La gravitation quantique à boucle montre encore sa force en cette fin d'année. Un trio de physiciens spécialistes de cette théorie de gravitation quantique développée depuis une trentaine d'années vient de publier deux articles puissants démontrant comment peut se comporter l'intérieur d'un trou noir là où la Relativité Générale ne peut plus rien dire pour cause d'infinis. La Gravitation Quantique à Boucles (LQG en anglais) élimine naturellement toute singularité et transforme les trous noirs en trous blancs (sans jeu de mot).
Astronomie, Astrophysique, Astroparticules, Cosmologie. L'infini se contemple, indéfiniment. ISSN 2272-5768
31/12/18
29/12/18
Un nouveau mécanisme pour expliquer les supernovas Ia faiblement lumineuses
Les supernovas de type Ia ont pour origine l'explosion thermonucléaire de naines blanche Carbone-Oxygène qui ne laissent rien derrière elles hormis un résidu nébuleux de matière enrichie en éléments lourds. Mais il existe une variété de supernovas Ia (estimées entre 5% et 30%) qui montre une luminosité très faible (appelées SN Iax) et dont l'origine est mal comprise. Des astrophysiciens américains, indiens et espagnols proposent une réponse à cette énigme.
27/12/18
Découverte d'un trou noir massif "léger" dans une petite galaxie
Un trou noir de masse intermédiaire, inférieure à 300 000 masses solaires a été détecté au centre de la galaxie NGC 3319. Ce trou noir massif atypique par sa relative faible masse est abrité par une galaxie jeune marquée par une absence de bulbe et la présence d'une barre proéminente.
Ce sont des astrophysiciens chinois qui rapporte cette découverte dans The Astrophysical Journal. Les trous noir dits de masse intermédiaire sont ceux qui se situent entre les trous noir stellaires (jusqu'à 100 masses solaires) et les trous noirs supermassifs (au-delà de 500 000 masses solaires). Cette catégorie intermédiaire a la particularité d'être très peu représentée parmi tous les trous noirs que nous connaissons. Ils sont pourtant d'une importance considérable, notamment pour comprendre l'origine des trous noirs supermassifs dont ils pourraient former les graines à leur origine.
Si on en connaît environ une centaine de candidats, très peu de trous noirs de masse intermédiaire ont pu être confirmés à ce jour, du fait de la grande difficulté à observer leurs effets indirects sur leur environnement. Les régions où ils sont le plus recherchés sont les cœurs de galaxies naines actives.
Ning Jiang (Université de Science et technologie de Hefei) et ses collaborateurs ont cherché des signes de trous noirs dans de tels galaxies en rayons X avec les télescopes spatiaux Chandra et XMM-Newton, ainsi qu'avec Hubble dans le visible et l'UV. Et ils sont tombés sur NGC 3319, qui est une jeune galaxie de seulement 130 millions d'années située dans la constellation de la Grande Ourse, et qui a la particularité d'être proche (47 millions d'AL), de ne pas avoir de bulbe central, et d'arborer une barre centrale proéminente. Ils observe une source de rayons X située au centre de la galaxie, qui coïncide avec le noyau galactique visible en UV.
Mais la lumière émise par les environs de ce trou noir est finalement très faible, si faible qu'il ne peut pas s'agir d'un trou noir de plusieurs millions ou milliards de masses solaires.
A partir de la luminosité, qui est produite par la matière accretée autour du trou noir, rappelons-le, les chercheurs peuvent estimer la masse du trou noir. En faisant une hypothèse raisonnable sur le ratio d'Eddington, avec une valeur comprise entre 0,001 et 1, la masse qu'ils obtiennent varie entre 300 et 300 000 masses solaires tout au plus. Une autre estimation fondée sur la variabilité du rayonnement X donne une valeur de masse inférieure à 100 000 masses solaires. Les trous noirs de masse intermédiaires ont généralement une masse de l'ordre de 100 000 masses solaires, ce qui veut dire que ce petit dernier pourrait être le trou noir intermédiaire le plus léger trouvé à ce jour.
Et les noyaux de galaxie abritent généralement soit un trou noir supermassif, soit ce qu'on appelle un amas d'étoiles nucléaire (pour les très jeunes galaxies), soit plus rarement les deux. Ici dans NGC 3319, on aurait les deux, le trou noir semblant se situer au sein d'un amas d'étoiles central de 5,7 millions de masses solaires, qui représente 0,18% de la masse de toute la petite galaxie (3,2 milliards de masses solaires).
Ning Jiang et ses collaborateurs relèvent que ce trou noir candidat de masse intermédiaire est aujourd'hui unique en son genre, du fait notamment de la nature de sa galaxie hôte, qui est certes proche mais surtout qui n'a pas de bulbe et possède une grosse barre d'étoiles dans son disque. Or il faut se rappeler qu'une corrélation existe entre la masse d'un trou noir supermassif et la masse du bulbe galactique dans lequel il se trouve (la masse du trou noir faisant environ 0,2% de la masse du bulbe galactique). Le fait que NGC 3319 n'ait pas de bulbe (ou bien un bulbe de masse ridicule) pourrait donc être logique vu la masse de son trou noir central, ou inversement. En tous cas, l'amas d'étoile nucléaire central ne joue pas le rôle du bulbe galactique, puisque si le trou noir a une masse de 3000 masses solaires (la valeur retenue par les auteurs comme la plus probable), il ne représenterait que 0,05% de la masse de cet amas d'étoiles.
Les astrophysiciens évoquent aussi la possibilité que le grossissement d'un trou noir intermédiaire pour devenir un véritable trou noir supermassif pourrait être lié aux flux de gaz induits par la présence d'une barre proéminente comme celle de NGC3319. Des simulations hydrodynamiques vont en effet dans ce sens, la surdensité de la barre d'étoile favorisant l'apport de gaz vers le centre de la galaxie où se trouve le trou noir.
Reste à poursuivre les observations de cette galaxie prometteuse avec d'autres du même type pour y déceler pourquoi pas d'autres candidats trous noirs, massifs mais pas trop.
Source
Discovery of An Active Intermediate-Mass Black Hole Candidate in the Barred Bulgeless Galaxy NGC 3319
Ning Jiang, Tinggui Wang, Hongyan Zhou, Xinwen Shu, Chenwei Yang, Liming Dou, Luming Sun, Xiaobo Dong, Shaoshao Wang, and Huan Yang
The Astrophysical Journal, Volume 869, Number 1 (11 december 2018)
Illustration
Image composite de NGC 3319 par SDSS, Hubble et Chandra (Jiang et al., 2018.)
26/12/18
La matière noire rendue visible dans les amas de galaxies
Une nouvelle méthode vient de montrer tout son potentiel pour "éclairer" la matière noire à l'intérieur des amas de galaxie : il s'agit d'observer les étoiles errantes dans les amas de galaxies, celles qui ont été éjectées lors de collisions galactiques et qui se retrouvent prises au piège du potentiel gravitationnel produit par la matière noire. Ces étoiles émettent une faible lumière qui est encore décelable par nos meilleurs télescopes.
23/12/18
Un nouveau modèle cosmologique : symétrie CPT au Big Bang
Un nouveau modèle cosmologique vient d'être proposé par des physiciens du Perimeter Institute for Theoretical Physics : l'existence d'un Univers miroir au nôtre peuplé d'antimatière et remontant le temps. Sa force réside non seulement dans une certaine élégance, avec le retour de la symétrie fondamentale CPT mais aussi dans l'explication évidente de la présence de matière et l'absence d'antimatière dans notre Univers. La seule nouvelle physique que le modèle introduit est une nouvelle espèce de neutrinos, stériles et de très grande masse, qui est à même d'expliquer la matière noire...
20/12/18
Une composition isotopique atypique dans une nébuleuse planétaire
L'abondance des éléments chimiques peut être mesurée assez facilement dans les étoiles qui les fabriquent dans leur cœur, mais il en est tout autrement lorsqu'il s'agit de l'abondance isotopique, la population de différents noyaux atomiques que peut avoir un même élément, des noyaux d'atomes qui ne diffèrent entre que par leur nombre de neutrons. Une étude publiée aujourd'hui dans Nature donne une mesure de l'abondance isotopique dans une nébuleuse planétaire, montrant un enrichissement inattendu en isotopes rares du carbone, de l'azote et de l'oxygène : le 13C, le 15N et le 17O, de quoi révéler l'existence de processus physiques insoupçonnés.
18/12/18
Saturne dévore ses anneaux à grande vitesse
Il y a un peu plus de deux mois, je vous relatais une étude stupéfiante qui montrait que les anneaux de Saturne étaient probablement en train de disparaître en se précipitant dans le belle géante. Cette découverte faisait suite à une autre de début janvier 2018, non moins stupéfiante, qui nous apprenait que les anneaux avaient certainement moins de 200 millions d'années. Aujourd'hui, une nouvelle étude enfonce le clou et vient confirmer que Saturne est en train de dévorer ses anneaux et n'en aura plus d'ici environ 300 millions d'années.
16/12/18
Une courbe de rotation galactique plate mesurée à 9,7 milliards d'années-lumière
Quelques études récentes indiquaient que des galaxies situées à une époque remontant à 10 milliards d'années semblaient manquer de matière noire et avaient une courbe de rotation décroissante avec la distance de leur centre. Aujourd'hui, une équipe montre la découverte d'un beau contre-exemple, avec la mesure de la courbe de rotation d'une galaxie située à une époque où l'Univers n'avait que 4,1 milliards d'années. La courbe devient plate, et est très similaire avec ce qui est observé dans les galaxies proches riches en matière noire.
14/12/18
Des champs magnétiques enchevêtrés à l'origine des grands accélérateurs cosmiques
Des chercheurs américains ont trouvé une nouvelle explication de l'accélération des particules phénoménale qui est produite par les jets de plasma aux pôles des trous noirs. Ces résultats obtenus grâce à des simulations pourraient par ailleurs avoir des implications au-delà de la physique associée aux trou noirs, jusqu'à sur Terre.
12/12/18
Nouvelle détermination de la constante de Hubble en désaccord avec les données du CMB
Un nouveau calibrage de l'échelle des distances par l'utilisation de supernovas de type Ia vient d'être effectué et publié dans The Astrophysical Journal. Les chercheurs prennent en compte des effets ténus d'absorption de la lumière des supernovas par la poussière environnante pour obtenir une valeur de luminosité toujours plus précise, dans le but d'atteindre une valeur pour la constante de Hubble la plus précise possible à partir des mesures de distance des supernovas Ia; résultat de ce nouveau calibrage : H0= 73,2 ± 2,33 km.s−1.Mpc−1.
10/12/18
La surface de Cérès extrêmement carbonée
La surface de Cérès serait extrêmement carbonée, d'après les dernières données obtenues par la sonde Dawn. C'est ce qu'une équipe de chercheurs du Southwest Research Institute vient de conclure. La croûte de Cérès apparaît ainsi avoir une concentration en carbone plusieurs fois plus forte que ce qu'on trouve sur les météorites primitives.
03/12/18
Quatre nouvelles sources d'ondes gravitationnelles identifiées par LIGO/VIRGO
Les collaborations LIGO et VIRGO viennent de publier presque en catimini leur tout premier catalogue de sources gravitationnelles qui contient aujourd'hui 10 fusions de trous noirs et 1 fusion d'étoiles à neutrons : on y découvre notamment 4 nouvelles fusions de trous noirs qui n'avaient pas encore été rendues publiques, avec parmi elles celle qui est la plus lointaine et la plus massive de toutes.
Inscription à :
Articles
(
Atom
)