samedi 6 février 2016

"Meurtre au Gran Sasso" : Quand la science se fait polar...

"Meurtre au Gran Sasso" est mon second roman, qui prend la suite de "Soixante Nanosecondes", mon premier roman scientifique paru en 2013. Ce polar bourré de science prend place dans le monde de la recherche la plus actuelle sur la matière noire. On y retrouvera Cristina, l'héroine de Soixante Nanosecondes, qui va participer à une enquête au long cours pour élucider un meurtre mystérieux qui a eu lieu au sein de l'un des laboratoires les plus emblématiques de la physique des astroparticules, le Laboratoire Souterrain du Gran Sasso. Comme pour Soixante Nanoseconde, je vous offre ce roman en accès libre, téléchargeable gratuitement. A retrouver dès aujourd'hui sur cette page.




En voici le synopsis : 

"Un physicien, spécialiste de la recherche de la matière noire par l’utilisation de détecteurs ultra-sensibles au xénon, a été sauvagement assassiné au Laboratoire Souterrain du Gran Sasso. L’agent du FBI Tom Hooper au parcours atypique est dépêché sur place en Italie pour mener l’enquête qui s’annonce difficile. Mais Cristina Voldoni, jeune chercheuse intrépide, parvient à participer activement à l’enquête, pour essayer de trouver par des méthodes peu conventionnelles qui a tué son collègue et ami. L’enquête va mener Tom Hooper et Cristina Voldoni sur plusieurs continents, au cœur de la Bataille du Xénon."

Et pour vous mettre l'eau à la bouche un court extrait du premier chapitre : 

Bételgeuse était toujours là, rougeoyante et scintillante dans le froid de la nuit hivernale. Lever les yeux vers la constellation d'Orion était devenu comme un réflexe pour Cristina quand elle sortait du tunnel.
Plonger dans le noir de l'Univers était un refuge pour laisser son imagination divaguer avant de revenir à des problèmes plus terre-à-terre. Elle se disait qu'en explosant, cette étoile massive produirait ce xénon si précieux aujourd'hui.
"Ton xénon doit être ultra-pur si tu veux que ça marche...". Elle connaissait la rengaine de Matthew par cœur. La clé se trouvait évidemment là: purifier le xénon, ne rien laisser trainer dans le gaz d'autre que les atomes de xénon, les seuls utiles. Ce n'était pas une mince affaire, et Cristina avait accepté de prendre en charge cette tâche parfois un peu ingrate avec Matthew, John et Peter.
 Elle rentrait à L'Aquila une fois encore sans avoir réussi à remettre en route le purificateur isotopique. Le moteur de la voiture de service ronronnait tranquillement sur l'A24, elle venait de sortir du tunnel et des bribes de conversations lui revenaient par flashs, perturbant à peine sa concentration. "Le xénon liquide ne doit contenir aucun élément radioactif, aucun...", une évidence lorsque l'on cherche à utiliser du xénon pour détecter le même genre de signal que celui qui est produit par une désintégration radioactive.  Elle était fatiguée après avoir passé plus de quatorze heures d'affilée dans la "grotte". Demain serait un autre jour, un autre jour perdu pour la manip si on ne parvenait pas à remettre en route ce foutu purificateur isotopique.
Cette course contre la montre que les chercheurs s'imposaient à eux-mêmes plongeait Cristina par moments dans un état anxieux, mais elle parvenait toujours à s'élever au-dessus de ses tourments. Elle avait déjà derrière elle une bonne expérience de la recherche en physique des particules, et elle savait pertinemment comment tout ça fonctionnait. Comme deux expériences utilisaient exactement les mêmes protocoles et les mêmes outils, il fallait être meilleurs que les autres, trouver des astuces que les autres n'avaient pas encore trouvées, pour espérer avoir de meilleurs résultats avant eux. C'était une lutte sérieuse tout en restant courtoise, le petit jeu de la recherche de la matière noire.
Elle arrivait à Assergi, qui surplombait légèrement la sortie d'autoroute sur la droite. "N'oublie pas le radon...". Les mots de Matthew résonnaient dans sa tête. Le radon, un autre gaz, et sans doute le pire de tous. Le radon était l'ennemi numéro un, un gaz naturellement radioactif, qui était produit par les parois rocheuses du laboratoire comme dans toutes les montagnes du monde, un gaz qui s'insinuait partout, comme dans les bonbonnes de xénon fraîchement ouvertes. Il fallait se battre contre le radon, c'était une chasse, une guerre. Le piéger, par tous les moyens, soit à la source, soit à l'arrivée. S'en débarrasser une bonne fois pour toutes n'était qu'une utopie, il revenait tout le temps, il était là, on le respirait, on l'exhalait, il s'insinuait dans sa lourdeur exceptionnelle.
Cristina se gara sur le parking qui jouxtait le bâtiment des bureaux de l'Institut. Les lampadaires faisaient des ombres très courtes, laissant entrevoir le premier quartier de Lune derrière l'immeuble gris. Il n'y avait plus personne à cette heure-ci. John avait quitté la grotte une heure avant elle en compagnie de Peter, son acolyte et son double. Matthew devait les avoir précédés. Ils devaient déjà tous être rentrés à l'appartement. Ils ne traînaient jamais tard le soir. Il n'y avait pas grand-chose à faire à l'Aquila le soir en hiver de toute façon, contrairement aux mois d'été où les rues étaient animées jusque très tard. Les saisons à l'Aquila étaient très différentes. Cristina profitait toujours de l'hiver pour travailler tard dans la grotte. Elle aimait être saisie par le froid qui régnait dehors après avoir passé plusieurs heures dans l'atmosphère à la température toujours identique du laboratoire, vingt et un degrés. 

5 commentaires :

Félix a dit…

Et voilà... Perte de productivité ou de courtes nuits en vue :)

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour ce roman que je vais dévorer de ce pas !

Anonyme a dit…

merci beaucoup.

Anonyme a dit…

Un livre assez prenant et bien sympa à lire.
Il aurait peut être été préférable de prendre un peu plus de distance avec l'actualité scientifique. Mais surtout une façon ludique et originale d'aborder ce domaine de la physique des particules. Après avoir lu ce livre, j'ai l'impression que ma compréhension dans ce vaste sujet a progressé. Juste une impression peut être; merci en tous cas pour ce bon moment passé.

Dr Eric Simon a dit…

Ce que j'espère c'est que ce ne soit pas juste une impression, mais une réalité... Mon objectif aurait alors été atteint !

Merci pour ce retour.