinquantaine d’années que nous envoyons régulièrement des sondes spatiales en direction des confins du système solaire et qu’elles nous retournent des images de plus en plus fabuleuses et étonnantes. Et a ceux qui auraient souhaité obtenir une image simple de la formation de notre système solaire, ces sondes leur disent : va voir ailleurs !
Aujourd’hui, des énigmes comme la composition interne de
Mercure (un gros cœur de fer entouré d’une fine couche de roche) ou encore le
champ magnétique chaotique d’Uranus laissent plus d’un planétologue perplexe…
Pendant très longtemps, peut-être depuis sa découverte en
1930, le plus étrange des mondes planétaires était Pluton, avec son orbite
décalée, inhomogène, sa taille non conventionnelle, avant que l’on s’aperçoive
qu’elle n’était que l’une des plus grosses boules de glace qui orbitent dans ces
environs et n’était pas une planète…
Les mystères entourant les huit autres vraies planètes sont
encore plus troublants. Prenons les quatre les plus proches du Soleil :
Mercure, Venus, Terre et Mars. Toutes possèdent des couches externes rocheuses
et un cœur métallique, mais ce sont leurs seules ressemblances. La Terre et
Vénus ont à peu près la même taille, masse et composition, mais alors que la
Terre est munie d’une atmosphère très agréable, celle de Vénus est ultra-dense,
acide et suffisamment chaude pour faire fondre du plomb. La Terre est une
planète-océan. Il semble que Vénus n’en ait jamais connu. La Terre possède de
multiples plaques tectoniques qui supportent les continents, Vénus ne possède
qu’une unique couche rocheuse immobile. La Terre a un champ magnétique généré
par les mouvements de son cœur de fer liquide, elle à une grosse Lune et tourne
sur elle-même 365 fois par orbite. Vénus n’a ni lune, ni champ magnétique, et
elle tourne (à l’envers) moins d’une fois par année vénusienne.
La paire Mercure – Mars n’est pas mieux lotie dans la
comparaison : Mars fait deux fois la masse de Mercure mais son champ
magnétique s’est éteint depuis bien longtemps. La petite Mercure au contraire,
produit toujours un champ magnétique, même si très faible et centré loin du
centre de la planète…
Leurs couches internes diffèrent également. Mars ressemble
d’avantage à la Terre : cœur métallique, enveloppe rocheuse. Mercure est
presque entièrement métallique. Et on apprit l’année dernière que Mercure avait
probablement été « fabriquée » par de la matière primordiale
différente des autres planètes telluriques.
Les quatre autres planètes, gazeuses, Jupiter,
Saturne, Uranus et Neptune, ont environ 20 fois la masse de la Terre et
orbitent à des distances 20 à 30 fois plus lointaines du soleil, une zone où il
existait peu de matière lors de la naissance du système solaire.
Jupiter
possède littéralement un mini-système solaire à elle avec quatre gros
satellites (et de nombreux petits), alors que Saturne n'a qu'un seul
gros satellite mais ces merveilleux anneaux (et toujours une myriade de
petits)... Quant aux champs magnétiques de ces planètes externes, ils
sont tout sauf classiques. Celui de Jupiter est légèrement incliné par
rapport à son axe de rotation conformément à la théorie, mais celui de
Neptune atteinte une inclinaison de 47° et pour Uranus, encore pire avec
60° sans qu'on ait la moindre idée de l'origine de ce phénomène.
Et pour Saturne ? Et bien son champ magnétique est parfaitement aligné avec son axe de rotation...
Évidemment
la distance au soleil des différentes planètes joue beaucoup dans leur
évolution, comme par exemple pour l'effet de serre catastrophique que
subit Vénus. Certaines planètes semblent tout de même ne pas être à leur
place naturelle, et certains planétologues émettent l'idée que quelques
unes d'entre elles auraient pu changer d'orbite au cours de leur
histoire. Neptune par exemple aurait pu se former à bien plus grande
proximité du Soleil, où l'agglomération de matière aurait été beaucoup
plus aisée, puis être rejetée vers les confins du système.
Expliquer la grande diversité planétaire observée relève cependant de la traque de l'inconnu. Les hypothèses actuelles évoquées sont par exemple que Mercure se serait formée avec une grosse enveloppe rocheuse, mais qui aurait été soufflée par la collision d'une autre planète en formation de sa taille; Un autre choc, sur Uranus celui-là aurait provoqué sa rotation axiale (de près de 90°) et bousculé son coeur rocheux, se qui aurait induit l'effet observé sur son champ magnétique.
Mais
inférer de tels événements très rares ayant eu lieu dans les premiers
instants du système solaire est quand-même problématique, les astronomes
en sont conscients. Ils peuvent très bien faire varier quantité de
paramètres dans leurs modèles qui marcheront très bien, sans jamais
mettre le doigt sur la bonne explication.
Ils ont maintenant besoin d'un échantillon plus grand pour pouvoir faire des corrélations, voire de la statistique. L'étude des exo-systèmes solaires devient alors cruciale pour rendre enfin le bizarre, logique.
8/ Pourquoi la Couronne Solaire est-elle si Chaude ?
Oui,
le soleil est chaud, vous le saviez. 15 millions de degrés Kelvins dans
son cœur fusionnant de l'hydrogène et très exactement 5780 °K à sa
surface visible. Mais depuis un bon siècle, les astrophysiciens ne
comprennent pas comment il se fait que la couronne, cette couronne de
lumière entourant notre astre préféré, qu'on peut apercevoir lors
d'éclipses totales, que cette couronne disais-je, puisse atteindre une
température aussi élevée que 1 million de degrés, voire plus.
Comment la température peut-elle être ainsi multipliée par 200 au dessus de la surface solaire ?
![]() |
La couronne solaire |
Le
seul consensus qui semble exister parmi les astrophysiciens
spécialistes du soleil est qu'il existe une quantité monstrueuse
d'énergie en dessous de la surface solaire et que le champ magnétique du
soleil est capable de transporter cette énergie vers l'extérieur.
Comment le champ magnétique peut transporter cette énergie est déjà plus
débattu. Comment l'énergie est transférée à la couronne est en revanche
un pur mystère. Cependant, des décennies de recherche ont permis de
trier les théories et autres hypothèses pour ne conserver qu'une
demi-douzaine de variantes de deux mécanismes principaux.
Un
candidat populaire est un chauffage par ondes magnétiques : les lignes
de champ magnétique vibreraient en formant des oscillations; on appelle
ses ondes des ondes de Alfven. Connues en laboratoire depuis
longtemps, ce n'est que récemment que les astrophysiciens ont pu en
observer émergeant du soleil. Cependant, personne ne sait encore si
elles peuvent transporter suffisamment d'énergie pour réchauffer toute
la couronne ou, si elles y parviennent, comment cette énergie peut y
être convertie en chaleur.
L'alternative
à l'échauffement magnétique est apportée par l'idée des nano-éruptions,
qui apparaitraient quand des lignes de champ magnétique se cassent et
se reconnectent. Ces reconnections produiraient des éjections de plasma
superchaud à travers la couronne, mais savoir si il y en a suffisamment
délivrant assez d'énergie pour le chauffage coronal reste encore peu
clair.
Des instruments récents étudient ce problème du chauffage coronal (on peut citer le Solar Dynamics Observatory de la NASA), mais les ondes magnétiques sont trop rapides pour être détectées et les nano-éruptions trop petites...
Et
les astrophysiciens solaires ont beaucoup de mal à mesurer des
paramètres physiques cruciaux comme les champs électriques, la
résistance électrique, le niveau de turbulence des ondes. Tout ce qu'ils
peuvent faire est inférer ces propriétés de manière assez peu précise.
![]() |
Illustration du projet Solar Orbiter (ESA) |
La NASA, encore elle, prévoit de lancer fin 2012 un nouvel instrument nommé IRIS (Interface Region Imaging Spectrograph).
Par ailleurs, un nouveau télescope solaire est en construction à Hawaï,
son miroir étant plus de deux fois plus gros que le plus grand
télescope solaire actuel. Quant à l'agence européenne, elle n'est pas en
reste puisqu'elle projette de lancer en 2017 le Solar Orbiter, qui s’intéressera plus particulièrement à ce qui se passe aux pôles du Soleil.
La
clé se trouve peut-être au niveau de la chromosphère. La chromosphère
est une couche de 5000 kilomètres qui sépare la surface solaire de la
couronne (qui elle s'étend sur des millions de kilomètres). Car se qui
chauffe la couronne passe forcément par la chromosphère.
Sans
attendre les données des futures satellites, les astronomes s'amusent a
recréer un soleil en simulation sur ordinateur, avec tous ses éléments :
chromosphère, couronne, etc...
L'informatique parviendra-t-elle à résoudre ce mystère ? Elle peut en tous cas permettre de faire de l'astrophysique en laboratoire, sans devoir s'exposer aux coups de chaleur de l'été qui vient...
Source :
science, vol 336 (1 June 2012)
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1 commentaire :
soubhana allah gloire a DIEU merci de se referer au CORAN pour connaitre d'avantage les secrets de l'univers
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