lundi 26 septembre 2016

Nouveaux indices de jets de vapeur d'eau sur Europe


Des astronomes viennent de rendre public aujourd'hui des observations du télescope Hubble qui montrent des indices forts de la présence de jets de vapeur d'eau émanent de l'un des pôles du satellite Europe (autour de Jupiter).



Ces jets ont été estimés s'élever jusqu'à environ 200 km de la surface, avant de retomber sur la surface glacée de Europe.
Depuis le passage de la sonde Galileo à proximiré d'Europe à la fin des années 1990, on pense qu'il possède un vaste océan global qui contiendrait deux fois plus d'eau liquide que n'en possède la Terre, protégé par une épaisse croûte de glace d'épaisseur non connue.

William Sparks (Space Telescope Science Institute ) et son équipe ont réussi à mettre en évidence ce qui ressemble fortement à des jets de vapeur  en observant le limbe de Europe quand ce dernier passait devant le globe de Jupiter. Le but initial des chercheurs était de déterminer si Europe avait une fine atmosphère, en utilisant une technique de spectroscopie d'absorption. Et ils se sont rendus compte que la méthode qu'ils utilisaient était tout à fait adaptée pour voir une éventuelle fuite de vapeur d'eau. Ils ont pu répéter leurs observation 10 fois en l'espace de 15 mois, et ils ont vu une image changeante : de l'eau était visible dans 3 campagnes d'observation sur les 10. 

En 2012 déjà, toujours avec le télescope spatial Hubble mais avec une technique différente, une équipe conduite par Lorentz Roth du Southwest Resarch Institute avait elle aussi mis en évidence la présence de geysers de vapeur d'eau émanent du pôle sud de Europe jusqu'à une altitude de 160 km.

Les deux résultats semblent tout à fait cohérents entre eux, que ce soit en termes de masse d'eau éjectée, l'altitude des geysers, ainsi que la position géographique des sources identifiées. Le seul défaut, c'est de ne pas avoir utilisé les deux méthodes simultanément pour faire ces observations. Ce qui paraît sûr, c'est la grande variabilité du phénomène. Il pourrait ainsi y avoir de soudaines éruptions suivies de périodes très calmes. Par exemple, l'équipe de Roth a observé Europe seulement 1 semaine après que l'équipe de Sparks avait vu une éruption d'eau, sans rien détecter.

Si cela se confirme comme il semble que ce soit le cas, Europe sera le second satellite à montrer des geysers d'eau, après Encelade, qui a été abondamment observé in situ autour de Saturne par la sonde Cassini depuis 2005. C'est plutôt de bonne augure pour la future mission que la NASA prévoit de lancer en direction de Europe, et qui devrait pouvoir, à l'image de Cassini, s'approcher au plus près de ces geysers pour en analyser la composition exacte, et pourquoi pas y trouver des crevettes. Mais avant cette mission des années 2020, le James Webb telescope pourra lui aussi très bientôt se pencher sur le pôle sud de Europe, cette fois-ci dans l'infra-rouge, avec une toute autre vision.

L'étude de William Sparks et ses collaborateurs est à paraître dans The Astrophysical Journal cette semaine.


Source : 



Illustrations : 

1) Carte d'absorption de l'eau, obtenue par Sparks et al. avec le spectrographe imageur du télescope spatial Hubble (NASA/ESA)

2) Données d'émission obtenues en 2012 par Roth et al. (NASA/ESA/Hubble Sci.)

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