mardi 12 novembre 2013

Le Ciel d'Hiver : le Taureau

Tout juste située à côté d'Orion se trouve la constellation du Taureau, qui recèle elle aussi quelques merveilles.



Il vous suffit de regarder en direction du Sud, vous reconnaissez facilement Orion et son baudrier, regardez à sa droite, légèrement plus haut, vous distinguez une étoile très orangée, c'est l'étoile principale du Taureau, Aldébaran. Non loin de là, vous pouvez certainement voir un petit groupe de six ou sept petites étoiles très serrées, une sorte de Grande Ourse miniature, les Pléiades, c'est un joyaux sur lequel nous reviendrons...
Et nous allons voir que le Taureau a aussi d'autres cordes à son arc..


Traçons maintenant les différentes constellations qui entourent Orion pour bien repérer le Taureau.


 Vous le voyez ? Rapprochons nous maintenant de plus près pour en explorer les objets intéressants...


Nous commençons notre périple taurin par un coup d’œil sur l'étoile qui nous a permis de localiser si facilement la constellation : Aldébaran. Cette étoile énorme (44 fois la taille du soleil) possède une couleur très spécifique, d'un orange cuivré. C'est une géante rouge de magnitude 0,85 qui a fini de consommer tout son hydrogène et qui est en train de dévorer son hélium...


Je vous invite ensuite à remonter en direction de l'étoile brillante qui surplombe Orion et le Taureau et qui s'appelle Alnath. Vous vous arrêterez sur NGC1647 qui est un grand amas ouvert composé de nombreuses étoiles assez brillantes. Cet amas doit être privilégié à faible grossissement pour bien en profiter. Nous poursuivons notre montée vers le Nord pour retrouver un autre amas ouvert, NGC 1746, lui aussi assez étendu, mais moins dense que NGC 1647. Cet amas devra être observé avec un grossissement encore plus faible que précédemment, moins de 40X.

Vous poursuivrez votre voyage cette fois-ci en bifurquant légèrement vers Orion et Bellatrix. A environ 1/3 de la distance séparant NGC 1746 et Bellatrix se trouve une belle curiosité. Là encore il s'agit d'amas ouverts. Mais il y en a deux. Très proches l'un de l'autre, et suffisamment différents.
Alors que NGC 1807 est un amas ouvert plutôt petit et peu peuplé, NGC 1817, lui, est un bel amas ouvert, bien plus riche et plus dense que NGC 1807, ces étoiles sont en revanche assez faibles.

Nous continuons ensemble notre exploration du Taureau en remontant tout en haut, pas loin de Alnath avec un objet historique. Historique parce qu'il est le premier qu'a catalogué Charles Messier en lui affectant le numéro M1, mais aussi par son histoire... En effet M1 est la nébuleuse du Crabe, dont l'origine est très bien connue, puisqu'il s'agit des restes gazeux d'une étoile qui a explosé en 1054, il y a presque 1000 ans maintenant. Cette supernova a été observée à l'époque par les astronomes chinois qui en ont écrit l'observation...
C'est aujourd'hui une nébuleuse brillante de forme un peu oblongue. On reconnaît facilement sa silhouette si caractéristique à grossissement fort.
M1
Quittons maintenant le monde nébuleux et je vous emmène voir une étoile, disons plutôt des étoiles. Entre M1 et Alnath se trouve la dénommée 118 Tau qui a l'intérêt d'être une étoile double (magnitudes 5.8 et 6.7), séparées par 4.7'', une blanche et sa compagne légèrement bleutée.

Redescendons maintenant de l'autre côté du Taureau. Nous nous dirigeons vers les Pléiades, mais en s'arrêtant à mi-chemin environ. Il y a là deux étoiles doubles dignes d'intérêt, situées non loin, à moins de 2° l'une de l'autre : Phi Tau et Khi Tau. Phi Tau a ma préférence du fait de son beau contraste de couleurs : jaune et bleu, mais Khi est amusante à séparer, même si le jeu en est facile.

Avant de finir en beauté par le plus bel objet du Taureau, nous devrons passer quand même quelques minutes, voire un peu plus sur un objet difficile à voir. Il s'agit de NGC 1514, une nébuleuse planétaire assez étendue, pas tout à fait ronde, qui est située autour d'une étoile brillante. L'utilisation d'un filtre de type OIII est vivement recommandé afin de bien discerner les contours de cette nébuleuse planétaire.

Nous arrivons maintenant au clou du spectacle que peut nous offrir le Taureau, avec cet amas que nous avons déjà vu au départ de notre voyage. Nous le voyons bien à l’œil nu, et c'est probablement avec de simples jumelles que vous pourrez admirer le mieux M45les Pléiades, ce magnifique amas ouvert très vaste parsemé de volutes nébuleuses. Si on arrive à distinguer environ une petite dizaine d'étoiles à l’œil nu, M45 recèle en fait pas moins de 3000 étoiles.

Et l'usage d'un télescope permettant un grossissement conséquent n'est pas utile, bien au contraire, du fait de l'étendue de l'amas, large de 13 années-lumière mais situé à 400 années-lumière de nous, ce qui fait en apparence 4 fois le diamètre apparent de la Lune!
L'amas des Pléiades (M45) (Robert Gendler)
Pour profiter pleinement de la beauté des Pléiades, privilégiez le champ le plus grand possible! Les voir toutes ensemble est un pur ravissement.




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