31/01/24

Cassiopeia A : PeVatron ou pas PeVatron ?


Pendant des décennies, les résidus de supernova (SNR) ont été considérés comme les principales sources de rayons cosmiques galactiques. Mais la question de savoir si les SNR peuvent accélérer des protons jusqu'aux énergies de l'ordre du PeV (ce qui en ferait donc des PeVatrons) fait actuellement l'objet d'un débat intense. Une équipe d'astrophysiciens à étudié un site de production potentiel, à savoir le jeune résidu de supernova Cassiopeia A, grâce aux photons gamma ultra-énergétiques qui en proviennent et qui doivent être liés à la production de rayons cosmiques. Ils publient leurs résultat dans The Astrophysical Journal Letters.

29/01/24

𝜔 Centauri : un coeur en contre-rotation et un trou noir introuvable


𝜔 Centauri est considéré comme l'amas globulaire le plus massif de la Voie lactée et probablement l'ancien amas d'étoiles nucléaires d'une galaxie accrétée par la Voie Lactée. On suppose, d'après plusieurs modèles dynamiques, qu'il contient un trou noir de masse intermédiaire (plus de 1000 masses solaires). Aujourd'hui, une équipe d'astrophysiciens vient de découvrir que les étoiles formant le coeur de 𝜔 Centauri tournent dans l'autre sens que le reste des étoiles de l'amas, ce qui permet de mieux situer où se trouve le centre géométrique de 𝜔 Centauri, et de chercher son trou noir massif... L'étude est parue dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society

28/01/24

Le microquasar SS 433 est une source de rayons cosmiques énergétiques


L'origine de certaines des particules les plus énergétiques que la Galaxie puisse produire a été identifiée grâce au télescope gamma H.E.S.S en Namibie. Les observations indiquent la position où les particules sont accélérées à une vitesse proche de la vitesse de la lumière par le voisinage d'un trou noir stellaire, qui se trouve dans la région connue sous le nom de nébuleuse du Lamantin. Il s'agit du microquasar SS 433. L'étude est publiée dans Science.

26/01/24

New Horizons mesure un excès de poussière dans le système solaire extérieur

La sonde New Horizons est toujours active et continue sa route dans les zones externes du système solaire, la ceinture de Kuiper peuplée de nombreux petits corps. Mais cette zone du système solaire comporte aussi de la poussière et New Horizons possède un détecteur de poussière qui est géré en partie par des étudiants états-uniens. Ils publient aujourd'hui dans The Astrophysical Journal Letters leurs derniers résultats jusqu'à une distance de 55 UA du Soleil, et ils trouvent un flux de poussière plus élevé que prévu par les modèles...

24/01/24

Eris et Makémaké : des planètes naines actives


Eris et Makémaké sont deux planètes naines de notre système solaire qui sont de la famille de Pluton. Une équipe d'astronomes a eu l'idée de les observer avec le télescope Webb et son spectromètre NIRSpec pour travailler avec la lumière solaire réfléchie par leur surface glacée à des longueurs d'onde allant de 1 à 5 μm. Il parviennent à déterminer des rapports isotopiques Deutérium/Hydrogène et 13C/12C ce qui les mènent sur l'origine de l'hydrogène et du carbone de la surface des deux planètes naines. L'étude est publiée dans Icarus.

22/01/24

Découverte d'une micro-galaxie en orbite autour de la Voie Lactée


Une équipe internationale d'astrophysiciens a découvert ce qui ressemble à une nouvelle galaxie ultra-compacte satellite de la Voie Lactée, qui a été nommée Ursa Major III/UNIONS 1. Ce serait la galaxie la plus petite jamais détectée, sa masse est de 16 masses solaires... (oui, vous avez bien lu, 16! ). La découverte est publiée dans The Astrophysical Journal.

19/01/24

Découverte de la plus grosse étoile à neutrons, ou du plus petit trou noir


La masse maximale théorique d'une étoile à neutrons est comprise entre 2,2 et 2,5 masses solaires, alors que leur masse maximale observée vaut 2,08 masses solaires. La masse minimale observée d'un trou noir est quant à elle de l'ordre de 3,4 masses solaires (sans limite théorique). Il semble donc exister un écart de masse (un "gap") entre les étoiles à neutrons les plus massives et les trous noirs les moins massifs. Mais une équipe d'astrophysiciens rapporte aujourd'hui dans Science la découverte d'un objet compact d'environ 2,35 masses solaires qui se trouve donc au bord de ce "mass gap". Il pourrait s’agir soit de l’étoile à neutrons la plus massive, soit du trou noir le moins massif jamais observé.

17/01/24

Découverte d'une nouvelle source radio circulaire étrange (ORC)


Depuis 2021, plusieurs sources radio très étendues et de forme circulaire ont été observées sans que l’on comprenne leur origine. Elles ont été nommées des ORC (Odd Radio Circles, cercles radio étranges). Il en existe 6 à ce jour, mais un duo d’astrophysiciens indiens vient de découvrir une nouvelle source radio étrange proche de forme circulaire qui ressemble beaucoup à un ORC… Ils publient leur découverte dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

15/01/24

Détecter le halo étendu des galaxies naines ultra-faibles


L'existence possible de halos stellaires dans les galaxies de très faible masse est aujourd'hui intensément discutée après quelques découvertes récentes d'étoiles situées à la périphérie des galaxies naines du Groupe Local. Une équipe d'astrophysiciens vient d'explorer la périphérie de 45 galaxies naines ultrafaibles en se focalisant sur des étoiles de type RR Lyrae. Ils démontrent que 33% des galaxies naines très faiblement lumineuses possèdent effectivement des populations d'étoiles étendues. Leur étude est parue dans The Astronomical Journal

12/01/24

Le système binaire qui a survécu à une explosion de supernova


 Le 18 octobre dernier, je vous relatais la découverte d'une oscillation périodique dans la courbe de lumière de la supernova nommée SN 2022 jli. Aujourd'hui, une autre équipe d'astrophysiciens analyse de plus amples données sur cette supernova et est en mesure de mieux cerner ce qui se passe. Ils publient leur étude dans Nature cette semaine. 

10/01/24

Nube : la plus grande galaxie ultra-diffuse à ce jour


Un groupe d'astrophysiciens a découvert par hasard une galaxie naine quasi invisible tellement elle possède peu d'étoiles. Cette galaxie, qui a été nommée Nube ("nuage" en espagnol), est ultra-diffuse mais bien grande et possède une bonne quantité de masse invisible, ce qui permet de contraindre les caractéristiques de la matière noire. L'étude est parue dans Astronomy&Astrophysics

08/01/24

Les "îles magiques" des lacs de Titan : de la matière organique poreuse



Les deux énigmes les plus intrigantes concernant les lacs et les mers de Titan sont d'une part le calme extrême de ces lacs, avec des hauteurs de vagues inférieures à quelques millimètres seulement, et d'autre part ce que les planétologues ont nommé les "îles magiques", des caractéristiques transitoires qui ont été observées par le radar de la sonde Cassini, comme des caractéristiques brillantes sur les deux plus grandes mers de Titan, Ligeia Mare et Kraken Mare. Une étude théorique venant d'être publiée dans Geophysical Research Letters s'intéresse aux îles magiques et montre qu'il doit s'agir de matière organique sous diverses formes flottant à la surface de l'éthane liquide. 

05/01/24

Découverte d'un lien entre sursauts radio rapides répétitifs et non-répétitifs


Dans une nouvelle étude que vient de publier Nature Astronomy, des astrophysiciens européens ont utilisé des radiotélescopes en Suède, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Pologne pour surveiller la source répétitive de sursauts radio rapides qui se nomme  FRB 20201124A. Avec cette étude la plus longue jamais réalisée sur une source de FRB répétitf, les chercheurs tissent enfin le lien avec les FRB uniques, ceux qui ne se sont jamais (encore) répétés.

03/01/24

Le petit nuage de Magellan voit double


Le Petit Nuage de Magellan (SMC) a longtemps été considéré comme une galaxie naine solitaire proche de la Voie lactée. Mais une étude qui vient d'être acceptée pour publication par The Astrophysical Journal suggère que le SMC ne serait pas un seul corps, mais deux, situés exactement l'un derrière l'autre vus de la Terre. 

01/01/24

Le Cold Spot du fond diffus cosmologique expliqué par un avant-plan galactique



En juillet dernier (épisode 1523, classé à la 16ème place dans notre rétrospective 2023) , je vous relatais la découverte d'un possible effet d'avant plan pouvant expliquer les anomalies de température du fond diffus cosmologique. J'annonçais alors la parution ultérieure d'un article qui serait consacré exclusivement à la zone particulière du Cold Spot dans la carte du fond diffus cosmologique (CMB). Ce nouvel article vient de paraître fin décembre, et c'est toujours aussi attrayant!