samedi 29 août 2020

Une fusion de trous noirs très asymétrique très riche en informations


L'article en mode prépublication était sorti au mois d'avril dernier, et c'est seulement cette semaine qu'il est publié dans Physical Review D et que nous pouvons donc en parler. Je veux parler de la belle découverte des collaborations LIGO/Virgo de la fusion de deux trous noirs de masses très différentes, l'événement gravitationnel GW190412 qui remonte au 12 avril 2019. Avec 8 et 30 masses solaires, ce duo fut le premier couple de trous noirs asymétrique a être observé, mais il est vrai qu'il a été très vite éclipsé en juin dernier par la découverte (et la publication rapide) passionnante il est vrai d'un autre système encore plus asymétrique avec un trou noir de 23 masses solaires et un objet compact indéterminé de 2,6 masses solaires (GW190814 détecté le 14 août 2019). Mais il nous faut revenir sur ce premier couple asymétrique détecté seulement trois semaines après le début du troisième run d'observation des interféromètres gravitationnels car il a permis aux chercheurs de tester la Relativité Générale comme jamais auparavant et de bien mieux caractériser les trous noirs.


Aux sources de l'eau terrestre


L'origine de l'eau que l'on trouve sur Terre a été un long sujet de débat parmi les scientifiques. D'après les modèles de formation du système solaire, la Terre, en tant que planète interne du système, ne devrait pas posséder d'eau. C'est donc un scénario impliquant l'apport d'eau par des corps externes (comètes) qui est privilégié, avec l'arrivée d'un bombardement de corps glacés, et le besoin d'expliquer une telle perturbation. Mais une nouvelle étude effectuée par des chercheurs français vient remettre ce scénario en cause : finalement les roches du système solaire interne contiendraient largement suffisamment d'eau pour expliquer la teneur de notre planète. Une étude parue cette semaine dans Science.


jeudi 27 août 2020

Mégaconstellations de satellites vs. Astrophysique : 1 - 0


Les mégaconstellations de satellites qui sont en cours de déploiement vont fondamentalement modifier l’astronomie et l’astrophysique. Une nuit sans aucun passage de satellite ne sera plus jamais la norme. Si les 100 000 (ou plus) satellites en orbite basse qui sont proposés par différentes sociétés spatiales parmi lesquelles SpaceX, Amazon, Oneweb, et d’autres encore, sont déployés, aucune combinaison de méthodes ne permettra de réduire efficacement l’impact de leur éclat dans le ciel nocturne sur les programmes d’observation astronomique. Ces conclusions viennent d’être rendues publiques dans un rapport conjoint de l’American Astronomical Society et du consortium NOIRLab qui regroupe de nombreux observatoires astronomiques américains financés par la National Science Foundation (NSF). Ce rapport est disponible en ligne ici.


mardi 25 août 2020

Des reconnexions magnétiques à l'intérieur d'un jet de trou noir supermassif


Des flux de photons gamma intermittents ont été détectés en provenance du coeur du quasar 3C279, le signe caractéristique d'un phénomène de reconnexion magnétique. Ces reconnexions magnétiques semblent se produire à l'intérieur du jet de plasma qui est induit par le trou noir supermassif. Une étude publiée dans Nature Communications.


dimanche 23 août 2020

Du gaz moléculaire froid détecté dans le vent galactique


Le centre de notre galaxie est le siège d'un intense vent de gaz interstellaire. Des nouvelles observations y révèlent la présence de coeurs de gaz moléculaire froids à l'intérieur de nuages d'hydrogène atomique chauds, en train d'être projetés depuis le centre galactique. L'origine de ces globules de gaz entraînés par le vent galactique est mal comprise. L'étude est parue dans Nature cette semaine.


vendredi 21 août 2020

Le résidu de la supernova de Kepler en expansion très rapide


La supernova dont a pu être le témoin Johannes Kepler en 1604 est la dernière supernova galactique en date visible à l’oeil nu, déjà plus de 400 ans…. Aujourd’hui, son résidu forme une jolie nébuleuse, située à environ 20 000 années-lumière. Des nouvelles observations en rayons X de cette nébuleuse indiquent qu’elle s’étend toujours, et à très grande vitesse ! ce qui permet de mieux la cerner. Une étude publiée dans The Astrophysical Journal.


jeudi 20 août 2020

La naine blanche qui a survécu à sa propre explosion


SDSS J1240+6710 est une étoile naine blanche unique en son genre. Non seulement elle se déplace à une vitesse très élevée (250 km/s), mais en plus elle est toute petite et possède une composition très atypique... Cette naine blanche aurait survécu à une supernova foirée. Une étude parue dans les Monthly Notices of the Royal Astronomy.


mardi 18 août 2020

Étonnante émission gamma périodique d'un nuage de gaz induite par un microquasar


Un nuage de gaz anodin qui émet des rayons gamma périodiquement tous les 162 jours, c'est une source bizarre qu'on trouvée une équipe d'astrophysiciens à 15000 années-lumière d'ici dans la constellation de l'Aigle... Mais ce nuage de gaz se trouve être situé à 100 années-lumière d'un objet unique dans notre galaxie, un microquasar qui se trouve avoir une période de précession exactement égale à la période des émissions gamma observées... Le lien paraît évident, mais on ne comprend pas (encore) bien comment ça se passe... une étude publiée dans Nature Astronomy.


lundi 17 août 2020

La baisse de luminosité de Bételgeuse expliquée par des observations antérieures


La diminution très importante de luminosité de Bételgeuse de l'hiver dernier, suivie de son retour à la normale 6 mois plus avait pu être expliquée quelques mois plus tard par la présence d'un gros nuage de gaz et de poussière occultant une bonne partie de l'étoile. Une nouvelle étude effectuée à partir d'observations avec le télescope Hubble vient confirmer définitivement cette première conclusion, en montrant la présence d'un gros flux de plasma dans l'enveloppe de Bételgeuse dans les trois mois précédant la chute brutale de luminosité, et qui aurait produit un énorme nuage de poussière... Une étude parue dans The Astrophysical Journal.



samedi 15 août 2020

La relation contre-intuitive entre masse et rayon des naines blanches mesurée par l'observation


La particularité des étoiles naines blanches est d’origine quantique : lorsque leur masse augmente, elles rétrécissent : leur rayon diminue. Elles deviennent donc de plus en plus denses, jusqu’à ne plus pouvoir se supporter elles-mêmes et à s’effondrer en étoiles à neutrons. Cette relation contre-intuitive liant masse et rayon des naines blanches, théorisée dans les années 1930 par Subrahmanyan Chandrasekhar vient d’être observée par une équipe d’astrophysiciens grâce à une méthode innovante. Une étude acceptée pour publication dans The Astrophysical Journal.



jeudi 13 août 2020

Observation d'une galaxie mature dans l'Univers jeune grâce à une lentille gravitationnelle parfaite


Cet anneau de feu est une galaxie, une galaxie très lointaine, dont la trajectoire de la lumière a été très fortement défléchie par un effet de lentille gravitationnelle parfait produit par une galaxie située en avant-plan. C'est aussi une galaxie déjà très mature, pourtant située seulement 1,4 milliards d'années après le Big Bang. L'étude qui lui est consacrée vient de paraître dans Nature.

mercredi 12 août 2020

Suivi en temps réel de la disparition / réapparition de la couronne d'un trou noir supermassif


Voir en quasi direct l'extinction puis le rallumage d'un noyau actif de galaxie... C'est ce qu'une équipe d'astrophysiciens relate dans un article qui vient d'être publié dans The Astrophysical Journal Letters. Le phénomène, extrêmement surprenant, pourrait avoir pour origine l'interaction d'une seule étoile avec le trou noir supermassif de la galaxie en question. Spoiler : l'étoile n'a pas survécu...

mardi 11 août 2020

Etoiles massives : une naissance par à-coups

Le grossissement des étoiles lors de leur formation est un peu mieux compris grâce à l'observation rare d'un disque en forme de spirales autour d'une étoile massive naissante. Cette découverte suggère que les étoiles massives grossissent par à-coups. Une étude publiée dans Nature Astronomy.


lundi 10 août 2020

Des rayons gamma très énergétiques en provenance de Eta Carinae


On ne présente plus le système Eta Carinae, ce couple d'étoiles massives en fin de vie entouré d'une épaisse nébuleuse de gaz et de poussière produite par une éruption massive qui eut lieu au 19ème siècle. Surveillée de près depuis de décennies, Eta Carinae vient récemment de montrer une forte émission de rayons gamma de très haute énergie, qui serait due à l'interaction des vents solaires des deux monstres. Une étude parue dans Astronomy & Astrophysics.