On connait de Winston Churchill son rôle éminent à la tête du Royaume Uni durant la seconde guerre mondiale, on le connaît aussi orateur hors pair, écrivain, historien, amateur de cigares et peintre à la fin de sa vie, mais ce que l'on connaît moins de Churchill, c'est son grand attrait pour les sciences et la technologie, et notamment les sciences de l'Univers. Un manuscrit de Churchill vient d'être redécouvert où il s'essaye à une analyse scientifique de l'existence de la vie extraterrestre, et ça tient la route.
Astronomie, Astrophysique, Astroparticules, Cosmologie. L'infini se contemple, indéfiniment. ISSN 2272-5768
Affichage des articles dont le libellé est Histoire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Histoire. Afficher tous les articles
20/02/17
19/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 10/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
17/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 9/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
15/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 8/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
13/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 7/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
11/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 6/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
09/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 5/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
07/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 4/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
05/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 3/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
03/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 2/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
01/08/16
Tours du Monde, Tours du Ciel 1/10
Durant trois semaines estivales, je vous invite à voir (ou revoir) ce documentaire exceptionnel qui fête ses 25 ans cette année : Tours du Monde, Tours du Ciel, de Robert Pansard-Besson.
Vous y découvrirez la longue histoire de la plus ancienne des sciences, en dix voyages auprès des observatoires astronomiques les plus emblématiques, sous la musique merveilleuse de Georges Delerue...
Attention : voir ce film à l'âge de 18 ans peut provoquer ou renforcer une vocation d'astronome !
Bons voyages immobiles !
Bons voyages immobiles !
06/06/16
Peiresc, le Prince des Curieux
Comme tous les ans depuis maintenant vingt et un ans, une trentaine de chercheurs parmi les plus influents dans le domaine de la physique fondamentale et de la cosmologie vont se réunir durant la dernière semaine du mois de juin à l'abri des regards dans le petit village de Peyresq (Alpes de Haute-Provence)...
22/03/12
100 Ans de Rayons Cosmiques
2012 est l’année du centenaire de
la découverte des rayons cosmiques par le physicien autrichien Victor Hess. La
découverte de l’existence d’un rayonnement cosmique, particules ionisantes
atteignant la haute atmosphère telle une petite pluie continue, est une
conséquence de la découverte de la radioactivité à la fin du 19ème
siècle par Becquerel et Curie.
![]() |
illustration de rayons cosmiques (NASA) |
Très vite, les physiciens
observèrent que certaines roches pouvaient produire du rayonnement ionisant. Pour
mieux comprendre le phénomène et mieux le cerner, ils entreprirent de placer
des électroscopes (leurs détecteurs de l’époque) dans différents milieux.
Certains en utilisèrent sous terre, d’autre au fond de l’eau, d’autres encore
au sommet des montagnes, et Victor Hess, lui, eut l’idée avec d’autres en 1911 d’aller
voir à très haute altitude ce qu’il pouvait y mesurer, grâce à un ballon
d’hydrogène.
Et Hess découvrit que
l’ionisation commençait par décroitre avec l’altitude, puis se mettait à
augmenter très sensiblement jusqu’à 5300 m d’altitude, son maximum atteignable.
Ce vol eut lieu exactement le 17 avril 1912 au-dessus de l’actuelle République
Tchèque, le jour d’une éclipse partielle de Soleil, dans le but d’observer une
éventuelle variation dans le signal d’ionisation mesuré pour en déduire une
éventuelle origine solaire… Il n’était alors âgé que de 29 ans. Il reçut le
prix Nobel en 1936 pour ces découvertes, seulement deux ans avant de pouvoir
s’enfuir d’Autriche et émigrer aux Etats-unis.
![]() | |
Victor Hess dans son ballon en 1911 (Nature) |
Depuis sa découverte, les
recherches sur les rayonnements cosmiques ont évoluées vers des directions que
Hess n’aurait jamais pu imaginer, depuis la découverte de l’antimatière jusqu’à
la datation du carbone14… mais aussi vers la grosse physique des particules.
Bien qu’aujourd’hui les collisions de particules soient étudiées principalement
grâce à des accélérateurs de particules géants comme le LHC au CERN, la seule
fenêtre d’étude des particules les plus énergétiques du monde ne peut se faire
qu’en étudiant les rayons cosmiques. Et l’étude des rayons cosmiques primaires
est une branche à part entière de l’astrophysique, notamment pour l’étude des
phénomènes stellaires violents qui sont à l’origine de l’émission de quantité
de particules énergétiques formant cette pluie qui nous tombe sur la tête…
Mais il faut rendre à César ce
qui lui appartient : le terme de rayons cosmiques (cosmic rays) a été inventé par le physicien américain Robert
Millikan en 1925, plus de dix ans après le célèbre vol de Hess. Un vif débat
agitait alors la communauté des physiciens sur la nature de ces rayonnements,
Millikan jurait qu’il s’agissait de « rayons » comme des rayons
électromagnétiques, alors que de son côté, Arthur Compton avait démontré qu’il
s’agissait de réelles particules chargées, en ayant montré leur déflexion par
le champ magnétique de la Terre. Même si c’est Compton qui avait raison, le terme
de Millikan est resté.
L’étude des rayons cosmiques a
apporté beaucoup de découvertes inattendues. La plus importante d’entre elles
est certainement la découverte par Carl Anderson de l’antiélectron en 1932 en
observant les traces de rayons cosmiques laissées dans une chambre à brouillard
(chambre de Wilson). Ce n’est pas un hasard si le comité Nobel récompensa en
même temps Hess et Anderson seulement quatre ans plus tard.
C'est à un physicien français que l'on doit la découverte de la production de particules secondaires sous forme de grandes gerbes : Pierre Auger, qui partage avec Victor Hess l'honneur d'avoir donné son nom à une expérience de détection de rayons cosmiques.
![]() |
Spectre énergétique et fréquence des rayons cosmiques. |
Dans les années 50, c’est
toujours en étudiant les rayons cosmiques que l’on découvrit tout un zoo de
particules, qui fécondèrent la théorie de la physique des particules telle
qu’on la connait aujourd’hui : hypérons, pions, muons, kaons apparurent…
A partir des années 60, on
commença à pouvoir déterminer la composition des rayons cosmiques primaires
(ceux qui impactent l’atmosphère en créant toutes ces gerbes de particules) et
on put déterminer la présence de noyaux d’atomes plus lourds que les très
abondants hydrogène (protons) et hélium (particule alpha).
On parvient aujourd’hui à connaître
les proportions d’isotopes de noyaux lourds dans le rayonnement cosmique, ce
qui permet d’évaluer approximativement leur provenance, en terme d’objet
(étoile, résidu de supernova, …) et d’environnement. Les physiciens des
astroparticules cherchent à savoir comment de telles particules parviennent à
atteindre des vitesses très proches de la vitesse de la lumière, donc une
énergie cinétique colossale…
Pour fournir un ordre de
grandeur, le rayon cosmique le plus énergétique jamais détecté était une particule
dont l’énergie était celle d’une balle de tennis lancée à 160 km/h !, ce
qui fait une énergie plus de 100 millions de fois plus grande que le plus
énergétique proton accéléré au LHC…
Heureusement pour nous
quand-même, ce type de particules d’ultra haute énergie est très rare. On
estime qu’il en arrive sur Terre que quelques-unes par kilomètre carré par
siècle. Et lorsqu’elles interagissent dans l’atmosphère, elles produisent des
milliards de particules secondaires qui se répartissent à la surface de la
Terre sur des dizaines de kilomètres carrés. En détectant l’arrivée de ces
myriades de particules secondaires et en en mesurant l’énergie et la direction,
les physiciens parviennent ainsi à reconstruire la particule primaire initiale
ainsi que sa direction d’incidence, permettant alors de déterminer sa
provenance astrophysique potentielle (galaxies actives, résidu de SN ou autre).
Bien sûr, nous sommes traversés
en permanence les rayons cosmiques (primaires ou secondaires), et de même que
la radioactivité naturelle des roches qui nous entourent, nous subissons très
légèrement des ionisations de nos cellules, pouvant amener d’éventuelles
lésions, qui font intervenir le hasard le plus total. Mais un point important
qui doit être noté concerne les hommes qui se déplacent au-dessus de
l’atmosphère, les astronautes.

Mais les rayons cosmiques ont
aussi des effets bénéfiques, ou en tous cas utiles, puisque c’est les rayons
cosmiques qui produisent le carbone 14 dans l’atmosphère par réactions
nucléaires sur l’azote. Et ce carbone 14 se retrouve ensuite naturellement
absorbé par les plantes puis dans tout organisme vivant. C’est grâce à cet
isotope « naturel » du carbone que l’on parvient à dater très précisément
tout objet à base de matière organique en comparant la quantité mesurée de Carbone-14
par rapport au Carbone-12. Cette technique a réellement révolutionné l’archéologie au
20ème siècle.
Après 100 années, la recherche
sur les rayons cosmiques est une science mature mais elle peut encore réserver
des surprises de taille. Les rayons cosmiques sont aujourd’hui étudiés à l’aide
de satellites, de ballons, et au niveau du sol sur de très grandes surfaces
dans les déserts africains et sud-américains. Le but est de plus en plus
d’identifier les sources de ces particules ainsi que les conditions physiques
qui leur ont donné naissance, qui se révèlent le plus souvent beaucoup plus
exotiques que ce qu’on pouvait imaginer.
source :
A century of cosmic
rays
Michael Friedlander
Nature 483,400–401 (22 March 2012)
29/11/11
Askaryan, ou l'effet "détecteur de neutrinos"
Peut-être connaissez vous l'effet Cherenkov (parfois écrit Tcherenkov ou Cerenkov), qui est ce phénomène physique d'émission de lumière bleutée dont l'origine provient de particules chargées dont la vitesse est supérieure à celle de la lumière dans un milieu donné (qui est égale à c/n, n étant l'indice de réfraction du milieu considéré).
Par exemple, la vitesse de la lumière dans l'eau n'est que de 0.75c et seulement de 0.67c dans le verre. c n'est la vitesse de la lumière que dans le vide, oui...
Il est donc relativement (?) facile pour certaines particules très énergétiques de dépasser cette vitesse hors du vide.
L'effet Cherenkov est observable visuellement car la particule localement supraluminique produit un cône de lumière d'un beau bleu. On peut voir cette lumière en regardant par exemple dans la piscine d'un réacteur nucléaire, où des particules alpha ou béta issues des matériaux radioactifs constituants le combustible sont émises avec des vitesses supraluminiques dans l'eau.
C'est aussi cet effet qui est utilisé pour détecter des neutrinos cosmiques, que ce soit dans de grandes masses d'eau (expérience ANTARES en méditerranée) ou de glace (ICEBUBE en Antarctique).
Mais alors, l'effet Askaryan, me direz-vous, qu'est ce que c'est ? Et en avez vous déjà entendu parlé ?
L'effet Askaryan est très semblable à l'effet Cherenkov, sauf qu'il apparait spécifiquement dans des matériaux diélectriques, comme par exemple le sel, la glace ou le régolithe que l'on trouve dans le sol lunaire.
Lorsqu'une particule traverse un tel milieu avec une vitesse supérieure à la vitesse de phase de la lumière dans ce même milieu, il apparaît non plus une lumière bleue visible, mais une gerbe gamma-électrons et de particules secondaires chargées, qui contiennent entre elles une anistropie de charge (il y a 20% d'électrons de plus que de positrons) et donc elles produisent un cône (là encore...) de rayonnement cohérent dans le domaine radio ou micro-onde du fait des champs électriques locaux produits dans le diélectrique.
Cet effet avait été postulé théoriquement par le physicien Arménien (à l'époque soviétique) Gurgen Askaryan (1928-1997) en 1962, mais n'a pu être observé expérimentalement que 38 ans plus tard en 2000 (voir http://arxiv.org/abs/hep-ex/0011001).
Depuis, cet effet a été observé dans de la silice, des sels et de la glace. Et cet effet presque étonnant est devenu très intéressant lorsque l'on veut détecter par exemple des rayonnements cosmiques sous forme de neutrinos de ultra-haute énergie.
Par exemple, l'expérience ANITA (Antarctic Impulse Transient Antenna) utilise des antennes attachées à un ballon stratosphérique qui survole l'Antarctique pour chercher le rayonement Askaryan venant du continent qui est produit lorsque des neutrinos cosmiques traversent la glace de la surface Antarctique.
D'autres expériences ont même proposé d'utiliser la Lune comme détecteur de neutrinos via la détection de l'effet Askaryan dans le régolythe...
Très récemment, une nouvelle manip du même genre que ANITA mais en plus grand a été proposée par une équipe de la NASA, dans le but de rechercher des signaux radio toujours à bord d'un ballon au dessus de l'Antarctique (P.W. Gorham et al., Astroparticle Physics 35 (2011) 242–256). Il faut dire que c'est un terrain propice : des kilomètres cubes de glace désertiques sans la moindre perturbation humaine.
Cette nouvelle manip, dénommée EVA (ExaVolt Antenna) permettra d'améliorer, en un seul vol suborbital, d'un facteur 10 à 100 les résultats antérieurs sommés de ANITA.
Ecoutant la bande située entre 150 et 600 MHz, cette grande oreille devrait détecter environ 30 événements de l'ordre de l'EeV (10^18 electron-volts) par vol.
Mais revenons un instant sur celui qui a découvert cet effet, Gurgen Askaryan. C'est un physicien très méconnu, qui a pourtant apporté quelques contributions très intéressantes dans le domaine des interactions particules-matière. Sa plus grande découverte est sans conteste non pas l'effet qui porte son nom, encore que l'avenir nous réserve peut-être des surprises grâce aux antennes géantes du pôle Sud, mais un effet subtil observable dans les lasers qui est une auto-focalisation de la lumière.
On lui doit également la mise en évidence de la possibilité de détecter le passage de particules de manière acoustique grâce aux microbulles générées sur leur passage qui éclatent très vite...
La légende raconte enfin qu'il avait trouvé dès la fin des années 40, lorsqu'il était encore étudiant, un effet qui valut le prix Nobel à son découvreur officiel Donald Glaser des années plus tard en 1952, il s'agit du principe de la chambre à bulles pour détecter le passage de particules chargées (prix Nobel 1960).
Askaryan mourut à Moscou en 1997 presque dans l'indifférence générale.
Les articles fondateurs décrivant l'effet Askaryan ont été exhumés par les physiciens américains de l'Université de Hawaï, promoteurs de l'expérience ANITA, ils ont été mis en ligne ici :
http://www.phys.hawaii.edu/~anita/web/paperwork/currently%20organizing/Other%20Papers/askaryan_1962.pdf
http://www.phys.hawaii.edu/~anita/web/paperwork/currently%20organizing/Other%20Papers/askaryan_1965.pdf
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
Par exemple, la vitesse de la lumière dans l'eau n'est que de 0.75c et seulement de 0.67c dans le verre. c n'est la vitesse de la lumière que dans le vide, oui...
Il est donc relativement (?) facile pour certaines particules très énergétiques de dépasser cette vitesse hors du vide.
L'effet Cherenkov est observable visuellement car la particule localement supraluminique produit un cône de lumière d'un beau bleu. On peut voir cette lumière en regardant par exemple dans la piscine d'un réacteur nucléaire, où des particules alpha ou béta issues des matériaux radioactifs constituants le combustible sont émises avec des vitesses supraluminiques dans l'eau.
C'est aussi cet effet qui est utilisé pour détecter des neutrinos cosmiques, que ce soit dans de grandes masses d'eau (expérience ANTARES en méditerranée) ou de glace (ICEBUBE en Antarctique).
Mais alors, l'effet Askaryan, me direz-vous, qu'est ce que c'est ? Et en avez vous déjà entendu parlé ?
L'effet Askaryan est très semblable à l'effet Cherenkov, sauf qu'il apparait spécifiquement dans des matériaux diélectriques, comme par exemple le sel, la glace ou le régolithe que l'on trouve dans le sol lunaire.
Lorsqu'une particule traverse un tel milieu avec une vitesse supérieure à la vitesse de phase de la lumière dans ce même milieu, il apparaît non plus une lumière bleue visible, mais une gerbe gamma-électrons et de particules secondaires chargées, qui contiennent entre elles une anistropie de charge (il y a 20% d'électrons de plus que de positrons) et donc elles produisent un cône (là encore...) de rayonnement cohérent dans le domaine radio ou micro-onde du fait des champs électriques locaux produits dans le diélectrique.
Cet effet avait été postulé théoriquement par le physicien Arménien (à l'époque soviétique) Gurgen Askaryan (1928-1997) en 1962, mais n'a pu être observé expérimentalement que 38 ans plus tard en 2000 (voir http://arxiv.org/abs/hep-ex/0011001).
Depuis, cet effet a été observé dans de la silice, des sels et de la glace. Et cet effet presque étonnant est devenu très intéressant lorsque l'on veut détecter par exemple des rayonnements cosmiques sous forme de neutrinos de ultra-haute énergie.
![]() |
Gurgen Askaryan |
D'autres expériences ont même proposé d'utiliser la Lune comme détecteur de neutrinos via la détection de l'effet Askaryan dans le régolythe...
Très récemment, une nouvelle manip du même genre que ANITA mais en plus grand a été proposée par une équipe de la NASA, dans le but de rechercher des signaux radio toujours à bord d'un ballon au dessus de l'Antarctique (P.W. Gorham et al., Astroparticle Physics 35 (2011) 242–256). Il faut dire que c'est un terrain propice : des kilomètres cubes de glace désertiques sans la moindre perturbation humaine.
Cette nouvelle manip, dénommée EVA (ExaVolt Antenna) permettra d'améliorer, en un seul vol suborbital, d'un facteur 10 à 100 les résultats antérieurs sommés de ANITA.
Ecoutant la bande située entre 150 et 600 MHz, cette grande oreille devrait détecter environ 30 événements de l'ordre de l'EeV (10^18 electron-volts) par vol.
Mais revenons un instant sur celui qui a découvert cet effet, Gurgen Askaryan. C'est un physicien très méconnu, qui a pourtant apporté quelques contributions très intéressantes dans le domaine des interactions particules-matière. Sa plus grande découverte est sans conteste non pas l'effet qui porte son nom, encore que l'avenir nous réserve peut-être des surprises grâce aux antennes géantes du pôle Sud, mais un effet subtil observable dans les lasers qui est une auto-focalisation de la lumière.
On lui doit également la mise en évidence de la possibilité de détecter le passage de particules de manière acoustique grâce aux microbulles générées sur leur passage qui éclatent très vite...
La légende raconte enfin qu'il avait trouvé dès la fin des années 40, lorsqu'il était encore étudiant, un effet qui valut le prix Nobel à son découvreur officiel Donald Glaser des années plus tard en 1952, il s'agit du principe de la chambre à bulles pour détecter le passage de particules chargées (prix Nobel 1960).
Askaryan mourut à Moscou en 1997 presque dans l'indifférence générale.
Les articles fondateurs décrivant l'effet Askaryan ont été exhumés par les physiciens américains de l'Université de Hawaï, promoteurs de l'expérience ANITA, ils ont été mis en ligne ici :
http://www.phys.hawaii.edu/~anita/web/paperwork/currently%20organizing/Other%20Papers/askaryan_1962.pdf
http://www.phys.hawaii.edu/~anita/web/paperwork/currently%20organizing/Other%20Papers/askaryan_1965.pdf
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
16/11/11
L'étoile mystérieuse de Hertzsprung
Ejnar Hertzsprung a été l'une des grandes figures de
l’astronomie du XXème siècle.
Son nom reste gravé dans le diagramme dont il partage la
paternité avec un certain Henry Russell, diagramme qui montre en un coup d’œil
l’évolution de toutes les classes d’étoiles existantes.
Dans sa carrière d’astronome, il est
arrivé à Hertzsprung de tomber sur un os, un problème incompréhensible, et qui
le poursuivit durant quelques années. Il fut confronté à ce qu’on a appelé une
étoile mystérieuse, l’étoile mystérieuse de Ejnar Hertzsprung.
Cette étoile mystérieuse n'a en fait jamais
été vue directement par
Hertzsprung, ni par personne d’autre, mais elle a été photographiée.
Voilà
l’histoire :
Le
15 décembre 1901, deux photographies,
prises à une heure d’intervalle ont été effectuées à l’Harvard
College Observatory (Cambridge, Massachussetts). Les plaques photographiques ont alors été stockées
dans les archives de l’Observatoire (qui en compte près de 500 000 aujourd’hui !).
Ce n’est que 27 ans plus tard que ces deux plaques ont été ressorties des archives.
Hertzsprung
ne connaissait rien de cette image stupéfiante avant de tomber dessus le 1er
avril 1927.
Il la découvre
en examinant méticuleusement des milliers de plaques photographiques de la collection
de Harvard à la recherche d’étoiles variables qu’il étudiait à cette époque.
L’objet si mystérieux qu’il découvre alors semble bien être un objet variable,
mais ne ressemble que très peu à une étoile…
Cet objet
est très brillant, trop… D’après l’intensité enregistrée sur la plaque photo,
cette « étoile » devait être visible à l’œil nu pour un observateur
aguerri et sous un bon ciel.
Autre chose
étonnante, sa dimension : l’étoile (appelons la ainsi) semble avoir une
taille définie, et non pas être ponctuelle comme c’est le cas pour une étoile
« normale », et, encore plus étonnant, son diamètre semble avoir augmenté
entre la première photo et la seconde prise une heure après…
S’il n’avait
eu qu’une seule image entre les mains, Herzsprung aurait tout de suite rejeté
cette donnée en l’attribuant à un défaut de la plaque photo, mais la
probabilité que deux plaques photo aient un défaut correspondant exactement au
même endroit dans le ciel lui apparut beaucoup trop faible pour être un pur
hasard.
Mais Hertzsprung
ne trouvait aucune explication valable pour expliquer cette étoile mystérieuse.
La variabilité suggérait que cet objet n’était pas à des distances stellaires,
il a donc imaginé qu’il s’agissait d’un objet du système solaire.
Hertzsprung
a tout de suite pensé à une comète. Mais assez vite l’idée de la comète ne lui
parut pas tenir car d’autres plaques photo des régions adjacentes du ciel
prises juste avant et juste après le 15 décembre 1901 ne montrent aucune trace
semblable, à moins que cette comète ne soit extrêmement rapide. Mais l’absence
de mouvement apparent entre les deux photos (prises à une heure d’intervalle,
rappelons-le) exclue cette hypothèse. S’il s’agissait d’un corps en mouvement,
ce dernier devrait être trop lent pour être perceptible sur une durée d’une
heure.
Hertzsprung commença
alors à imaginer d’autres hypothèses un peu plus singulières, comme la
possibilité qu’il s’agisse d’un nuage de débris libérés lors d'une collision
d'astéroïdes…. mais il estima finalement que la forme sur l'image était trop
ronde et trop régulière pour un tel cataclysme.
Alors
que Hertzsprung s’obstinait à voir dans son étoile mystérieuse un corps provenant
du système solaire, d’autres astronomes alertés
par les soucis grandissants de l’astronome danois restèrent sur la piste d’une
étoile variable. L’astronome allemand Richard Prager, par exemple, la répertoria en 1934 sous le numéro 122 dans
son catalogue d’étoiles présumées variables.
Le
célèbre couple d’astronomes Sergei Gaposchkin et Cecilia Payne-Gaposchkin ont quant
à eux suggéré dans leur monographie de 1938 sur les étoiles variables (Variable Stars) que l'objet mystérieux
pouvait être un exemple d'une classe jusque-là méconnue de novae très rapides.
Beaucoup
plus tard, en 1951, Dorrit Hoffleit, une experte des étoiles variables à
Harvard, suggéra qu’une étoile variable montrant une éruption de magnitude
extrêmement élevée pouvait être à l’origine des photos mystérieuses de
Hertzsprung. Hoffleit spécula que la lumière très rouge de l'étoile éruptive pouvait
être responsable de l’aspect nébuleux et de la forme arrondie apparaissant sur
les plaques photographiques utilisées en 1900….
Malheureusement,
aucune preuve de ces explications
spéculatives ne fut apportée.
Un
astronome amateur, Thomas Anderson, avait proposé à Hertzprung une approche différente
peu après l’annonce de sa découverte.
Dans
une lettre à Hertzsprung datée du 10 mai 1927, Anderson relance l’idée d’une comète,
mais avec une différence notable : il suggéra que l'objet était une comète
de faible luminosité mais photographiée par hasard exactement au moment d’une éruption,
de luminosité brève mais très forte, un peu similaire à ce qui arriva à la
comète Holmes en 1892.
Cette
dernière passa d’une magnitude très faible à une visibilité à l'œil nu en quelques
heures et afficha une apparence remarquablement symétrique, qui n’est pas sans
rappeler les fameuses images trouvées par Hertzsprung.
Cette
proposition n’arrangea pas l’état de notre Hertzsprung qui fut bien sûr conquis
par cette idée et demanda aux astronomes de Harvard d'examiner attentivement toutes
les plaques photo prises pendant les nuits avant et après le 15 Décembre 1901, à
la recherche d’une telle comète. Mais bien sûr, rien ne fut trouvé.
L’absence
d’objet suspect sur les plaques photo prises immédiatement après le 15 décembre
n’allait pas dans le sens de l’explication de Anderson, en effet, une comète
comme Holmes a certes surgit de l’obscurité très rapidement mais a ensuite
décliné assez lentement, pendant plusieurs semaines, et d’autres comètes
éruptives ont également subi ce même scénario. Elles ne peuvent ainsi pas
expliquer l’absence d’objet dans les nuits tout juste suivantes le 15 décembre.
Certes
des éruptions cométaires rapides avaient déjà été observées, mais avec des
intensités vraiment très faibles et s’il s’agissait de cela sur la photo de
Herzsprung, la comète aurait dû être visible avant et après le phénomène…
Par
ailleurs, un tel grossissement de la taille apparente de l’objet à une heure
d’intervalle est difficilement compatible avec ce type d’explication, et en
tous cas serait sans précédent.
Ejnar Hertzsprung finit par abandonner sa quête après de longues années, à moins que ce ne soit sa quête qui finit par l'abandonner, mais la
question demeure : Qu’était donc l’étoile mystérieuse de Hertzsprung ?
Il se trouve
en fait qu’il est plus facile de dire ce qu’elle n’était probablement pas.
Ce n’était
assurément pas un météore, de manière évidente. Ce n’était
probablement pas non plus une nova rapide ou autre étoile variable. Il n’existe
en effet aucun exemple à ce jour de novae montrant une variation de luminosité
aussi importante et rapide. Des étoiles éruptives rapides existent mais aucune
étoile appropriée n’apparaît à l’emplacement de l’étoile mystérieuse. La
contrepartie visible d’un très gros sursaut gamma ? La durée longue de
l’événement disqualifie hélas cette suggestion. Une comète
(éruptive) c’est vrai permettrait d’expliquer l’aspect diffus de l’objet, mais on
l’a vu la variation trop rapide et l’absence d’observation avant et après
amènent à l’exclusion.
Reste alors une possibilité : et s’il s’agissait d’un phénomène rare qui n’est pas encore connu ? On parlait des sursauts gamma, rappelons-nous que ce phénomène n’existait pas aux yeux de Hertzsprung et des scientifiques de son époque…
L’étoile
mystérieuse de Hertzsprung serait-elle la manifestation d’un
phénomène astrophysique nouveau dont on a absolument aucune idée ?
C’est
évidemment la solution la plus intéressante, mais il faut avouer une chose,
c’est que c’est quand même très peu crédible... Pourquoi ?
Pour une raison simple : parce que depuis cet exemple qui a déjà plus de
100 ans, on a beaucoup beaucoup (et de plus en plus) regardé le ciel, et on n’a
simplement jamais revu un tel phénomène !... Jamais ! On aurait dû
revoir, au moins une fois, un tel phénomène… même s’il est très rare, avec tous
ces télescopes scrutant aujourd’hui nos cieux noirs…
Alors,
quoi ?
Puisqu’il
semble que l’on doive rejeter la solution pourtant passionnante d’un phénomène encore
inconnu, il faut peut-être se pencher, au contraire, vers les phénomènes les
plus banals, ceux auxquels on n’aime pas penser tellement ils sont communs….
Après
tout, et si l’étoile mystérieuse de Hertzsprung n’était pas réelle, mais juste
une vraie coïncidence incroyable, l’existence de deux défauts exactement au
même endroit sur les deux plaques photo ?
Hertzsprung
y avait pensé mais avait rejeté d’emblée cette solution. Mais finalement, si
rien d’autre ne peut résoudre l’énigme, l’improbable devient l’ultime recours.
Cette explication peu excitante astronomiquement le devient en revanche si on étudie les statistiques.
Il
faut toujours se rappeler que des événements à très faible probabilité arrivent
quand même parfois. Sans parler des gagnants du loto dont certains ont gagné
deux fois, souvenons-nous de cette histoire incroyable qui arriva pendant le
bombardement de Londres durant la seconde guerre mondiale : une bombe est
tombée à travers le toit d’une maison et n’a pas explosé. Ce fait est déjà
assez rare. Mais peu de temps après, une seconde bombe est tombée par le trou
dans le toit laissé par la première… je vous laisse calculer la
probabilité…mais il y a mieux, cette seconde bombe n’a pas explosé non
plus !... Aucun mort dans la maison…
Quelle
est la probabilité qu’un tel événement arrive ? Est-ce qu’il serait moins
probable que les deux plaques photo de Hertzsprung aient eu un défaut au même
endroit, expliquant ainsi son étoile mystérieuse ?
source :
Weird Astronomy: Tales of Unusual, Bizarre, and
Other Hard to Explain Observations
David A.J. Seargent
Springer-Verlag New York Inc. (2010)
David A.J. Seargent
Springer-Verlag New York Inc. (2010)
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
11/11/11
Lemaître / Hubble : Fin de controverse.
Un débat passionné a éclaté il y a quelques mois au sujet de savoir qui est à l'origine de l'une des découvertes les plus profondes de notre époque : l'expansion de l'Univers.
C'est le célèbre (depuis) astronome américain Edwin Hubble, qui traquait l'expansion grâce à l'étude des vitesses et des distances de plusieurs dizaines de galaxies lointaines dans les années 1920, qui est généralement cité.
Mais il n'y a aucun doute que c'est en fait à Georges Lemaître, cosmologiste belge, que l'on doit d'avoir proposé la démonstration expérimentale de l'expansion de l'Univers en 1927, deux ans avant Hubble.
La "découverte" de Hubble en 1929 a quant à elle confirmé et bien étendu les résultats de Lemaître. Or il est apparu une controverse liée à l'article de Lemaître publié en 1931 qui était la traduction en anglais de son article de 1927 (publié en français dans une revue assez confidentielle).
Cette controverse vient du fait que dans cet article de 1931, les conclusions révolutionnaires de Lemaître n'apparaissent plus, ce qui rend a posteriori tous les honneurs à Hubble pour la découverte qui, lui, a vu son article de 1929 largement diffusé dans le monde... Des accusations de censure ont même été entendues...
Très intrigué par cette histoire, un astronome fasciné par l'histoire récente de l'astrophysique, Mario Livio du Space Telescope Science Institute de Baltimore, s'est mis en tête de retrouver exctement pourquoi des passages-clé de l'article de 1927 de Lemaître ont ainsi été supprimés en 1931 dans sa traduction. Et il a trouvé !, grâce à la trouvaille d'une lettre inédite de Georges Lemaître.
Mais revenons un instant sur l'histoire de cette découverte...
En 1922, Alexandre Friedman à Leningrad avait publié la théorie de l'expansion
de l'univers dans l'une des revues de physique les plus prestigieuses de l'époque, le Zeitschrift für Physik,
que Einstein réprouva dans un premier temps en déclarant faux les
calculs effectués par Friedman, puis finit par en reconnaitre
l'exactitude.
Il manquait bien évidemment une preuve expérimentale.
La même année (1922) l'astronome américain Vesto Slipher avait commencé à mesurer le redshift (décalages des fréquences vers le rouge, indiquant les mouvements relatifs) pour 41 galaxies dans le ciel de l'hémisphère Nord.
Les listant dans son livre de 1923 The Mathematical Theory of Relativity, le physicien britannique Arthur Eddington écrivit : «La grande prépondérance de vitesses de recul positives est très frappante." Mais il ajouta que le manque d'observations du côté de l'hémisphère Sud ne permettait pas de tirer davantage de conclusions.
En 1927, Georges Lemaître, prêtre et scientifique à l'Université catholique de Louvain en Belgique, après avoir passé deux ans à Cambridge (Royaume-Uni) auprès de Eddington et un an à Cambridge (MIT, Massachussetts) publie, en français, un article remarquable dans la revue assez confidentielle Les Annales de la Société Scientifique de Bruxelles intitulé "Un Univers homogène de masse constante et de rayon croissant rendant compte de la vitesse radiale des nébuleuses extragalactiques" - oui, à cette époque les galaxies n'étaient que de vulgaires nébuleuses...-
Dans ce papier, Lemaître rapporte sa découverte de solutions dynamiques aux équations d'Einstein de la relativité générale,desquelles il dérive ce que l'on appelle aujourd'hui la loi de Hubble : la vitesse des galaxies est proportionnelle à leur distance par rapport à nous.
Mais Lemaître alla au-delà des seuls calculs théoriques dans son article. Il détermina le taux d'expansion de l'Univers en utilisant les vitesses des galaxies mesurées par Slipher, et leurs distances déterminées à partir de la luminosité, mesures publiées par Hubble (tiens, tiens...) un an plus tôt en 1926.
Pour la valeur de ce taux d'expansion, appelé aujourd'hui la constante de Hubble, Lemaître obtint une valeur de 625 km/s par mégaparsec.
Lemaître disait aussi que la précision des estimations de distance disponibles était insuffisante pour évaluer la validité de la relation linéaire qu'il avait découverte. (là c'est sûr, il avait pas tort, puisque la constante de Hubble vaut en fait aujourd'hui environ 73 km/s/Mpc)
En 1929, deux ans après l'article de Lemaître sort l'article de Edwin Hubble intitulé «A relation between distance and radial velocity among extra-galactic nebulae». Dans cet article, Hubble et son assistant, Milton Humason, ont utilisé des mesures de distance améliorées (en partie basées sur de meilleurs indicateurs de distance stellaire comme des variables céphéides et des novae) et des vitesses prises principalement des données de Slipher. Ils établissent la loi de Hubble, avec une valeur pour la constante de 500 km/s par mégaparsec.
En lisant cette histoire, il semblerait logique de mettre la découverte expérimentale de l'expansion de l'Univers et l'existence du principe d'une loi linéaire distance-vitesse au crédit de Lemaître, et puis la confirmation détaillée de cette loi à Hubble et Humason, étant donné leurs observations plus précises, qui ont étendue les mesures de vitesse de Slipher à de plus grandes distances. Mais c'est là que ça ce corse...
La traduction anglaise de l'article de Lemaître de 1927 a été publié dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society en mars 1931. Cependant, durant le processus d'édition, quelques paragraphes de la version originale française ont été purement et simplement supprimés, et notamment celui très important dans lequel Lemaître décrit la loi de Hubble et déduit le taux d'expansion.
Il manque également le paragraphe dans lequel Lemaître discute des erreurs dans les estimations de distance, ainsi que des notes de bas de page cruciales, dans l'une desquelles Lemaître a interprété la proportionnalité entre la vitesse et la distance comme résultant d'une expansion cosmique, rien de moins !
La disparition de ces passages lors de la traduction a été connue par certains mais pas tant que ça.
Jim Peebles cosmologiste à l'Université Princeton , a écrit dans un ouvrage sur Lemaître en 1984 : «Il est curieux que les paragraphes cruciaux décrivant comment Lemaître a estimé H, la constante de Hubble, et évalué les preuves de linéarité vitesse-distance ont été tronquées dans la traduction anglaise de 1931."
Qui a traduit l'article de Lemaître et pourquoi ont été supprimés ces paragraphes?
Sidney van den Bergh, astronome canadien, a spéculé il y a quelques mois que celui qui a fait la traduction sélective peut l'avoir fait pour conserver à Hubble la priorité de la découverte.
David Block, un mathématicien à l'Université de Witwatersrand à Johannesburg, Afrique du Sud, a suggéré en outre que Hubble aurait pu lui-même mettre la main dans cette censure cosmique, pour s'assurer que le crédit irait à lui-même et à l'Observatoire du Mont Wilson, où il faisait ses observations.
L'historien des sciences Robert Smith de l'Université de Alberta au Canada, qui croit que le crédit de la découverte de l'expansion devrait aller à Lemaître, a suggéré que les paragraphes peuvent avoir été coupés dans le cadre de pratique éditoriale standard par l'éditeur de la Monthly Notices.
C'est dans ce contexte commençant à devenir houleux que Mario Livio se mit en quête de la vérité sur ce qui se passa il y a 80 ans... Il réussit à obtenir auprès des Archives Georges Lemaître à Louvain la lettre envoyée par l'éditeur des Monthly Notices, l'astronome William Smart, à Georges Lemaître, au sujet de la traduction et de la publication de l'article.
Smart y demande à Lemaître s'il permettrait que son article de 1927 soit reproduit dans le Monthly Notices, parce que le conseil de la Royal Astronomical Society estimait que le papier n'était pas aussi bien connu que ce qu'il devrait.
Dans sa lettre, Smart nulle part n'évoque la volonté d'exclure un passage ou une note et n'évoque à aucun moment les résultats de Hubble.
Pour aller plus loin, Livio partit donc enquêter du côté des archives de la Royal Astronomical Society et a fini par retrouver la réponse que Lemaître adressa à Smart le 9 mars 1931, et cette dernière résoud entièrement l'énigme :
"Cher Dr Smart,
J'apprécie beaucoup l'honneur que vous me faites ainsi qu'à notre société scientifique pour vouloir republier mon article de 1927 pour la Royal Astronomical Society. Je vous envoie une traduction de mon article. Je n'ai pas trouvé opportun de réécrire la discussion provisoire (prédictive?) sur les vitesses radiales qui est clairement sans intérêt, ainsi que la note sur la géométrie, qui pourrait être remplacée par une petite bibliographie d'articles anciens et nouveaux sur le sujet.
Je joins un texte en français indiquant les passages omis dans la traduction. J'ai essayé de faire une traduction aussi exacte que possible, mais je serais très heureux si vous seriez assez aimable de corriger mon anglais que je crains être plutôt rustique.
Aucune formule n'est changé, et même la suggestion finale qui n'est pas confirmée par mes travaux récents n'a pas été modifiée. Je n'ai pas réécrit à nouveau le tableau qui peut être imprimé tel quel à partir du texte français.
En ce qui concerne d'ailleurs le sujet, j'ai obtenu les équations de l'univers en expansion par une nouvelle méthode qui montre clairement l'influence des condensations et les causes possibles de l'expansion. Je serais très heureux de les présenter à votre société dans un article distinct.
J'aimerais beaucoup devenir un membre de votre société et apprécierais vous rencontrer et être présenté au Professeur Eddington.
Si le professeur Eddington a encore une réimpression de son article de mai dans les MN, je serais très heureux de le recevoir.
Seriez-vous assez aimable pour présenter mes meilleures salutations au professeur Eddington."
C'est donc bel et bien Lemaître lui-même qui a fait la traduction (comme il a pu) et a enlevé les passages qu'il pensait devenus quelque peu obsolètes depuis les résultats de Hubble... Il ne cherchait absolument pas à revendiquer quelque paternité que ce soit sur une découverte et préférait visiblement aller de l'avant, en évoquant dans cette réponse de nouvelles équations et proposant un nouvel article sur ces nouveaux travaux...
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
C'est le célèbre (depuis) astronome américain Edwin Hubble, qui traquait l'expansion grâce à l'étude des vitesses et des distances de plusieurs dizaines de galaxies lointaines dans les années 1920, qui est généralement cité.
Mais il n'y a aucun doute que c'est en fait à Georges Lemaître, cosmologiste belge, que l'on doit d'avoir proposé la démonstration expérimentale de l'expansion de l'Univers en 1927, deux ans avant Hubble.
La "découverte" de Hubble en 1929 a quant à elle confirmé et bien étendu les résultats de Lemaître. Or il est apparu une controverse liée à l'article de Lemaître publié en 1931 qui était la traduction en anglais de son article de 1927 (publié en français dans une revue assez confidentielle).
Cette controverse vient du fait que dans cet article de 1931, les conclusions révolutionnaires de Lemaître n'apparaissent plus, ce qui rend a posteriori tous les honneurs à Hubble pour la découverte qui, lui, a vu son article de 1929 largement diffusé dans le monde... Des accusations de censure ont même été entendues...
Très intrigué par cette histoire, un astronome fasciné par l'histoire récente de l'astrophysique, Mario Livio du Space Telescope Science Institute de Baltimore, s'est mis en tête de retrouver exctement pourquoi des passages-clé de l'article de 1927 de Lemaître ont ainsi été supprimés en 1931 dans sa traduction. Et il a trouvé !, grâce à la trouvaille d'une lettre inédite de Georges Lemaître.
Mais revenons un instant sur l'histoire de cette découverte...
Georges Lemaître |
Il manquait bien évidemment une preuve expérimentale.
La même année (1922) l'astronome américain Vesto Slipher avait commencé à mesurer le redshift (décalages des fréquences vers le rouge, indiquant les mouvements relatifs) pour 41 galaxies dans le ciel de l'hémisphère Nord.
Les listant dans son livre de 1923 The Mathematical Theory of Relativity, le physicien britannique Arthur Eddington écrivit : «La grande prépondérance de vitesses de recul positives est très frappante." Mais il ajouta que le manque d'observations du côté de l'hémisphère Sud ne permettait pas de tirer davantage de conclusions.
En 1927, Georges Lemaître, prêtre et scientifique à l'Université catholique de Louvain en Belgique, après avoir passé deux ans à Cambridge (Royaume-Uni) auprès de Eddington et un an à Cambridge (MIT, Massachussetts) publie, en français, un article remarquable dans la revue assez confidentielle Les Annales de la Société Scientifique de Bruxelles intitulé "Un Univers homogène de masse constante et de rayon croissant rendant compte de la vitesse radiale des nébuleuses extragalactiques" - oui, à cette époque les galaxies n'étaient que de vulgaires nébuleuses...-
Dans ce papier, Lemaître rapporte sa découverte de solutions dynamiques aux équations d'Einstein de la relativité générale,desquelles il dérive ce que l'on appelle aujourd'hui la loi de Hubble : la vitesse des galaxies est proportionnelle à leur distance par rapport à nous.
Mais Lemaître alla au-delà des seuls calculs théoriques dans son article. Il détermina le taux d'expansion de l'Univers en utilisant les vitesses des galaxies mesurées par Slipher, et leurs distances déterminées à partir de la luminosité, mesures publiées par Hubble (tiens, tiens...) un an plus tôt en 1926.
Pour la valeur de ce taux d'expansion, appelé aujourd'hui la constante de Hubble, Lemaître obtint une valeur de 625 km/s par mégaparsec.
Lemaître disait aussi que la précision des estimations de distance disponibles était insuffisante pour évaluer la validité de la relation linéaire qu'il avait découverte. (là c'est sûr, il avait pas tort, puisque la constante de Hubble vaut en fait aujourd'hui environ 73 km/s/Mpc)
En 1929, deux ans après l'article de Lemaître sort l'article de Edwin Hubble intitulé «A relation between distance and radial velocity among extra-galactic nebulae». Dans cet article, Hubble et son assistant, Milton Humason, ont utilisé des mesures de distance améliorées (en partie basées sur de meilleurs indicateurs de distance stellaire comme des variables céphéides et des novae) et des vitesses prises principalement des données de Slipher. Ils établissent la loi de Hubble, avec une valeur pour la constante de 500 km/s par mégaparsec.
En lisant cette histoire, il semblerait logique de mettre la découverte expérimentale de l'expansion de l'Univers et l'existence du principe d'une loi linéaire distance-vitesse au crédit de Lemaître, et puis la confirmation détaillée de cette loi à Hubble et Humason, étant donné leurs observations plus précises, qui ont étendue les mesures de vitesse de Slipher à de plus grandes distances. Mais c'est là que ça ce corse...
La traduction anglaise de l'article de Lemaître de 1927 a été publié dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society en mars 1931. Cependant, durant le processus d'édition, quelques paragraphes de la version originale française ont été purement et simplement supprimés, et notamment celui très important dans lequel Lemaître décrit la loi de Hubble et déduit le taux d'expansion.
Il manque également le paragraphe dans lequel Lemaître discute des erreurs dans les estimations de distance, ainsi que des notes de bas de page cruciales, dans l'une desquelles Lemaître a interprété la proportionnalité entre la vitesse et la distance comme résultant d'une expansion cosmique, rien de moins !
La disparition de ces passages lors de la traduction a été connue par certains mais pas tant que ça.
![]() |
Edwin Hubble |
Jim Peebles cosmologiste à l'Université Princeton , a écrit dans un ouvrage sur Lemaître en 1984 : «Il est curieux que les paragraphes cruciaux décrivant comment Lemaître a estimé H, la constante de Hubble, et évalué les preuves de linéarité vitesse-distance ont été tronquées dans la traduction anglaise de 1931."
Qui a traduit l'article de Lemaître et pourquoi ont été supprimés ces paragraphes?
Sidney van den Bergh, astronome canadien, a spéculé il y a quelques mois que celui qui a fait la traduction sélective peut l'avoir fait pour conserver à Hubble la priorité de la découverte.
David Block, un mathématicien à l'Université de Witwatersrand à Johannesburg, Afrique du Sud, a suggéré en outre que Hubble aurait pu lui-même mettre la main dans cette censure cosmique, pour s'assurer que le crédit irait à lui-même et à l'Observatoire du Mont Wilson, où il faisait ses observations.
L'historien des sciences Robert Smith de l'Université de Alberta au Canada, qui croit que le crédit de la découverte de l'expansion devrait aller à Lemaître, a suggéré que les paragraphes peuvent avoir été coupés dans le cadre de pratique éditoriale standard par l'éditeur de la Monthly Notices.
C'est dans ce contexte commençant à devenir houleux que Mario Livio se mit en quête de la vérité sur ce qui se passa il y a 80 ans... Il réussit à obtenir auprès des Archives Georges Lemaître à Louvain la lettre envoyée par l'éditeur des Monthly Notices, l'astronome William Smart, à Georges Lemaître, au sujet de la traduction et de la publication de l'article.
Smart y demande à Lemaître s'il permettrait que son article de 1927 soit reproduit dans le Monthly Notices, parce que le conseil de la Royal Astronomical Society estimait que le papier n'était pas aussi bien connu que ce qu'il devrait.
Dans sa lettre, Smart nulle part n'évoque la volonté d'exclure un passage ou une note et n'évoque à aucun moment les résultats de Hubble.
Pour aller plus loin, Livio partit donc enquêter du côté des archives de la Royal Astronomical Society et a fini par retrouver la réponse que Lemaître adressa à Smart le 9 mars 1931, et cette dernière résoud entièrement l'énigme :
Dear Dr. SmartLettre que l'on peut ainsi traduire :
I highly appreciate the honour for me and for our society to have my 1927 paper reprinted by the Royal Astronomical Society. I send you a translation of the paper. I did not find advisable to reprint the provisional discussion of radial velocities which is clearly of no actual interest, and also the geometrical note, which could be replaced by a small bibliography of ancient and new papers on the subject. I join a french text with indication of the passages omitted in the translation. I made this translation as exact as I can, but I would be very glad if some of yours would be kind enough to read it and correct my english which I am afraid is rather rough. No formula is changed, and even the final suggestion which is not confirmed by recent work of mine has not be modified. I did not write again the table which may be printed from the french text.
As regards to addition on the subject, I just obtained the equations of the expanding universe by a new method which makes clear the influence of the condensations and the possible causes of the expansion. I would be very glad to have them presented to your society as a separate paper.
I would like very much to become a fellow of your society and would appreciate to be presented by Prof. Eddington and you.
If Prof. Eddington has yet a reprint of his May paper in M.N. I would be very glad to receive it.
Will you be kind enough to present my best regards to professor Eddington.
"Cher Dr Smart,
J'apprécie beaucoup l'honneur que vous me faites ainsi qu'à notre société scientifique pour vouloir republier mon article de 1927 pour la Royal Astronomical Society. Je vous envoie une traduction de mon article. Je n'ai pas trouvé opportun de réécrire la discussion provisoire (prédictive?) sur les vitesses radiales qui est clairement sans intérêt, ainsi que la note sur la géométrie, qui pourrait être remplacée par une petite bibliographie d'articles anciens et nouveaux sur le sujet.
Je joins un texte en français indiquant les passages omis dans la traduction. J'ai essayé de faire une traduction aussi exacte que possible, mais je serais très heureux si vous seriez assez aimable de corriger mon anglais que je crains être plutôt rustique.
Aucune formule n'est changé, et même la suggestion finale qui n'est pas confirmée par mes travaux récents n'a pas été modifiée. Je n'ai pas réécrit à nouveau le tableau qui peut être imprimé tel quel à partir du texte français.
En ce qui concerne d'ailleurs le sujet, j'ai obtenu les équations de l'univers en expansion par une nouvelle méthode qui montre clairement l'influence des condensations et les causes possibles de l'expansion. Je serais très heureux de les présenter à votre société dans un article distinct.
J'aimerais beaucoup devenir un membre de votre société et apprécierais vous rencontrer et être présenté au Professeur Eddington.
Si le professeur Eddington a encore une réimpression de son article de mai dans les MN, je serais très heureux de le recevoir.
Seriez-vous assez aimable pour présenter mes meilleures salutations au professeur Eddington."
C'est donc bel et bien Lemaître lui-même qui a fait la traduction (comme il a pu) et a enlevé les passages qu'il pensait devenus quelque peu obsolètes depuis les résultats de Hubble... Il ne cherchait absolument pas à revendiquer quelque paternité que ce soit sur une découverte et préférait visiblement aller de l'avant, en évoquant dans cette réponse de nouvelles équations et proposant un nouvel article sur ces nouveaux travaux...
- Livio, M. Nature 479, 173 (10 november 2011)
- Lemaître, G. Ann. Soc. Sci. Brux. A 47, 49–59 (1927)
- Hubble, E. P. Proc. Natl Acad. Sci. USA 15, 168–173 (1929).
- Lemaître, G. Mon. Not. R. Astron. Soc. 91, 483–490 (1931).
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
Inscription à :
Articles
(
Atom
)