mardi 12 juin 2012

Des Trous Noirs Supermassifs Errants : Flippant.

Nous venons d'apprendre par des astrophysiciens du Chandra X-Ray Observatory qu'il peut exister des trous noirs supermassifs nomades... C'est à dire des trucs qui engloutissent tout sur leur passage, on le sait, qui font plusieurs millions, voire plusieurs milliards de fois la masse du soleil et qui errent en dehors de leur galaxie d'origine, et ça à des vitesses démentes...

CID-42  (crédit NASA)
Mais comment une chose comme celle-là est-elle possible ? Déjà, revenons à l'origine de cette découverte, l'objet étonnant qu'ont regardé de près ces chercheurs. Il s'agit d'une galaxie difforme qui s'appelle CID-42, rien à voir a priori avec Corneille.

Elle est difforme car elle semble posséder optiquement deux noyaux. Il s'agit en fait du résultat de la fusion de deux galaxies spirales qui chacune comportait un gentil trou noir supermassif dans son centre, comme l'araignée tapie au centre de sa toile.
Oui, mais voilà qu'en se rapprochant de plus en plus dans la fusion des deux galaxies, les deux trous noirs se mettent à tourbillonner l'un autour de l'autre et le spectacle devient démentiel lorsque les deux trous finissent par fusionner en eux. Mais la fusion des trous noirs étant quelque peu violente et asymétrique, il en résulte des sortes de grosses vibrations du trous noir super-supermassif résultant, le tout libérant une colossale dose d'ondes gravitationnelles, toujours de manière asymétrique. 

CID-42 est en fait non pas le nom de cette galaxie mais celui de la source de rayons X qui en sort. Et le petit problème, c'est que la source de rayons X n'est pas là où on pourrait l'attendre. Elle semble clairement s'éloigner du nouveau centre galactique, et à plusieurs millions de kilomètres/heure. Oui, plusieurs millions.

Pour bien comprendre comment on peut arriver à ce qui est observé aujourd'hui, les miracles de l'informatique ont été conviés pour simuler l'histoire passée de cette collision. Et Laura Blecha de Harvard, nous offre cette magnifique illustration du modèle que j'ai décrit ci-dessus et que proposent les astronomes de Chandra :



Des deux noyaux brillants, seul celui qui s'échappe émet des rayons X, c'est donc le trou noir. L'autre noyau brillant est simplement un gros amas d'étoiles sans la moindre trace de trou noir dedans...

Si tout ce modèle s'avère correct, ça voudrait dire qu'il peut exister un peu partout des tas de trous noirs gigantesques qui se promèneraient entre les galaxies, qui vagabonderaient comme de pauvres erres à la recherche de matière à engloutir. Ces objets ne seraient pas forcément d'une taille très importante, quelques dizaines d'unités astronomiques de diamètre, mais engloutiraient tout sur leur passage en accrétant étoiles et gaz et crachant foison de rayons X au passage...

Voir aussi : tag Trou Noir

2 commentaires :

Vincent R a dit…

Et puis pourquoi pas ? Après tout nous savons déjà que des étoiles peuvent se faire éjecter d'un système, idem pour des planètes...Le cas est évidement extreme mais si de petits corps en rotation peuvent se catapulter il n'y a a priori pas de contradicton pour des corps de masse telle que des trous noirs, tout dépend de leur vitesse et angle d'approche j'imagine.En plus si les TN libèrent des flots d'ondes gravitationnelles, il y a en effet de quoi déstabiliser leur valse :)

Vincent R a dit…

Sinon en cas de fin du monde annoncée n'oublions pas que Bruce Willis peut tous nous sauver :D ok je sors.