Une puissante éruption gamma a été détectée dans la la galaxie proche M82, elle proviendrait d'un magnétar, ce que laisse penser l'absence totale de rayons X rémanents et d'ondes gravitationnelles. L'étude est publiée dans Nature.
Astronomie, Astrophysique, Astroparticules, Cosmologie. L'infini se contemple, indéfiniment. ISSN 2272-5768
mardi 30 avril 2024
Une éruption géante de magnétar détectée dans la galaxie proche M82
Une puissante éruption gamma a été détectée dans la la galaxie proche M82, elle proviendrait d'un magnétar, ce que laisse penser l'absence totale de rayons X rémanents et d'ondes gravitationnelles. L'étude est publiée dans Nature.
samedi 27 avril 2024
Identification de la supernova associée au sursaut gamma hors normes GRB 221009A
À l'aide du télescope spatial Webb, une équipe d'astrophysiciens a détecté les traces d'une supernova pour la première fois dans la lumière résiduelle du sursaut gamma le plus brillant jamais observé, GRB 221009A. Ils observent également de manière étonnante l'absence de certains éléments lourds liés au processus de nucléosynthèse de type r. L'étude est parue dans Nature Astronomy.
mardi 23 avril 2024
7 neutrinos de type tau détectés par IceCube
Au cours de ses dix années d'existence, l'Observatoire de neutrinos IceCube en Antarctique a enregistré les signaux de près d'un million de neutrinos énergétiques, principalement des neutrinos de la saveur électronique et muonique, fournissant ainsi des informations précieuses sur les sources de particules de haute énergie dans l'Univers. L'année dernière, la collaboration IceCube a rapporté le premier signal candidat directement liés à un neutrino de la saveur tau. Et aujourd'hui, ce ne sont pas deux, ce ne sont pas trois, mais ce sont six nouveaux neutrinos tau qui ont été détectés par IceCube. Les physiciens de la grande collaboration internationale publient leur étude dans Physical Review Letters.
A la recherche de planètes violettes
La couleur verte est la couleur que nous associons le plus à la vie sur Terre, où les conditions ont favorisé l'évolution des organismes qui effectuent la photosynthèse produisant de l'oxygène à l'aide du pigment vert de la chlorophylle. Mais une planète pleine de vie, semblable à la Terre en orbite autour d’une autre étoile pourrait avoir un aspect très différent, potentiellement recouverte par des bactéries qui reçoivent peu ou pas de lumière visible ni d’oxygène (comme dans certains environnements sur Terre), ces bactérie qui utilisent à la place un rayonnement infrarouge pour alimenter la photosynthèse seraient munies de pigments violet. Une étude récente parue dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society se penche sur la détectabilité de cette couleur planétaire.
dimanche 21 avril 2024
Doubles éruptions de type TDE possibles dans les amas d'étoiles autour des trous noirs supermassifs
Les amas d'étoiles nucléaires sont constitués d'une concentration dense d'étoiles et d'objets compacts qu'elles laissent derrière eux qui sont omniprésents dans les régions centrales des galaxies entourant leur trou noir supermassif central. Des interactions étroites entre les étoiles et les trous noirs de masse stellaire y conduisent à des fréquents événements de destructions d'étoiles par effets de marée (TDE). Une équipe d'astrophysiciens vient de découvrir un effet intéressant : la matière ainsi déchirée de l'étoile qui se retrouve libérée de l'emprise du petit trou noir stellaire peut se retrouver accrétée par le trou noir supermassif proche, donnant lieu à une seconde éruption. Ils publient leur étude dans The Astrophysical Journal Letters.
jeudi 18 avril 2024
Le trou noir de Leo I ne serait finalement pas supermassif
Leo I est la galaxie satellite de la Voie Lactée qui en est l'une des plus éloignées et des plus brillantes, située à 257 kpc de la Voie Lactée. Leo I intrigue les astronomes depuis longtemps déjà car elle semble posséder peu de matière noire. L'étude des galaxies naines sphéroïdales comme Leo I offre une occasion unique de caractériser en détail la structure des sous-halo de matière noire. Comparées à d'autres galaxies, les naines sphéroïdales sont relativement simples à mesurer et à simuler, ce qui permet de faire des inférences fiables sur leurs paramètres, et donc de mieux contraindre les propriétés de la matière noire.
Car les galaxies naines satellites de la Voie Lactée sont suffisamment proches pour fournir des traceurs dynamiques individuels (c'est-à-dire des étoiles résolues individuellement), et par rapport aux autres galaxies, elles sont réputées pour avoir une influence relativement insignifiante des baryons, ce qui permet une estimation plus robuste de leurs propriétés dynamiques et de leurs profils de matière noire.
En 2021, María José Bustamante-Rosell et ses collaborateurs avaient voulu tester sur Leo I différents scénarios concernant la matière noire et les trous noirs dans les galaxies naines sphéroïdales. Ils avaient utilisé les mêmes modèles dynamiques rigoureux appliqués aux galaxies plus grandes. Il faut dire que le théoricien Amaro-Seoane avait suggéré en 2014 que les galaxies naines pouvaient abriter un trou noir beaucoup plus massif que ce que l'on pensait jusqu'alors, s'approchant de 1 million de masses solaires, qui pourrait apparaître via des collisions multiples au sein d'amas stellaires compacts.
Des études de la métallicité, de mouvement propre et des mesures de vitesse radiale ont accumulé une quantité importante de données sur la galaxie Leo I. Mais pourtant, ces données n'ont jamais permis de converger vers une image unique des caractéristiques de son halo de matière noire.
Bustamante-Rosell et al. avaient mesuré le profil lumineux stellaire et exploré la cinématique des étoiles. En jouant sur les paramètres du modèle de la galaxie pour faire coller les observations avec les simulations, ils étaient parvenus à la conclusion de la présence d'un trou noir au centre de la galaxie naine, devant avoir une masse probable de 3,3 millions de masses solaires !
Evidemment, le fait qu'un trou noir aussi massif puisse être présent au sein de cette petite galaxie, qui représenterait presque la moitié de sa masse stellaire (5,5 millions de masses solaires) a posé de sérieuses questions dans la communauté astrophysique. C'est pour éclaircir cette étonnante découverte que Raffaele Pascale (INAF, Bologne) et ses collaborateurs ont repris les mêmes données de spectroscopie de champ intégrale qu'avaient utilisées Bustamante-Rosell et al., mais en les réanalysant avec d'autres méthodes. Ils ont utilisé des modèles d'équilibre basés sur des fonctions de distribution et avec une exploration approfondie d'un très grand espace de paramètres. Les chercheurs exploitent une analyse bayésienne en comparant modèle et données.
Sur l'a priori exploré, la distribution a posteriori est presque uniforme vers les faibles masses et augmente légèrement autour de M≃ 105,5 M⊙, alors qu'il présente une forte troncature autour de ∼106 M⊙. Selon Pascale et ses collaborateurs, cela suggère fortement qu’il n’existe pas suffisamment de preuves statistiques pour affirmer la détection d’un trou noir supermassif. L'inférence établit une limite supérieure pour la masse qui vaut 676 000 M⊙ à 3σ, avec une valeur médiane de 7760 masses solaires. Il s'agirait donc d'un trou noir de masse intermédiaire, et non d'un trou noir supermassif (qui ont une masse supérieure à 1 million de masses solaires)
Les chercheurs indiquent que la masse déduite du trou noir se traduit par une limite supérieure de son rayon d'influence Rinfl ≡ GM/σlos (où σlos est la dispersion de la vitesse) qui est comparable à la moyenne de la distance des secteurs cinématiques les plus internes de la galaxie (≃19 pc). Par conséquent, la cinématique des régions internes exclut effectivement l’existence d’un trou noir supermassif, plutôt que de soutenir sa présence.
Mais le trou noir serait tout de même assez gros dans sa catégorie. Sur la base de relations d'échelle, pour une galaxie similaire à Léo I, avec une dispersion de vitesse comprise entre 10 et 12 km s-1 , on devrait s'attendre à un trou noir intermédiaire d'au plus de 10 000 M⊙ , ou de manière équivalente à un rapport de masse μ ≡ MTN / M⋆ compris entre 10-4 et 10-3. Les limites supérieures sur la masse du trou noir et sur μ que Pascale et ses collaborateurs trouvent sont en bon accord avec ces valeurs. En termes de μ, ils mesurent une médiane qui vaut 0,0013. Ces valeurs représentent les limites inférieures qui peuvent être imposées par l'ensemble de données cinématiques.
Pour les auteurs de cette étude, il est très difficile d’identifier de manière concluante la raison de l’écart entre leur résultats et ceux de Bustamante-Rosell et al. de 2021. Contrairement au cas de NGC 6388, où deux ensembles de données donnent des résultats différents, Pascale et son équipe ont ici utilisé le même ensemble de données que Bustamante-Rosell et al, mais avec des algorithmes et des modèles d'ajustement différents. Ainsi, l’utilisation de la spectroscopie de champ intégral ne peut pas être à l’origine de ces différences.
Il faut dire que l’utilisation de la spectroscopie intégrale de champ pour rechercher des trous noirs intermédiaires dans des systèmes stellaires denses a été largement débattue dans le passé. Dans les amas globulaires, on pense, par exemple, que la méthodologie peut introduire des biais, dans la mesure où les spectres qui sont collectés peuvent être dominés par quelques étoiles brillantes plutôt que d'échantillonner toute la distribution stellaire sous-jacente. NGC 6388 est emblématique à cet égard : les spectres des étoiles individuelles indiquent une dispersion de vitesse centrale d'environ 10 km s-1, tandis que les valeurs de la spectroscopie de champ intégral indiquent une dispersion aussi élevée que 25 km s-1 (Lützgendorf et al. 2011 ), qui peut être interprétée comme une signature de trou noir massif.
Pascale et ses collaborateurs estiment que les différences dans les résultats proviennent d’une interaction de facteurs. Une solution potentielle à ce problème pourrait consister à utiliser des vitesses d'étoiles individuelles qui échantillonnent la région donnée par le rayon d'influence du trou noir. Mais la distance de Leo I pose un défi de taille aux astrophysiciens. Ils estiment qu'un échantillon d'au moins 100 vitesses radiales avec une erreur inférieure à 0,2 σlos serait nécessaire pour récupérer toute la distribution de vitesses. Dans le cas de Leo I, cela impliquerait de travailler avec plus de 100 étoiles ayant une erreur de vitesse radiale inférieure à 2 km s-1, des étoiles confinées dans une région inférieure à 15 secondes d'arc.Le trou noir putatif de Leo I serait donc tout au plus un trou noir de masse intermédiaire un peu gros, mais non supermassif. Cette valeur maximale de 676 000 masses solaires est également beaucoup plus conforme aux scénarios de formation des galaxies naines, mais l'écart d'un facteur 5 qui est obtenu par rapport à l'étude parue il y a trois ans reste encore à expliquer.
Source
The central black hole in the dwarf spheroidal galaxy Leo I: Not supermassive, at most an intermediate-mass candidate
R. Pascale et al.
Astronomy&Astrophysics Volume 684, 17 April 2024
https://doi.org/10.1051/0004-6361/202449620
Illustrations
1. La galaxie naine Leo I (Sloan Digital Sky Survey)
2. Plage de masse obtenue par l'inférence bayésienne pour le trou noir de Leo I (Pascale et al.)
3. Raffaele Pascale
mercredi 17 avril 2024
La durée de vie de l'électron mesurée pour tester la mécanique quantique : 28,3 millions de milliards de milliards d'années
Il est toujours important de remettre en cause ce que l’on pense fermement établi. Cela pourrait nous mener vers une physique qui sort du modèle standard. Grâce à leur détecteur de particules ultra performant, la collaboration MAJORANA vient de tester le principe d’exclusion de Pauli et la conservation de la charge électrique, deux pieds de voûte de la mécanique quantique. Ils publient leurs résultats dans Nature Physics.
mardi 16 avril 2024
Détection d'un trou noir stellaire de 33 masses solaires par astrométrie avec Gaia
La mission Gaia vient de débusquer son troisième trou noir vraiment noir, détecté uniquement en observant le mouvement orbital d'une étoile autour de... rien. Et ce n'est pas un petit trou noir stellaire comme on a l'habitude d'en rencontrer dans notre galaxie, celui-là, Gaia BH3, est trois fois plus massif que les trous noirs moyens, avec presque 33 masses solaires. De quoi questionner sérieusement son origine. L'étude est publiée dans Astronomy and Astrophysics.
vendredi 12 avril 2024
Des fusions stellaires à l'origine du champ magnétique des étoiles massives
La plupart des champs magnétiques stellaires, y compris celui du Soleil, sont produits par une dynamo générée dans des couches intérieures soumises à une convection. Les étoiles massives (huit masses solaires ou plus) n’ont pas d’intérieur convectif, on ne sait donc pas pourquoi environ 7 % d’entre elles ont tout de même un champ magnétique. Une équipe d'astrophysiciens à découvert que dans un système binaire d'étoiles massives, l'une des deux est magnétique mais pas l'autre, et elles semblent n'avoir pas le même âge non plus, ce qui les mène sur une bonne piste d'explication... L'étude est publiée dans Science.
jeudi 11 avril 2024
Trop de galaxies naines autour de la galaxie M83, le modèle standard en défaut
lundi 8 avril 2024
Détection d'un neutrino coïncident avec l'éruption gamma d'un blazar très lointain
jeudi 4 avril 2024
L'origine de la pollution des naines blanches
L'accrétion de matière issue de planètes détruites par les effets de marées est le modèle consensuel actuel pour expliquer la présence de métaux dans la photosphère des naines blanches. Mais ce processus serait-il favorisé par la présence d'une étoile compagne ? C'est à cette question qu'une équipe de chercheurs s'est intéressée, et à trouvé une réponse claire. Ils publient leur étude dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
mardi 2 avril 2024
L'astéroïde Apophis pourrait être perturbé avant son passage proche de 2029
L'astéroïde 99942 Apophis passera près de la Terre le 13 avril 2029. On s'attend à ce qu'il rate notre planète de peu (environ 30000 km), mais ça pourrait changer si la trajectoire d'Apophis était perturbée par une interaction avec un autre astéroïde entre-temps. Un duo d'astrophysiciens s'est intéressé à ce cas et a identifié une rencontre rapprochée entre Apophis et un autre gros astéroïde en décembre 2026... Ils publient leur étude dans The Planetary Science Journal.