Ce matin le ciel est immaculé, d'un bleu azur, les hirondelles volent à haute altitude... et j'ai la ferme intention d'aller jeter un oeil sur les belles NP cette dernière nuit de congés... Eskimo, Lyre, Hibou, Blinking, Dumbell, et toutes vos copines de la carte 62 du Pocket Sky Atlas, vous allez tout me montrer !
MISE A JOUR 01.05.11 : SORTIE REPORTEE POUR CAUSE DE COUVERTURE NUAGEUSE !
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII Guided by Telrad
Astronomie, Astrophysique, Astroparticules, Cosmologie. L'infini se contemple, indéfiniment. ISSN 2272-5768
30/04/11
28/04/11
Saturnite aiguë
Ca y est, j'ai choppé la Saturnite, en attendant la diamètrite - mais ça c'est pour plus tard - . La Saturnite, à ne pas confondre avec le Saturnisme, même si j'ai charrié des tonnes de plomb durant quelques années de traque au microsievert, nan... La Saturnite, disais-je.
C'est cette pas si vilaine maladie qui consiste à ne pas pouvoir s'empêcher de dégainer les oculaires quand le ciel est clair, et qu'on voit par le fenêtre ce point jaunâtre qui se rapproche de plus en plus de Porrima, une étoile quelconque, qui à le seul intérêt de se rapprocher de Saturne. Ah, mais oui, nous y voilà.
Hier soir je suis donc tombé sur cet article étonnant montrant une image de la sonde Cassini (1ère division , et c'est pas du foot!!) de Encelade vue en contre jour. Image surréelle pourtant bien réelle... Encélade, satellite Saturnien, donc (vous me suivez ?) qui crache des geysers de gaz, peut-être de vapeur d'eau... à son pôle sud... (voir mon post d'hier juste en dessous).
Point jaunâtre non scintillant + image féérique sur l'ordi... j'entends alors une petite voix : "Sors ton Dobson, mon petit, va jeter un oeil!... tu as juste à aller remonter ton tube du garage, vérifier ta collimation, laisser refroidir/réchauffer (c'est selon), et visser ton plus beau Nagler, et hop, à toi Saturne!"
C'est le meilleur moment, te diras-tu pour ne pas culpabiliser, c'est là, en début de nuit, tu n'as même pas besoin de passer le petit matin dans le froid, c'est là sous tes yeux!... Sous ton oeil gauche, plus précisément. Saturne est là.
Imagine quand il ne sera plus là et qu'il sera remplacé par le gros Jupiter sans ces ombres si délicates...
Tu te rends alors compte que tu as choppé cette maladie incurable, une bonne Saturnite aiguë...
Pour reboucler sur un post précédent parlant des grossissements, je peux affirmer que mon grossissement de base sera désormais le 343 X pour Saturne. Que du bonheur et aucune envie de me soigner!
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
C'est cette pas si vilaine maladie qui consiste à ne pas pouvoir s'empêcher de dégainer les oculaires quand le ciel est clair, et qu'on voit par le fenêtre ce point jaunâtre qui se rapproche de plus en plus de Porrima, une étoile quelconque, qui à le seul intérêt de se rapprocher de Saturne. Ah, mais oui, nous y voilà.
Hier soir je suis donc tombé sur cet article étonnant montrant une image de la sonde Cassini (1ère division , et c'est pas du foot!!) de Encelade vue en contre jour. Image surréelle pourtant bien réelle... Encélade, satellite Saturnien, donc (vous me suivez ?) qui crache des geysers de gaz, peut-être de vapeur d'eau... à son pôle sud... (voir mon post d'hier juste en dessous).
Point jaunâtre non scintillant + image féérique sur l'ordi... j'entends alors une petite voix : "Sors ton Dobson, mon petit, va jeter un oeil!... tu as juste à aller remonter ton tube du garage, vérifier ta collimation, laisser refroidir/réchauffer (c'est selon), et visser ton plus beau Nagler, et hop, à toi Saturne!"
C'est le meilleur moment, te diras-tu pour ne pas culpabiliser, c'est là, en début de nuit, tu n'as même pas besoin de passer le petit matin dans le froid, c'est là sous tes yeux!... Sous ton oeil gauche, plus précisément. Saturne est là.
Imagine quand il ne sera plus là et qu'il sera remplacé par le gros Jupiter sans ces ombres si délicates...
Tu te rends alors compte que tu as choppé cette maladie incurable, une bonne Saturnite aiguë...
Pour reboucler sur un post précédent parlant des grossissements, je peux affirmer que mon grossissement de base sera désormais le 343 X pour Saturne. Que du bonheur et aucune envie de me soigner!
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2 filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
27/04/11
Cassini: croissant et panaches pour Encelade
Encelade, satellite de Saturne, possède des caractéristiques tout à fait étonnantes, notamment une géologie complexe et une activité
qui reste difficile à expliquer pour un corps si petit (environ 500 km de diamètre).
La sonde Cassini a observé à sa surface des sortes de jets, qui ressemblent
à des geysers composés de vapeur d'eau et d'hydrocarbures
Pour certains planétologues, les trois ingrédients de la vie (eau, chaleur et molécules organiques) seraient présents sur Encelade...
Ce magnifique cliché pris par la sonde Cassini montre en contre jour ces geysers au pôle Sud du satellite.
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2filtres Moon et OIII, Guided by Telrad
22/04/11
Saturne, fois 686...
Malgré (ou à cause d') un ciel bien venteux, je décidai hier soir de sortir Dobby dans le jardin Pertuisien pour tester ma nouvelle Barlow... C'est une Barlow Televue x2, de base quoi.
Objectif Saturne, évidemment, dirait-on. Et on aurait raison. Saturne donc. Mon but est de tester ce que donnent les grossissements les plus forts dans des conditions turbulentes. J'ai deux oculaires de faible focale : 3.5 mm et 5 mm, pour une focale d'instrument de 1200 mm. Je ne vous laisse pas faire le calcul : avec l'ajout de ma Barlow, je me suis donc fait Saturne ("se faire Saturne"!) avec les grossissement suivants:
Il faut rappeler ici qu'on est ici en Dobson, avec suivi à la mano donc, ça a son importance...
Bien évidemment, on y va crescendo.
240x :
Saturne se dévoile fidèle à lui même, Titan est là à gauche. Toujours aussi beau. Aucune influence de la turbulence, pourtant le vent souffle assez fort.
343x :
Un peu plus gros, très peu de différence sur la finesse de ce que je vois, m'enfin, cette impression de 3 dimensions c'est quand même quelque chose!! Allez, on va vers l'inconnu, on chausse miss Barlow (nan, j'ai pas dit Lou...), avec le 5 mm...
480x :
Ah mais... mais... c'est bien plus gros!, et bien plus beau ! Toutes ces bandes horizontales... Mais en plus ça turbule pas tant que ça !! C'est marrant comme l'anneau semble plus sombre que le disque, limite marron.Mais le vent m'empêche quand même probablement de séparer Cassini, ouais, quand même...
Vaille que vaille, il faut aller au bout, on fourgue le Nag 3.5 dans miss Barlow maintenant.
686x :
Bon, là, on est à un grossissement G=2.7D, j'en ai conscience, c'est un poil crazy, mais faut bien maniper pour savoir.
C'est sûr, on est beaucoup moins lumineux qu'à 480x, et on ne gagne rien en résolution, donc toujours par de division Cassinienne... Et là je vois bien l'effet de la turbulence, mais aussi du mouvement de notre chère planète à nous... il faut bouger le tube toutes les 5 ou 7 secondes, dedieu... Mais, mais... par moments certes fugaces, la turbu s'estompe et je parviens à contempler quelque chose qui ressemble fortement à un magnifique Saturne qui occupe une bonne surface de mon champ oculaire...
Titan, Dioné et Rhéa sont à gauche, Thétys semble bien seul à droite, je ne vois pas Encelade... peut-être normal après tout...
J'ai dû rester un bon moment à pousser le rocker toutes les 5 secondes, à traquer les instants de calme. Finalement, c'est peut-être le mouvement qui est le plus gênant, plus que le reste, me dis-je... C'est même un peu pénible, et surtout quand on tourne la tête un peu trop longtemps et qu'on perd l'objet convoité...
Crottin! Faut rallumer le telrad et remettre un grand champ... Oh la vache c'est quoi ce point minuscule ?? Délire. C'est Saturne ça ? En fait je venais juste de remettre le 5 mm après avoir perdu la poursuite, et ça me semble tellement petit maintenant bien que déjà à 240x... C'est amusant de constater comment le cerveau s'habitue vite à la taille d'une image...
Je constate par la même occasion ô combien la finesse est bien meilleure à 240x (mais j'avais déjà oublié, absorbé que j'étais).
Mais c'est bien trop petit quand même, c'est vrai, une fois qu'on y a goûté, c'est fini, on ne peut plus rester sur des faibles grossissements (pour Saturne, j'entends).
Et je dirais que le bilan de cette soirée est que même par forte turbulence, un grossissement de 480x reste tout à fait jouable, je renfile donc mon 5 mm dans Lou Barlow et je replonge jusqu'à la fin des temps dans les volutes abracadabrantesques de cet anneau magique qui tournoie sans fin autour de cette boule blanchâtre et tempêtueuse...
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Objectif Saturne, évidemment, dirait-on. Et on aurait raison. Saturne donc. Mon but est de tester ce que donnent les grossissements les plus forts dans des conditions turbulentes. J'ai deux oculaires de faible focale : 3.5 mm et 5 mm, pour une focale d'instrument de 1200 mm. Je ne vous laisse pas faire le calcul : avec l'ajout de ma Barlow, je me suis donc fait Saturne ("se faire Saturne"!) avec les grossissement suivants:
- 5 mm : 240x
- 3.5 mm : 343x
- 5 mm + Barlow : 480x
- 3.5 mm + Barlow : 686x
Il faut rappeler ici qu'on est ici en Dobson, avec suivi à la mano donc, ça a son importance...
Bien évidemment, on y va crescendo.
240x :
Saturne se dévoile fidèle à lui même, Titan est là à gauche. Toujours aussi beau. Aucune influence de la turbulence, pourtant le vent souffle assez fort.
343x :
Un peu plus gros, très peu de différence sur la finesse de ce que je vois, m'enfin, cette impression de 3 dimensions c'est quand même quelque chose!! Allez, on va vers l'inconnu, on chausse miss Barlow (nan, j'ai pas dit Lou...), avec le 5 mm...
480x :
Ah mais... mais... c'est bien plus gros!, et bien plus beau ! Toutes ces bandes horizontales... Mais en plus ça turbule pas tant que ça !! C'est marrant comme l'anneau semble plus sombre que le disque, limite marron.Mais le vent m'empêche quand même probablement de séparer Cassini, ouais, quand même...
Vaille que vaille, il faut aller au bout, on fourgue le Nag 3.5 dans miss Barlow maintenant.
686x :
Bon, là, on est à un grossissement G=2.7D, j'en ai conscience, c'est un poil crazy, mais faut bien maniper pour savoir.
C'est sûr, on est beaucoup moins lumineux qu'à 480x, et on ne gagne rien en résolution, donc toujours par de division Cassinienne... Et là je vois bien l'effet de la turbulence, mais aussi du mouvement de notre chère planète à nous... il faut bouger le tube toutes les 5 ou 7 secondes, dedieu... Mais, mais... par moments certes fugaces, la turbu s'estompe et je parviens à contempler quelque chose qui ressemble fortement à un magnifique Saturne qui occupe une bonne surface de mon champ oculaire...
Titan, Dioné et Rhéa sont à gauche, Thétys semble bien seul à droite, je ne vois pas Encelade... peut-être normal après tout...
J'ai dû rester un bon moment à pousser le rocker toutes les 5 secondes, à traquer les instants de calme. Finalement, c'est peut-être le mouvement qui est le plus gênant, plus que le reste, me dis-je... C'est même un peu pénible, et surtout quand on tourne la tête un peu trop longtemps et qu'on perd l'objet convoité...
Crottin! Faut rallumer le telrad et remettre un grand champ... Oh la vache c'est quoi ce point minuscule ?? Délire. C'est Saturne ça ? En fait je venais juste de remettre le 5 mm après avoir perdu la poursuite, et ça me semble tellement petit maintenant bien que déjà à 240x... C'est amusant de constater comment le cerveau s'habitue vite à la taille d'une image...
Je constate par la même occasion ô combien la finesse est bien meilleure à 240x (mais j'avais déjà oublié, absorbé que j'étais).
Mais c'est bien trop petit quand même, c'est vrai, une fois qu'on y a goûté, c'est fini, on ne peut plus rester sur des faibles grossissements (pour Saturne, j'entends).
Et je dirais que le bilan de cette soirée est que même par forte turbulence, un grossissement de 480x reste tout à fait jouable, je renfile donc mon 5 mm dans Lou Barlow et je replonge jusqu'à la fin des temps dans les volutes abracadabrantesques de cet anneau magique qui tournoie sans fin autour de cette boule blanchâtre et tempêtueuse...
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm, Barlow TV x2, filtres Moon et OIII, powered by telrad
08/04/11
Les Amas globulaires du printemps
Nouvelle sortie. Eh oui. Quand le ciel diurne est vide, on comprend qu'il sera plein dans sa version nocturne. Et comment!
La transparence promet d'être bonne, en revanche une légère brise, celle-là même qui permet de chasser les derniers nuages récalcitrants, indique qu'on aura une turbulence peut-être gênante. On est prévenu.
La dernière fois, j'avais clos ma soirée par un amas ouvert en songeant plonger dans les amas globulaires au plus vite. C'est donc ce soir ou jamais, enfin... c'est ce soir quoi, que Dobby va voir M13.
Le croissant de Lune se couche aux environs de minuit, c'est donc vers 23h15 que j'arrive sur site, endroit secret dans une colline des environs de Pertuis.
Evidemment, après avoir laissé un petit moment le miroir atteindre la température ambiante, qui frôle les 18° au bas mot (climat délirant cette semaine...), on ne résiste pas longtemps, en attendant que Lune ait disparue entièrement, de tourner le tube vers Saturne, après tout, c'est un peu la semaine Saturne, cette semaine.
Le constat est sans appel, la turbulence atmosphérique ne permet pas d'utiliser un grossissement supérieur à 240, et même à 240, c'est délicat par moments.
Allez, il est l'heure des amas globulaires! Et pour commencer, évidemment, dirais-je, je pointe M13, le fameux. Il n'est pas très réputé comme un objet du printemps, mais bon, il me semble suffisamment élevé pour tenter le coup.
Avant de raconter ce que j'ai vu, arrêtons-nous un instant sur la manière de trouver M 13 en quelques secondes seulement : il ne suffit que de connaître la grande Ourse et 2 étoiles, toutes deux très brillantes : Véga et Arcturus. Le chemin est le suivant :
Regardez vers l'horizon Nord-Est, assez bas sur l'horizon, vous trouvez inmanquablement Véga, belle étoile blanche très brillante. Nous levons maintenant la tête pour identifier la Grande Ourse. Une fois repérée cette casserole céleste bien connue, il suffit maintenant de suivre le manche de la casserole et de le poursuivre en suivant la courbure, jusqu'à trouver naturellement cette deuxième étoile très brillante et légèrement orange : c'est Arcturus! Nous avons maintenant Véga et Arcturus. Traçons une ligne imaginaire entre ces deux étoiles et suivons là en partant de Véga pour aller vers Arcturus. A environ 1/3 du chemin, notre ligne traverse de part en part une sorte de rectangle trapézoïdal. Arrêtons-nous ici, nous sommes proche du bonheur.
Prenons le côté de ce rectangle qui se trouve du côté de Arcturus. Vous y êtes ? Nous regardons l'étoile qui se situe en haut de ce côté, puis nous descendons vers celle qui matérialise la fin de ce segment. Nous nous arrêtons encore à 1/3 du chemin. OK ? Glissez maintenant un oculaire de faible grossissement et/ou de grand champs. Vous voyez cette petite boule bizarre ? C'est M13, ce très joli amas globulaire qui contient tant d'étoiles... Il est tant de chausser un oculaire à plus fort grossissement pour en profiter un peu plus, un.. 13 mm par exemple !
La vision de cet amas d'Hercule, comportant plus de 100 000 étoiles (on ne les distingue pas toutes, je rassure) est très chouette, bien que toute son ampleur n'apparaît qu'en vision décalée. Je ne peux pas compter toutes les étoiles que je vois, c'est beau, juste beau.
Il faut savoir qu'entre autres particularités, M13 est très vieux, on estime son âge à 13 milliards d'années (facile à retenir). Son diamètre réel de 150 années-lumières. Il parait qu'il contient en outre de très nombreuses étoiles jeunes, qui ne seraient pas nées en son sein, mais plutôt capturées par lui!...C'est en rêvassant à ces chiffres que je quitte M13 pour continuer ma route globulaire printanière, on enlève un "1", direction M3.
Il se trouve que pour trouver aisément M3, on a déjà fait la moitié du chemin puisqu'on a déjà identifié Arcturus, l'étoile orangée qui fait son chemin dans son coin (pour ceux qui connaissent les mouvements), ainsi que la Grande Ourse. Il va nous falloir maintenant trouver la dénommée Cor Caroli, c'est très simple, vous allez voir : fixez Arcturus en faisant en sorte que la Grande Ourse se trouve au-dessus d'Arcturus (la Grande Ourse est presque au zenith, en fait), vous devriez être tourné vers l'horizon Nord-Est. OK ?
Exactement à mi chemin entre Arcturus et la casserole vous voyez une étoile assez brillante (un peu moins que les étoiles de la casserole), il s'agit de Cor Caroli. Maintenant, accrochez-vous, on arrive : on trace la ligne entre Arcturus et Cor Caroli, on se place a mi chemin encore, et on est arrivé, M3 nous attend là.
Une autre façon de trouver rapidement M3 est de trouver l'intersection des droites Spica-Alkalid et Arcturus-Cor Caroli...
Et bien le spectacle de M3, bien haut dans le ciel me semble peut-être plus beau encore que celui de M13, ce qui s'explique facilement par cette hauteur justement. Cet amas contient près de 500000 étoiles sur 160 années-lumières... La vision décalée est encore nécessaire pour apprécier pleinement la forme arrondie. Le grossisement à 240 est assez décevant, probablement à cause de la turbulence, je préfère donc en rester au 13 mm et son piqué redoutable.
Allons maintenant regarder un amas globulaire de plus faible magnitude et plus petit en dimension apparente, je choisis M53, qui est l'un des rares amas globulaires visibles à cette époque de l'année (vivement l'été, quand il fera 40°).
M53 disais-je... comment on le trouve celui-là ? Ah, mais c'est un peu plus difficile que les deux autres, tiens!... Il nous faut trouver une étoile qui s'appelle alpha Com (dans la constellation de la Chevelure de Bérénice). Elle se trouve pas très loin d'Arcturus (encore lui). Et on la trouve en utilisant encore des objets connus : Grande Ourse et Cor Caroli, que nous avons trouvé tout à l'heure... On trace donc une ligne qui part du milieu du premier segment du manche de la casserole (côté casserole) et qui passe par Cor Caroli. C'est bon ? On poursuit cette droite en descendant, elle passe à droite de Arcturus. Mais on s'arrête pile à l'horizontale d'Arcturus! Là se trouve alpha Com. Il n'y a plus qu'à jeter un oeil à l'oculaire grand champ et M53 devrait être là à côté de cette étoile repère. Facile, finalement...
M53 est plus faible que les précédents, et plus petit. Il faut savoir qu'il se trouve à plus de 50000 années lumières de nous, ce qui en fait l'amas globulaire le plus lointain...
Une soirée d'observation ne serait pas réussie sans l'observation de quelques galaxies, ce soir je chois donc un duo pas encore vu avec ce Dobby : M81/82. Je n'entre pas dans le détail de ma façon de les pointer (on garde pour plus tard). Je peux juste dire que voir les deux dans le même champ, ça a de la gueule!... Elles tiennent vraiment limite limite dans le Nag13, elles ont bien plus d'espace au 25 mm 60°. Je n'imaginais pas pouvoir distinguer des détails sombres torturés de M82, et bien manifestement c'est le cas... hummm...
Il commence à se faire tard, dans les 1h30 (je rappelle que c'est une nuit de jeudi à vendredi et que je n'ai pas pris de RTT le lendemain, tout de même!), mais je ne peux résister à aller titiller ma favorite M51 (et ça n'a rien à voir avec ma ville de naissance, n'allez pas chercher minuit à quatorze heures!). J'observe que ce tourbillon tourbillonne encore mieux que la dernière fois que je l'avais regardé (probablement lors de ma dernière sortie ?). Je vois très nettement des bras spiraux au Nag13, je suis ravi. 51 c'est un bon nombre.
Avant de remballer le matériel dans le silence de la nuit noire, une dernière petite observation d'une nébuleuse planétaire, comme ça, vite fait, pour changer d'idées, je fais simple, court, rapide, M57, la Lyre. Un peu trop basse sur l'horizon, mais tout de même sympa, cet anneau, avec ou sans filtre OIII...
It's now time to go back home and put images into brain storage!
Dobson Sky Watcher 254 mm F/4.7 TV Nagler 13 mm, TV Nagler 3.5 mm, HR planetary 5 mm, Plössl 10 mm, Plössl 25 mm filtres Moon et OIII
03/04/11
Une soirée Saturne
Par ce ciel.... sans la moindre turbulence atmosphérique ! et d'une transparence magique... je décide pour un temps de laisser le ciel profond à sa profondeur pour m'intéresser de près à la planète du moment. On l'aura compris, il s'agit de celle qui s'approche de son opposition cette semaine, nous n'en sommes plus qu'à quelques jours... Oui, Saturne, évidemment.
Et par chance, la terrasse pertuisienne permet de suivre l'astre annulaire au dessus du toit du voisin et avant qu'il ne soit masqué par cet abricotier mort et les milliers de fleurs du cerisier adjacent, soit durant trois bonnes heures... Du pur bonheur en perspective.
Allons-y donc, tube installé sur la terrasse en quelques minutes, ça change des trajets motorisés! Je mets tout de suite le HR Planetary 5 mm dans mon PO, petit mouvement du rocker, et nous voilà, Saturne!
Comme déjà mentionné, je constate qu'il n'y a quasiment pas de turbulence, malgré le fait qu'il n'est que 22h, Saturne n'est donc pas encore très haut...
Le spectacle est beau au 5 mm mais il faut avouer qu'un grossissement de 240X ne suffit pas à voir tout ce qu'on souhaiterait voir, la division de Cassini par exemple, et éventuellement des traces de la grosse tempête de l'hémisphère nord... Ce qui est sûr c'est qu'il est facile de dire qui est Titan parmi les 5 satellites visibles, maginifques petits points qu'on imagine tournoyant autour de ces anneaux jaunes.
On passe donc au 3.5 mm, vu que la turbu est je ne sais où... Et là, le résultat est au rendez-vous. Résolution très très bonne. On peut voir assez facilement, avec un peu de tenacité quand-même, la division de Cassini. Je peux voir également des bandes équatoriales, les teintes sont des nuances de jaunes clairs.
Par ailleurs, je crois pouvoir affirmer que j'arrive à voir une zone bien plus claire en bas du disque dans mon oculaire, donc dans l'hémisphère nord, qui pourrait être ce qui reste encore de la fameuse tempête qui a fait rage depuis le mois de décembre dernier...
Alors qu'au 5 mm, je ne parviens pas à définir l'orientation de la visée (par en dessous ou par au dessus des anneaux), avec le Nag3.5, ça devient évident... C'est aussi l'intérêt de ce type d'oculaire. Mais maintenant que j'ai vu ça, je me dit qu'avec un ciel aussi bon, je pourrait me permettre un grossissement encore plus fort, d'autant que la poursuite dobsonienne se fait assez facilement, je commence à avoir le coup de main.
Et pourquoi pas investir dans une Barlow 2x ? Associée au 5 mm, ça donnerait un G= 480, un peu moins que 2D, théoriquement encore jouable... et ça me fournirait un intermédiaire entre le 13 mm et le 5 mm (6.5 mm à grand champ...)
Bon n'allons pas vite en besogne, il n'y aura peut-être que quelques nuits aussi peu turbulentes dans l'année, qui sait ?
C'est un pur régal, pour résumer. Saturne est vraiment un objet émouvant et magique. Et un objet qui invite à la consommation d'optiques, mais ça doit être le cas depuis 1610... En somme, la meilleure publicité pour les marchands de ciel.
qualité du ciel :
turbulence : néante! (disque d'Airy stable sur Pollux la jaune) et bonne séparation de Castor
transparence : non évaluée car en ville
température : 13° environ (!)
vent : néant
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