Un
trou noir supermassif est supposé exister au centre de chaque galaxie.
Or nous ne parvenons pas à 'déceler leur présence dans chaque galaxie,
notamment du fait que les rayons X caractéristiques produits par la
matière en train de tomber en tournant à très grande vitesse autour du
trou peut être très atténuée par du gaz et des poussières.
Mais
ça c'était avant... car nous disposons aujourd'hui d'un télescope à
rayons X dits "durs", des rayons X d'énergie suffisante pour qu'ils
puissent traverser assez facilement de grandes quantités de gaz et de
poussière. Une équipe de chercheurs britanniques à su intelligemment
exploiter le télescope NuSTAR (Nuclear Spectroscopic Telescope Array)
de la NASA pour découvrir toute une population de trous noirs
supermassifs qui étaient jusque là indétectables par nos moyens
d'observation. La découverte viens d'être annoncée lundi dernier lors de
la réunion nationale de la Royal Astronomical Society qui se tient à Llandudno au Pays de Galles.
Les
astronomes de l'université de Durham, menés par George Lansbury, ont
détecté 5 trous noirs supermassifs sur les 9 cibles qu'ils avaient
choisies de scruter et qui sont des galaxies actives ayant une bonne
probabilité d'abriter un trou noir supermassif, mais sans aucun signe a
priori. Les 5 trous noirs supermassifs trouvés paraissent plus actifs
qu'initialement envisagé par les astrophysiciens, et sont bel et bien
"obscurcis" par de grandes quantités de gaz et de poussières dans leur
bulbe galactique. NuSTAR, qui est en orbite depuis 2012, permet ce type
de détection grâce à sa capacité unique de collecter des rayons X de
plus grande énergie que ces prédécesseurs comme XMM Newton par exemple :
entre 3 et 79 keV, ce qui lui offre un moyen de "voir" à travers les
nuages de gaz et de poussière.
La
mise en évidence de la présence de ces 5 trous noirs supermassifs
"cachés" peut sembler être une petite quantité, mais lorsque l'on
extrapole ce résultat à l'ensemble de l'univers, le nombre prédit
devient énorme et confirme l'idée de la présence d'un trou noir
supermassif par galaxie.
Les
galaxies qui semblent ne pas montrer de trou noir supermassif émettant
des rayons X seraient donc soit trop poussiéreuses, ou bien leur trou
noir trop calme pour chauffer un disque d'accrétion et émettre des
rayons X.
L'étude de George Lansbury et ses collègues a été acceptée pour publication dans The Astrophysical Journal.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire