Le 22 septembre 2017, un neutrino très énergétique a été observé par le détecteur géant IceCube, pour la première fois en coïncidence avec une éruption de rayons gamma observée par le détecteur spatial Fermi-LAT en provenance d'un blazar nommé TXS 0506+056. Une fouille minutieuse dans 10 ans d'archives de IceCube permet aujourd'hui de retracer l'activité "neutrinos" du blazar incriminé et de comprendre des choses...
Astronomie, Astrophysique, Astroparticules, Cosmologie. L'infini se contemple, indéfiniment. ISSN 2272-5768
31/03/19
30/03/19
Un détecteur de matière noire plus qu'improbable...
C'est une expérience de recherche de matière noire pas comme les autres : elle est dédiée à la détection des axions, et elle a été nommée par ses concepteurs (défense de rire) ABRACADABRA. Oui, je sais, les physiciens sont des gens parfois surprenants. Trouver de la matière noire relève parfois de la magie, il semblerait... Les tous premiers résultats de cette nouvelle expérience viennent d'être publiés et s'avèrent négatifs (vous l'aurez compris), mais ce n'est qu'un petit début pour cette nouvelle expérience magique qui n'a pas fini d'explorer le monde des axions.
28/03/19
Des satellites qui se nourrissent des anneaux de Saturne
Alors que Saturne possède plus de 60 satellites, cinq d'entre eux (Pan, Daphne, Atlas, Pandora et Epimethée) sont intimement liés aux anneaux de la géante. La sonde Cassini les a survolé à plusieurs reprises lors de ses dernières orbites autour de Saturne entre décembre 2016 et avril 2017. Les résultats de ces passages rapprochés sont publiés aujourd'hui, et on découvre que ces satellites se seraient en grande partie formés à partir de l'accrétion de matière provenant des anneaux...
25/03/19
Europe : des mouvements océaniques étonnants induits par le champ magnétique de Jupiter
C'est la sonde Galileo qui a l'orée des années 2000 avait permis de conclure à la présence d'un océan liquide sous la croûte glacée d'Europe, satellite de Jupiter. Deux chercheurs français viennent aujourd'hui de montrer que cet océan devait avoir des mouvements très particuliers, induits par le champ magnétique de Jupiter. Ces mouvements océaniques pourraient contribuer à l'apparition des structures très singulières qui sont visibles à la surface du satellite Galiléen.
23/03/19
Découverte d'une deuxième galaxie sans matière noire
Il y a un an, souvenez-vous, une équipe d'astronomes annonçait la découverte d'une galaxie ne contenant pas du tout de matière noire : NGC1052-DF2. Cette découverte a soulevé pas mal de controverses, certains tentant d'expliquer qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une galaxie, d'autres expliquant que la méthode utilisée était biaisée, et d'autres tentant de montrer qu'une erreur aurait été commise sur la distance de la galaxie, ce qui renverserait complètement la conclusion. Aujourd'hui, la même équipe, menée par Pieter Van Dokkum, annonce la découverte d'une deuxième galaxie sans matière noire, qui est située dans le même groupe de galaxies...
20/03/19
Découverte d'une connexion entre le centre galactique et les Bulles de Fermi
Une équipe d'astrophysiciens vient de découvrir l'existence de deux zones de gaz surchauffé s'étendant sur 500 années-lumière de part et d'autre du disque galactique. Elles sont situées exactement à la base de ce qu'on appelle les Bulles de Fermi, ces vastes étendues d'émission gamma qui reflètent probablement une activité passé du trou noir de notre galaxie Sgr A*.
17/03/19
M82-X2 : une source X Ultra-Lumineuse à longue période (incomprise)
La galaxie M82 abrite dans sa région centrale pas moins de 4 sources brillantes de rayons X très proches les unes des autres, dont deux extrêmement lumineuses, qui sont classées comme des sources X ultra-lumineuses (des ULX, Ultra Luminous X-ray sources) : M82-X1 et M82-X2. Une pulsation de rayons X étonnante de période d'environ 60 jours avait été détectée en provenance de M82 depuis quelques années, et une équipe peut aujourd'hui affirmer qu'elle provient de la source M82-X2, sans pouvoir expliquer le phénomène qui est à son origine...
14/03/19
Une étoile hypervéloce éjectée par le disque galactique
Il n'y a pas que les trous noirs supermassifs qui peuvent éjecter des étoiles à grande vitesse, c'est la conclusion à laquelle une équipe de chercheurs américains vient d'arriver en retraçant la trajectoire passée d'une des étoiles les plus véloces qui est en train de quitter le disque de notre galaxie...
13/03/19
Grosse éruption solaire il y a 2679 ans
Une très forte éruption solaire a atteint la Terre en -660, elle a pu être détectée aujourd'hui par les traces laissées dans des arbres multicentenaires et des carottes glaciaires sous la forme de radioisotopes caractéristiques.
Le soleil produit parfois des flux de particules chargées importants, des protons qui sont accélérés par des reconnexions magnétiques apparaissant lors d'éruptions solaires, ou dans des ondes de choc associées à des éjections de masse coronale.
Ces protons suivent alors une trajectoire le long des lignes de champ magnétique qui peut ou non intercepter la trajectoire de la Terre le long de son orbite autour du Soleil. Lorsque de tels flux atteignent la Terre, ils peuvent devenir une véritable menace pour nos sociétés fondées sur des réseaux électriques, très vulnérables, sans compter les transports aériens où les systèmes satellitaires.
Les éruptions et autres tempêtes solaires sont suivies de près seulement depuis environ 60 ans, que ce soit par des détecteurs au sol ou bien en orbite. Pour connaître les événements antérieurs, des traces cosmogéniques doivent donc être recherchées. Or, les protons énergétiques en bombardant l'atmosphère de la Terre, produisent des réactions nucléaires qui vont mener à la formation de plusieurs isotopes radioactifs : le carbone-14 (réaction (p,n) sur l'azote-14), le Béryllium-10 (réaction (p,𝛼) sur l'azote-14, ainsi que le chlore-36 (réaction (p,2p) sur l'argon-37)
Paschal O’Hare (Université de Lund) et ses collaborateurs internationaux, pour étudier les différents événements qui ont pu toucher ainsi la Terre, se sont intéressés aux glaciers du Groenland, dont les couches successives renferment l'historique de l'atmosphère terrestre sur plusieurs milliers d'années, et notamment les divers isotopes radioactifs présents au temps T.
L'analyse de deux carottes de glace montre une très importante augmentation de ces trois isotopes environ 2610 ans avant le "Présent" (en géochronologie, le "Présent" est le temps de référence, qui correspond à l'année 1950. Cette brutale montée de rayonnement cosmique solaire a donc eu lieu vers -660.
Cet événement est seulement le troisième du genre a avoir pu être reconnu comme tel dans les archives naturelles terrestres. Les deux autres ont eu lieu respectivement en 775 de notre ère puis en 994. Ces deux événements, qui avait pu être détectés grâce à l'analyse du carbone-14 des anneaux de troncs d'arbres multicentenaires ont d'ailleurs été confirmés par les analyses isotopiques des chercheurs qui publient cette semaine leur résultats dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA. L'événement de -660 est 10 fois plus puissant que l'événement du 23 février 1956 qui était celui le plus intense mesuré par des instruments (1,8 × 109 protons/cm² de plus 30 MeV), et il est comparable avec l'événement le plus violent "enregistré", celui de 775. Le flux de protons de plus de 30 MeV aurait atteint 2,09 × 1010 protons/cm², de quoi avoir des conséquences très importantes sur une société technologique.
Si seulement du carbone-14 avait été trouvé, l'origine solaire serait incertaine, le carbone-14 ayant pu être produit par des rayons cosmiques galactiques issus d'une explosion de supernova proche. Mais le fait de trouver en même temps du Béryllium-10 et du Chlore-36, tous les deux des produits de réactions de spallation par des protons énergétiques, fait résolument pencher les chercheurs vers une brutale activité solaire.
Ce que montrent surtout ces résultats, c'est que bien que des telles tempêtes solaires soient rares, elles apparaissent néanmoins récurrentes et reflètent la nature un peu instable de notre étoile, contre laquelle nous ne pouvons rien faire...
Source
Multiradionuclide evidence for an extreme solar proton event around 2,610 B.P. (∼660 BC)
Paschal O’Hare et al.
Proceedings of the National Academy of Science (March 11, 2019)
Illustrations
1) Vue d'artiste d'une tempête solaire (NASA)
2) Evolution de la concentration en radioisotopes (Paschal O’Hare et al., PNAS)
09/03/19
Neutrinos stériles : MINOS+ contredit MiniBooNE
L'expérience américaine MINOS+, dédiée à l'étude de l'oscillation des neutrinos, vient de fournir ses derniers résultats. Les nouvelles données paraissent exclure l'existence d'un quatrième type de neutrino qui serait stérile et massif, contredisant les récents résultats de l'expérience concurrente MiniBooNE. La particule candidate alternative pour la matière noire est donc un peu mal en point...
06/03/19
La galaxie du Cigare dévoilée par le télescope volant SOFIA
M82 est une galaxie bien connue des astronomes amateurs qui aiment parcourir la constellation de la Grande Ourse; on l'appelle la galaxie du Cigare, un nom qui lui a été donné à cause de sa forme très particulière. Elle est aussi connue pour fabriquer des étoiles à un rythme 10 fois plus élevé que notre galaxie, plutôt rare pour une galaxie proche. Une étude approfondie utilisant le télescope volant SOFIA vient de montrer que le "vent" de matière en provenance du centre de M82 est parfaitement aligné avec son champ magnétique.
02/03/19
Détection de nouvelles superbulles galactiques
Des astrophysiciens viennent de découvrir dans le domaine des rayons X deux "superbulles" qui s'étendent de part et d'autre du trou noir supermassif de la galaxie NGC 3079 sur plusieurs milliers d'années-lumière. Des structures très similaires aux "bulles de Fermi" qui avaient été détectées il y a huit ans dans le domaine des rayons gamma de part et d'autre du plan de notre galaxie...
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