C'est une maladie. En fait, une maladie probablement incurable. Comment revenir en arrière ? Car on le sait, plus le diamètre du miroir d'un télescope est grand, plus la quantité de lumière captée est importante, ce qui induit une amélioration de nombreux paramètres : magnitude limite accessible, résolution théorique, ainsi que grossissement accessible.
Donc on obtient à la fois un meilleur contraste sur les objets de faible luminosité ainsi que des détails insoupçonnés dans les structures observées, que ce soit des splendeurs du ciel profond ou bien du planétaire...
Peut-on imaginer passer d'un diamètre de 254 mm à un 114 mm par exemple ? Non.
Je ne parle pas ici de changer de technique comme passer du visuel/dessin à l'astrophoto, non. Restons des acharnés de nos yeux rhodopsinés.
On ne peut pas revoir un diamètre à la baisse, ça n'existe pas, on ne peut pas, on ne peut que le voir à la hausse. Diamétrite...
Le premier symptôme ? Moins d'un an après avoir reçu mon 254 mm, je commence à refaire des petits calculs, du genre: "ah ouais si j'avais un 305 mm, j'aurais 44% de lumière en plus, ça dépend du carré... ça va vite...". Diamétrite...
Deuxième symptôme : faire des courbes dans un tableur des paramètres mentionnés ci-dessus, avec le diamètre en abscisse et chercher l'optimum.... y compris le paramètre "coût", parce qu'il faut bien se projeter.... et donc retourner sur les sites de magasins astro pour aller comparer les prix de télescopes plus gros, sans aucune considération pour la logistique sous-jacente (le tube tiendrait-il dans la voiture ?, serait-il portable par un seul être humain normalement constitué, certes atteint du grave symptôme de Verylarge ?). Diamétrite!
Troisième symptôme grave : baver littéralement devant les Dobsons démesurés fabriqués par quelques malades en phase terminale, et qui ce plaisent à raconter (et à montrer!) leurs exploits. Crever de jalousie face à ces monstres et se dire que ce n'est qu'une question de pouvoir d'achat après tout, mais aussi de temps de bricolage, tout ça bien sûr sans avoir aucune idée du savoir-faire sous-jacent requis. Diamétrite ?
Mais la diamétrite, maladie atrocement douloureuse (pour le porte monnaie comme pour le dos), possède aussi des complications terribles. Il s'agit d'une part de la bénigne (?) Naglerite, de la moins bénigne Ethosite, et d'autre part de l'horrible Pentaxite...
Ces complications peuvent être aiguës.
Car évidemment, plus le pouvoir magique d'un diamètre important est accessible, moins on aurait envie de le gâcher. Il faut alors des oculaires fabuleux pour profiter pleinement de tous ces photons si difficilement arrachés à leur sort qui était de s'écraser comme de vulgaires mouches sur le sol rocailleux d'une garrigue peuplée de chouettes et de sangliers affamés...
Et pour attraper tous ces photons et les faire gentiment converger vers notre rétine éblouie par tant de rhodopsine, rien de mieux qu'un Ethos ou un Pentax à défaut de Nagler... Si ces noms ne vous disent rien, ne vous en faites pas, ils vous diront quelque chose bientôt.
Du grand champ, du grand diamètre! Même combat. La diamétrite a ses quelques inconvénients... Mais Galilée en son temps en était déjà atteint, alors... Est-ce grave docteur ?
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7
TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2
filtres Moon et OIII,
Guided by Telrad
2 commentaires :
Hello :)
tu aurais pu pousser un peu l'axe des ordonnées pour le premier graphe, je suis l'heureux propriétaire d'une 80/600ED et j'aurais bien aimé son pouvoir séparateur...
effectivement j'ai du aussi chopper ce satané virus de diamétrite j'envisage sérieusement d'investir dans un 150mm :) (les NP au 80 c'est bof bof...:) )
J'ai modifié le graphe du pouvoir séparateur... Effectivement, avec un 80 mm, ça monte vite aux alentours de 2''...
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