14/01/13

Relativité Universelle de Magain (suite)

Pierre Magain ne lâche pas l'affaire ! (voir mon premier post sur le modèle cosmologique de Magain) Quelques jours avant Noël, il a déposé sur le site de preprints Arxiv, une deuxième version de son papier décrivant son modèle de Relativité Universelle. Il y fournit une introduction (qui n'existait pas dans la première version), plus quelques modifications dans la terminologie, son "proper time" deveint un "cosmic time", plus compréhensible. Il est mentionné également que l'article a été soumis à Physical Review Letters (PRL), qui est l'une des plus prestigieuses revues de physique (avec un facteur d'impact important)... 

Mais surtout, dans cette v2, outre que Magain a ajouté quelques références bibliographiques bien vues (comme la première référence, l'article de 1916 de Einstein sur la Relativité Générale, qui n'apparaissait pas dans la première version), il ajoute tout un paragraphe sur le problème de l'horizon (comment l'Univers peut-il être si homogène et isotrope pour des événements qui ne seraient pas liés causalement au départ, ce qui a été "résolu" par Guth en 1981 en introduisant le concept d'inflation).

Pour Magain, aucune inflation n'est nécessaire, puisque différentes régions d'Univers peuvent très bien n'avoir jamais eu de relations causales : la solution précisée maintenant dans ce nouveau paragraphe est d'une élégance inouïe par sa simplicité : dans l'équation que Magain obtient, le "flux de temps cosmique" dtau est proportionnel au "flux de temps de référence" dt comme l'inverse de la racine de la densité Oméga. Chaque région d'Univers est indépendante d'une autre, elle a donc son propre temps cosmique. 

Les régions qui ont une densité importante ont donc un temps qui s'écoule plus vite (dtau petit), ce qui fait que cette région s'étend plus vite, ce qui entraine du coup que la densité dans cette région décroit plus vite qu'ailleurs. Idem pour une région qui a une densité plus faible qu'ailleurs, son temps cosmique s'écoule plus lentement, l'expansion de cette région se fait alors moins vite et la densité y décroit donc plus lentement. Au final, au fur et à mesure de l'expansion, toutes les régions de l'Univers se retrouvent avec une densité presque identique partout, même si elles n'ont jamais été en contact causal!... 

Plus besoin d'imposer l'existence d'un contact causal dans l'Univers primordial, et donc plus besoin d'inventer une inflation au taux d'expansion démesuré (et à l'origine un peu absconse...)! Si le papier est accepté par le comité de lecture de PRL, ça sera une grande nouvelle! 
Le fait d'avoir choisi de publier dans un journal de physique très sérieux et à large impact plutôt que dans une revue d'astrophysique plus confidentielle est en tous cas de très bon augure. A suivre de près! 

L'article de P. Magain sur le site de préprints Arxiv :  
An expanding universe without dark matter and dark energy  
 http://arxiv.org/abs/1212.1110  

2 commentaires :

Anonyme a dit…

Bonjour,

Il est toujours possible de construire une théorie de RG, mais, encore, faut-elle qu'elle colle parfaitement à tous les faits observés et admis par la communauté internationale des cosmologistes !! Ce phénomène de matière noire remonte aux observations de ZWICKY de 1933. Quant à l'énergie sombre, elle a été confortée par l'accélération des Supernovae de type IA datée de 1998. Vieillir l'âge de l'univers à 16,5 milliards d'années n'est pas une petite différence par rapport à l'âge admis aujourd'hui de 13,7 milliards d'années.

Dr Eric Simon a dit…

La recherche de matière noire est très active surtout depuis le début des années 1980, après les travaux de Véra Rubin dans les années 70 sur les courbes de rotation des galaxies, déjà plus de trente ans. Il est logique qu'après 30 ans de recherches infructueuses de l'origine des effets gravitationnels observés certains cherchent une voie radicalement différente, c'est à dire l'option d'un changement de paradigme, rechercher une variante aux lois physiques régissant les mesures de vitesse (sans parler de gravitation), puisque tout part de mesures de vitesses (pour en déduire des effets gravitationnels).
L'existence de l'énergie sombre n'a pas été confortée par les observations de SN Ia de Perlsmutter en 1998, elle a été postulée à partir de ces observations impliquant une expansion accélérée, c'est tout à fait différent. Et on ne sait à l'heure actuelle pas du tout ce que ça pourrait être.
Là aussi, il peut être tentant de ne pas se satisfaire d'un Univers méconnu pour 73% de son contenu, et de regarder si il est possible d'obtenir la même conséquence (un univers en expansion accélérée) sans devoir ajouter un terme énigmatique et prépondérant. C'est ce qu'a fait Pierre Magain en revisitant la relativité d'une manière si simple qu'elle semble évidente. La plus remarquable conséquence de ce modèle cosmologique est la non nécessité de la phase inflationnaire, qui est une phase toujours très spéculative du modèle standard lambdaCDM.
Passer de 13.7 milliards à 16.5 milliards n'est pas anodin, c'est vrai, surtout quand on trouve aujourd'hui des galaxies situées à 13.3 milliards d'années, qui auraient donc eu seulement 400 millions d'années à peine pour ce former, ce qui semble très peu... 16.5 milliards est bien plus confortable.