samedi 18 décembre 2021

536 sursauts radio rapides (FRB) publiés dans le premier catalogue de CHIME/FRB


On aura encore pas mal parlé de FRB (Fast Radio Burst) cette année, tout d’abord le 26 février avec une étude consacrée au FRB de notre galaxie FRB 200428 (ep 1138) puis le 20 avril avec la découverte d’un FRB observable dans les basses fréquences qui se trouvent être décalées dans le temps (ep 1165 ). Et le 28 mai, je vous relatais la localisation de 8 sursauts radio dans des bras spiraux de galaxies (ep. 1184) puis le 25 août ce fut une détection d’un FRB répétitif avec les fréquences les plus basses jamais observées (ep 1211). Et nous avons poursuivis le 3 octobre avec la découverte du 7ème FRB répétitif (ép 1228 ) puis le 14 octobre avec la publication de plus de 1600 sursauts provenant de la même source, le FRB répétitif le plus productif (FRB 20121102), détectés avec le radiotélescope géant FAST, avec à la clé de nouvelles caractéristiques étonnantes (ép. 1233), et enfin 26 octobre, avec de nouvelles données éclairantes sur le FRB extragalactique le plus proche de nous (ép. 1237).
Pour clore cette année sous le signe de ces mystérieux sursauts radio dont on commence un peu à mieux comprendre l’origine possible, nous allons évoquer la nouvelle publication de la collaboration leader du domaine, j’ai nommé CHIME/FRB. Les chercheurs publient aujourd’hui rien de moins que la détection de 536 sursauts radio rapides durant une année pleine. Cela fait en moyenne plus de 10 par semaine ! Presque 2 par jour...  Ce grand nombre de détections localisées et caractérisées leur permet de construire le premier catalogue détaillé, sur lequel on peut maintenant faire des études statistiques. L’article est paru dans The Astrophysical Journal Supplement Series, et il est accompagné de deux autres articles dédiés à des études statistiques sur la distribution et sur la morphologie des signaux détectés, dans The Astrophysical Journal

mercredi 15 décembre 2021

Détection de l'étoile la plus rapide de la galaxie (et la plus proche de Sgr A*)


La collaboration GRAVITY vient encore de frapper ! Les chercheurs produisent une série d’images très profondes et résolues du voisinage immédiat de Sgr A*, et ils montrent le mouvement des étoiles sur quelques mois, avec une nouvelle étoile très proche du trou noir qui n’était pas visible auparavant car trop faiblarde, et une autre qui bat le record de proximité et qui se révèle ultra-rapide ! Elle fonçait à près de 3% de la vitesse de la lumière lorsqu’elle est passé au plus près du trou noir supermassif... Les astrophysiciens en profitent pour déterminer une nouvelle valeur super-précise de la masse de Sgr A* et de sa distance. L’étude est publiée en deux articles dans Astronomy&Astrophysics.

mardi 14 décembre 2021

La Relativité Générale testée comme jamais avec un couple de pulsars


Le pulsar double nommé PSR J0737-3039A/B est un laboratoire astrophysique unique. Il vient d'être utilisé durant 16 ans d'affilée pour étudier très finement comment se comporte la gravitation dans sa forme "Relativité Générale en champ fort". L'équipe de Mickael Kramer parvient à mesurer 7 paramètres relativistes, dont certains pour la première fois. La théorie d'Einstein en ressort à nouveau infalsifiée comme jamais. L'étude est parue dans Physical Review X

dimanche 12 décembre 2021

Nouvelles preuves d'une activité intense de Sgr A* dans le passé récent


Le trou noir central de notre galaxie, Sgr A*, montre de nouveaux indices d'une forte activité passée datant de plusieurs millions d'années. Des astrophysiciens trouvent en effet dans les nuages de gaz du centre galactique des traces d'un mini-jet émanant de la région ultra-centrale de la Voie Lactée. Ces indices font écho à la découverte en 2010 des gigantesques bulles de Fermi (voir ici et ) et plus récemment de canaux reliant le trou noir à ces bulles (voir ici (ép. 842) et (ép. 1199)).  Ils publient leur étude dans The Astrophysical Journal

vendredi 10 décembre 2021

Un chaînon manquant dans l'histoire des amas de galaxies


C'est un chaînon manquant dans l'histoire des amas de galaxies que vient de trouver une collaboration internationale d'astrophysiciens. Lorsqu'elles fusionnent, ces très grandes structures passent par différents stades morphologiques. On avait déjà observé le premier stade et le dernier stade, mais encore jamais la phase intermédiaire. C'est aujourd'hui chose faite. L'étude est publiée dans Astronomy&Astrophysics.

mercredi 8 décembre 2021

Le jet relativiste émanant de M87 a une forme de double hélice


Une équipe d'astrophysiciens a réussi une belle prouesse : en imageant à très haute résolution le jet émanant du trou noir M87*, ils parviennent à déceler une forme en double hélice à l'intérieur du plasma formant le jet. Ils publient ces superbes images dans The Astrophysical Journal Letters.  

lundi 6 décembre 2021

Observation d'une nouvelle galaxie dépourvue de matière noire


En mars 2018, je vous relatais (épisode 706) une découverte qui fit couler beaucoup d'encre, celle d'une galaxie naine ultra-diffuse quasi dépourvue de matière noire, NGC 1052-DF2. Cette découverte fut suivie par une seconde du même type un an plus tard (épisode 843). Après avoir fait l'objet de nombreux doutes, on finit par comprendre que ces galaxies avaient été dépouillées de leur matière noire par l'effet de marée d'une grande galaxie proche. Aujourd'hui, c'est une nouvelle galaxie naine ultra-diffuse qui est observée par une tout autre équipe de recherche et qui apparaît totalement vide de matière noire, et cette galaxie naine est une galaxie isolée, excluant donc tout effet de dépouillement. AGC 114905 défie également le modèle de gravitation modifiée MOND. L'étude est publiée dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

dimanche 5 décembre 2021

Un trou noir de 3,3 millions de masses solaires dans la galaxie naine Leo I


Une équipe de chercheurs germano-américaine vient de déceler la présence d'un trou noir supermassif de 3,3 millions de masses solaires au cœur de la galaxie naine sphéroïdale Leo I en observant la dynamique de ses étoiles. Jusqu'à aujourd'hui, on pensait que ce type de galaxie ne pouvait abriter que des trous noirs de masse intermédiaire, de moins de 100 000 masses solaires. Les astrophysiciens montrent également que la galaxie naine serait très pauvre en matière noire. L'étude est parue dans The Astrophysical Journal.

samedi 4 décembre 2021

Double record pour un couple de trous noirs supermassifs


Une équipe d’astrophysiciens vient d’observer le couple de trous noirs supermassifs les plus proches l’un de l’autre, et le plus proche de nous. Ils ne sont séparés que par 500 parsecs (1600 années-lumière). L’étude est parue dans Astronomy&Astrophysics.

vendredi 3 décembre 2021

Sonder la structure interne des neutrons avec des électrons et des positrons


Les propriétés fondamentales du neutron sont très importantes à connaître car elles ont des implications cruciales en astrophysique, depuis l'Univers primordial et la nucléosynthèse du même nom, jusqu'aux étoiles à neutrons aux propriétés déconcertantes, et à la production des noyaux atomiques les plus lourds, lors de fusions d'étoiles à neutrons ou d'explosions de supernovas. Des mesures précises de l'annihilation d'une paire électron-positron en une paire neutron-antineutron permettent aujourd'hui de "voir" à l'intérieur du neutron pour mieux comprendre sa structure complexe. L'étude de la collaboration internationale BESIII à l'origine de cette expérience inédite est publiée dans Nature Physics.

mercredi 1 décembre 2021

Caractérisation de plus de 6000 amas d'étoiles


Un duo d'astrophysiciens états-uniens vient de publier une étude portant sur la taille de plus de 6000 amas d'étoiles observés dans 31 galaxies, fournissant le plus grand échantillon de tailles d'amas, ce qui permet de trouver une relation simple de puissance entre la rayon des amas et leur masse. Une étude à paraître dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

lundi 29 novembre 2021

Les amas globulaires de la Voie Lactée sont très âgés


L'âge d'un grand nombre d'amas globulaires de la Voie Lactée est encore mal connu, la majorité des amas globulaires n'ont en fait pas de mesures d'âge cohérentes. Une équipe américaine vient d'évaluer l'âge de neuf amas globulaires qui sont situés à l'intérieur de notre galaxie. Ils déterminent un âge en relatif à d'autre amas globulaires dont les caractéristiques sont mieux connues. Ils trouvent pour les neuf amas étudiés un âge très élevé, en moyenne 12,9 milliards d'années. L'étude est parue dans The Astronomical Journal.

vendredi 26 novembre 2021

Le trou noir supermassif J0100+2802 est bien extra-ordinaire


Le trou noir supermassif nommé J0100+2802, avec ses 12 milliards de masses solaires est connu pour être le trou noir le plus massif connu situé dans le premier milliard d’années de l’Univers. Depuis sa découverte en 2015, ses caractéristiques ont été mises en doutes, mais de nouvelles observations obtenues en rayons X viennent de vérifier que l’image du quasar qui l’abrite n’est pas amplifiée par une lentille gravitationnelle, ce qui confirme sa luminosité extrême et donc la masse inouïe de ce trou noir précoce. L’étude est parue dans The Astrophysical Journal Letters.

mercredi 24 novembre 2021

Découverte de la naine blanche à la rotation la plus rapide


Parmi les étoiles qui tournent très vite sur elles-mêmes, on connait les étoiles à neutrons. Mais il n’y a pas qu’elles... Les étoiles naines blanches, beaucoup plus grandes que les étoiles à neutrons, même si elles ont une taille seulement comparable à celle de la Terre, peuvent aussi arborer une vitesse de rotation très élevée. Le record de rotation pour une naine blanche vient d’être observé : elle fait un tour sur elle-même en 24,9 secondes ! L’étude est parue dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society Letters.

dimanche 21 novembre 2021

Découverte d'un grand réservoir d'eau au fond de Valles Marineris sur Mars


La sonde ExoMars TGO avec son télescope à neutrons a produit une carte des zones hydrogénées dans le premier mètre du régolithe martien. Cette cartographie à haute résolution, qui permet de repérer l'eau sous forme de glace ou de minéraux hydratés, montre une vaste étendue très riche en eau, tout au fond de Valles Marineris, qui se trouve non loin de l'équateur Martien, une première. L'étude est publiée dans Icarus.

samedi 20 novembre 2021

Ordinateur quantique et rayons cosmiques ne font pas bon ménage


Ces derniers temps, on parle beaucoup d'"ordinateur quantique", de "calcul quantique", de qubits et autres révolutions informatiques à la mode en cours de développement. Ce que l'on sait moins en revanche, c'est qu'il existe une limitation naturelle à l'utilisation de tels bits quantiques : les rayons cosmiques. Récemment, des chercheurs américains ont montré que les rayons cosmiques produisaient en continu des erreurs corrélées dans un réseau de qubits, des erreurs impossibles à corriger. L'étude a été publiée dans Nature en juin dernier.

jeudi 18 novembre 2021

Les étoiles pauvres en métaux des Nuages de Magellan sont riches en europium


Une équipe d'astrophysiciens explore les 13 étoiles géantes qui ont la plus faible métallicité des Nuages de Magellan (LMC et SMC). Ils étudient ainsi les premières étapes de la formation de ces galaxies et de leur évolution chimique. Ils ont découvert que ces étoiles sont plus riches que celles de la Voie Lactée en europium, un élément clé de la nucléosynthèse par capture rapide de neutrons, le processus r. Les chercheurs parviennent alors à déterminer l'origine de ce processus. Une étude publiée dans The Astronomical Journal. 

mardi 16 novembre 2021

19 ans après son cataclysme, V838 Monocerotis dévoile sa structure grâce à ALMA


En janvier 2002, V838 Monocerotis (V838 Mon) a fait sensation dans la communauté astrophysique. En l'espace de quelques semaines, l'étoile a augmenté sa luminosité de plus d'un facteur 1000, donnant lieu à un écho lumineux rare qui a été immortalisé par le télescope spatial Hubble. On a compris depuis qu'avait eu lieu une collision entre deux étoiles, mais aujourd'hui, c'est grâce au radiotélescope ALMA que des astrophysiciens polonais, états-uniens et indien mettent en évidence de manière claire la présence d'une autre étoile dans le système, à côté du résultat de la fusion... Une étude parue dans Astronomy & Astrophysics.

dimanche 14 novembre 2021

Les images radio somptueuses de MeerKAT


Une équipe internationale publie des résultats inédits sur la formation et l'évolution des galaxies grâce au premier grand relevé radio du réseau MeerKAT, le MeerKAT Galaxy Cluster Legacy Survey (MGCLS). On y découvre des images somptueuses de structures complexes dans 115 amas de galaxies. L'étude est publiées dans Astronomy&Astophysics.

samedi 13 novembre 2021

Observations de vents de particules ultra-rapides autour de trous noirs supermassifs via leurs rayons gamma


Une équipe d'astrophysiciens vient de détecter pour la première fois le rayonnement gamma produit par le phénomène d'"écoulement ultra-rapide" (UFO en anglais, pour Ultra Fast Outflows). Il s'agit des vents de matière qui sont éjectés par un trou noir supermassif en dehors de son axe de rotation. L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal

vendredi 12 novembre 2021

Découverte d'un trou noir stellaire dans un jeune amas d'étoiles du Grand Nuage de Magellan


Pour la première fois, un trou noir stellaire a été détecté dans un jeune amas d'étoiles, et qui plus est en dehors de notre galaxie, dans le Grand Nuage de Magellan. Il a été détecté grâce aux mouvements d'une étoile compagne grâce au Very Large Telescope de l'ESO. L'étude est publiée dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. 

jeudi 11 novembre 2021

Découverte d'un couple de quasars très serré, 1 milliard d'années après le Big Bang


Une équipe d'astrophysiciens rapporte la découverte d'un couple de quasars très serrés, séparés d'à peine 30 000 années-lumière, ce qui équivaut à la distance qui nous sépare du centre de la Voie Lactée. Son petit nom est J2037-4537 et il est situé 1,1 milliard d'années après le Big Bang. L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal Letters.

mercredi 10 novembre 2021

Le carbone 14, un traceur clé pour étudier la Terre et ses habitants


Le carbone-14 (14C) qu’on appelle parfois radiocarbone, est un isotope radioactif du carbone qui est produit dans la haute atmosphère par les rayons cosmiques, par l'interaction d’un neutron sur un noyau d’azote-14 (une réaction qui a pour effet de remplacer un proton du noyau d’azote par un neutron, une réaction (n,p)). Le 14C est ensuite rapidement incorporé dans le cycle du carbone terrestre sous la forme de dioxyde de carbone. Il est bien connu car il permet de calculer l'âge des matériaux carbonés qui ont moins de 55 000 ans. Timothy Heaton (University of Sheffield) et ses collaborateurs publient aujourd’hui dans Science une revue consacrée aux utilisations du 14C . Ils discutent des nouvelles connaissances obtenues sur les processus climatiques, le Soleil, la géodynamo de la Terre et le cycle du carbone qui ont émergé grâce aux progrès récents qui ont permis de construire de meilleures courbes d'étalonnage des datations du radiocarbone.

lundi 8 novembre 2021

Observation d'un GRB dédoublé dans le temps par lentille gravitationnelle


L'observation d'objets lentillés gravitationnellement variant dans le temps est difficile et rare. Les sursauts gamma (GRBs) offrent une bonne précision temporelle, complétant les observations des quasars et des supernovas. Aujourd'hui, une étude détaille l'observation d'un GRB vu deux fois à 33,3 s d'intervalle du fait d'une lentille gravitationnelle, dont on peut déduire la masse. L'étude est parue dans The Astrophysical Journal Letters.

dimanche 7 novembre 2021

Uranus : un coeur de glace qui grossit


L'origine de la très faible luminosité d'Uranus est inconnue, tout comme la source de la dissipation de marée interne qui est requise pour expliquer les orbites de ses lunes. Des planétologues trouvent que la phase de l'eau sous sa forme solide dans les couches d'Uranus possède une grande viscosité, contrairement à ce que l'on estimait, une viscosité à même d'expliquer le flux thermique anormalement bas de la planète glacée via l'existence d'un noyau de glace en croissance. L'étude est publiée dans The Planetary Science Journal.

vendredi 5 novembre 2021

Découverte de traces d'un impact de comète au Chili il y a environ 12000 ans

Il y a environ 12 000 ans, quelque chose a brûlé une vaste étendue du désert d'Atacama, au Chili, avec une chaleur si intense qu'elle a transformé le sol sablonneux en vastes plaques de verre silicaté. Aujourd'hui, une équipe de chercheurs qui étudie la distribution et la composition de ces verres est parvenue à une conclusion sur la cause de ce brasier : l'impact d'une comète. Une étude parue dans le journal Geology.

mercredi 3 novembre 2021

Un recul de trou noir supermassif, source indirecte de destruction d'étoiles par effet de marée


Existe-t-il un lien de cause à effet entre fusion de galaxies et nombre accru de destruction d'étoiles par effet de marée gravitationnelle du trou noir supermassif ? Il existe en tous cas une nette corrélation observée entre les deux. Une étude vient de trouver le lien très probable entre les deux phénomènes via l'apparition d'un noyau d'étoiles fortement excentrique qui doit se former autour du trou noir supermassif nouvellement créé après fusion. L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal Letters

mardi 2 novembre 2021

Un pulsar binaire à l'origine de neutrinos et de photons gamma très énergétiques en coïncidence


Le 4 août dernier (voir ici), les chercheurs russes de l'expérience Carpet-2, menée par Dahir Dzhappuev publiaient l'observation d'une émission gamma coïncidente avec un neutrino ultra-énergétique détecté par IceCube en Antarctique. Cette observation indiquait une provenance du Pevatron du Cocon du Cygne, une première pour une détection à multimessagers sur une telle source. Aujourd'hui, une autre équipe de physiciens russes publie une explication pour la production de neutrinos ultra-énergétiques dans un Pevatron impliquant un système binaire d'étoiles. Ils publient leur étude dans The Astrophysical Journal Letters.

lundi 1 novembre 2021

Idunn Mons : un volcan actif aujourd'hui sur Vénus

En 2010, l'instrument VIRTIS (Visible and Infrared Thermal Imaging Spectrometer) de la sonde européenne Venus Express avait observé pour la première fois des anomalies d'émissivité en infra-rouge au-dessus du sommet et du flanc de Idunn Mons, un volcan vénusien de 200 km de large situé dans l'Imdr Regio, une grande région volcanique de Vénus. Les anomalies suggèrent la présence de dépôts volcaniques chimiquement non altérés, ce qui avait fourni un premier indice que le volcanisme dans cette région a pu être actif au cours des derniers millions d'années. Dans une nouvelle étude plus approfondie qui vient de paraître dans The Planetary Science Journal, des planétologues suggèrent que le mont Idunn pourrait être géologiquement actif à la fois sur le plan volcanique et tectonique en ce moment même...

samedi 30 octobre 2021

Plongée dans les vortex de Jupiter avec Juno


Sur Jupiter, la façon dont les caractéristiques des vortex atmosphériques, dont le plus célèbre d'entre eux, la Grande Tache Rouge, changent avec la profondeur est encore inconnue. Une équipe de recherche à grande majorité états-unienne vient de publier des observations inédites effectuées avec le radiomètre à micro-ondes de la sonde Juno, ce qui permet d'en savoir plus... Ils publient leur travail cette semaine dans Science.

jeudi 28 octobre 2021

Observation d'un proto-amas de galaxies à très fort taux de formation d'étoiles 3 milliards d'années après le Big Bang


Une équipe internationale d'astrophysiciens vient de publier la découverte d'une structure considérée comme un proto-amas de galaxies situé 3 milliards d'années après le Big Bang, un proto-amas en passe de devenir rapidement un superamas de galaxies tant son taux de formation stellaire est élevé. L'étude est publiée dans Astronomy&Astrophysics.

mardi 26 octobre 2021

La piste du magnétar hyperactif s'éloigne pour le FRB proche FRB 20200120E


La découverte d'un sursaut radio rapide (FRB) provenant du magnétar SGR 1935+2154 le 28 avril 2020 a apporté un soutien observationnel fort à une connexion entre les FRB et les magnétars. Le sursaut radio brillant FRB 20200428A provenant de SGR 1935+2154 était accompagné de l'émission simultanée de rayons X durs dont les propriétés sont similaires à celles des éruptions d'autres magnétars galactiques. Une nouvelle étude vient de se pencher sur l'autre FRB qui est susceptible d'être détectable en rayons X vue sa relativement faible distance ((FRB 20200120E)), avec la recherche de signal dans 18 ans d'archives... En vain! L'étude est publiée en open access dans The Astrophysical Journal Letters.

jeudi 21 octobre 2021

NGC 2005 : Un amas globulaire relique d'une fusion entre galaxies naines


La composition chimique des étoiles de l'amas globulaire NGC 2005 diffère nettement de celle des autres étoiles du Grand Nuage de Magellan. C'est la première preuve de la fusion de galaxies naines en dehors de la Voie Lactée. Cette observation d'une équipe italienne est publiée dans Nature Astronomy.


mercredi 20 octobre 2021

Les caractéristiques du CMB reproduites pour la première fois par un modèle de gravitation modifiée


[COSMOLOGIE] Des chercheurs tchèques parviennent à créer un modèle théorique de gravité modifiée relativiste, une sorte d'extension de modèles de type MOND, mais qui arrive pour la première fois à reproduire les caractéristiques du fond diffus cosmologique, ce que n'étaient encore jamais arrivés à produire les modèles de dynamique newtonienne modifiée. Ils publient leurs résultats dans Physical Review Letters.

dimanche 17 octobre 2021

Des chiffres, des chiffres, des chiffres !

Vous avez peut-être remarqué que cet épisode est le numéro 1234, 1-2-3-4, une configuration numérique qui n’arrivera plus avant une dizaine d’année dans 1111 épisodes. Nous allons donc en profiter pour faire un numéro un peu spécial dans lequel je vais littéralement vous abreuver de chiffres, plein de chiffres, et des chiffres astronomiques bien sûr…


jeudi 14 octobre 2021

1652 sursauts observés sur FRB 20121102, et de la nouveauté apparaît


Depuis le début de Ça Se Passe Là Haut il y a 10 ans, je vous fais vivre en continu les avancées de la recherche de l'origine des Fast Radio Bursts (FRB), ces sursauts radio rapides si étonnants. Une nouvelle étude parue cette semaine dans Nature explore les émissions répétées de FRB 20121102 qui fut le premier FRB a avoir été localisé, c'était en 2017. Les chercheurs ont observé plus de 1500 sursauts en très peu de temps avec le radiotélescope chinois géant FAST, de quoi faire des analyses statistiques et trouver un nouveau comportement curieux.

mardi 12 octobre 2021

TOI 3362b : une Jupiter chaude en cours de migration


Un grand nombre de planètes géantes ont été détectées sur des orbites très proches de leur étoile, montrant une période orbitale très courte, ce qui peut paraître étonnant pour des planètes massives qui sont sensées se former assez loin des étoiles. Aujourd'hui, une équipe d'astrophysiciens rapporte l'observation d'une planètes géante ayant une orbite très excentrique, qui serait donc en cours de migration. L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal Letters.

dimanche 10 octobre 2021

Eta Carinae : observation d'une variabilité incomprise du flux gamma entre périastres successifs


On ne présente plus Eta Carinae, ce couple d'étoiles très massives en interaction étroite qui est plongée dans l'épaisse nébuleuse de l'Homoncule. En 2008, on a détecté des rayons X non thermiques en provenant et l'année suivante en 2009, ce furent des rayons gamma énergétiques, coïncidant avec le passage au plus proche des deux étoiles. Une nouvelle étude s'est penchée dans les données d'archives du télescope gamma Fermi-LAT des 12 dernières années et analyse l'évolution de l'émission gamma couvrant deux périodes de rotation du couple et trois passages au périastre, là où le rayonnement gamma est le plus intense. L'étude est publiée dans Astronomy&Astrophysics.

jeudi 7 octobre 2021

JUNA : le nouvel outil puissant de l'astrophysique nucléaire


Après LUNA dans le laboratoire du Gran Sasso, voici le second accélérateur de particules installé dans un laboratoire très profond, à 2400 m sous terre dans le laboratoire chinois de Jinping. Il s'appelle JUNA (Jinping Underground Nuclear Astrophysics) et permet d'étudier des réactions nucléaires astrophysiques qui nécessitent un très bas bruit de fond. Les chercheurs chinois publient aujourd'hui dans Physical Review Letters leurs toutes premières mesures, qui sont consacrées à une réaction clé du fluor dans les étoiles.

mardi 5 octobre 2021

Toujours aucune trace d'ondes gravitationnelles primordiales dans le CMB


Une recherche actualisée des ondes gravitationnelles primordiales, qui auraient été produites lors de la phase inflationnaire de l'Univers, ne trouve toujours pas de signal. Cette nouvelle contrainte observationnelle implique que certains modèles d'inflation de l'Univers primordial deviennent moins viables. L'étude est parue dans Physical Review Letters.

dimanche 3 octobre 2021

Un nouveau FRB répétitif localisé, le septième...

Parmi les 791 sursauts radio rapides (FRB) qui ont été détectés à ce jour, il existe 24 sources connues qui en produisent de manière répétitive, dont 2 avec une certaine période. Et tous ces sursauts ont aussi permis de localiser 19 sources avec précision dans des galaxies. Mais seules 6 de ces FRB localisés sont du type répétitif. Aujourd'hui, les radioastronomes de la collaboration CHIME/FRB annoncent la localisation d'un septième FRB répétitif dans une galaxie relativement proche, située à "seulement" 65 millions d'années-lumière. Ils publient leur étude dans The Astrophysical Journal Letters.

vendredi 1 octobre 2021

Les graines de trous noirs supermassifs ne peuvent pas migrer pour former... des trous noirs supermassifs


Les scénarios possibles de formation des trous noirs supermassifs dans l'univers primitif comprennent une croissance rapide à partir de trous noirs "graines" moins massifs par accrétion ou par fusions rapides, mais ces deux scénarios exigent que les trous noirs graines migrent efficacement vers le centre galactique et y soient piégés par friction dynamique. Une étude par simulation s'est penchée sur ce processus et montre que ça ne marche pas très bien... Les astrophysiciens publient leurs résultats dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

lundi 27 septembre 2021

Les axions détectables sous forme de miniclusters traversés par des étoiles à neutrons


Bonne nouvelle! Il existe une nouvelle voie de détection des axions, les autres particules candidates sérieuses pour expliquer la matière noire. Elle fait intervenir des étoiles à neutrons et leur puissant champ magnétique et l'hypothèse de la présence de miniclusters d'axions, des groupes de particules qui sont restées liées entre elles par la gravitation depuis le début de l'Univers. L'étude des physiciens européens qui décrit l'effet détectable associé à la rencontre d'étoiles à neutrons avec ces miniclusters est publiée dans Physical Review Letters.    

samedi 25 septembre 2021

Les naines blanches deviennent magnétiques en vieillissant


Au moins une naine blanche sur quatre terminera sa vie comme une étoile magnétisée... Une étude récente publiée dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society portant sur un échantillon de naines blanches proches montre de nouvelles preuves de la corrélation qui existe entre la fréquence du magnétisme dans les naines blanches et leur âge.

mercredi 22 septembre 2021

Des galaxies précoces ne forment plus d'étoiles par manque de gaz froid


Les premières galaxies massives, celles qui se sont formées au cours des trois premiers milliards d'années après le Big Bang, devraient contenir de grandes quantités d'hydrogène froid, le combustible nécessaire à la formation des étoiles. Mais une équipe d'astrophysiciens vient d'observer une petite étrangeté avec ALMA : six galaxies massives précoces qui n'ont plus du tout de carburant pour former des étoiles. Ils publient leurs observations aujourd'hui dans Nature

lundi 20 septembre 2021

L'origine du fond diffus gamma dévoilée


Il n'y a pas que le fond diffus cosmologique, le fond diffus de neutrinos ou le fond diffus de lumière extragalactique, il existe aussi un autre fond diffus qui baigne tout le ciel, un fond de rayons gamma. Depuis les années 1960, les astrophysiciens cherchent à savoir quelle est la source de ce rayonnement gamma. Deux origines sont en compétition : noyaux actifs de galaxies et galaxies à forte formation stellaire. Une étude parue dans Nature la semaine dernière vient de montrer quelle est la bonne source.

samedi 18 septembre 2021

Le résidu de la supernova de 1181 enfin trouvé


Depuis 10 siècles, seulement 5 supernovas de notre galaxie ont été observées par les astronomes (chinois ou européens). Pour 4 d'entre elles, nous connaissons l'objet résiduel de l'explosion, une petite nébuleuse en expansion rapide. Aujourd'hui, une équipe internationale d'astrophysiciens avec l'aide d'un astronome amateur français, vient d'identifier formellement le résidu de la cinquième, la supernova SN 1181, qui avait été observée en Chine il y a 840 ans, et dont on peut désormais connaître le type, qui se révèle un peu différent des autres... L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal Letters.

jeudi 16 septembre 2021

Extension à forte masse de la relation problématique de Tully-Fisher dans les galaxies


La relation de Tully-Fisher qui a été définie en 1977 est un mystère dans le monde des galaxies dans le cadre du modèle standard ΛCDM. En effet, cette relation bien définie par l'observation montre une relation claire entre la masse baryonique d'une galaxie (étoiles+gaz) et sa vitesse de rotation maximale. Or dans le modèle standard incluant une grosse quantité de matière noire, cette vitesse de rotation doit dépendre un peu de la masse baryonique, mais surtout beaucoup de la masse de matière noire. La relation de Tully-Fisher laisse donc penser qu'il existe une corrélation forte entre matière baryonique et matière noire, ce que le modèle ΛCDM exclut... Une nouvelle étude vient d'être publiée dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, qui étend un peu plus la plage de validité de la relation de Tully-Fisher.

mercredi 15 septembre 2021

Le modèle cosmologique de Dirac-Milne passe un nouveau cap


[COSMOLOGIE] Le modèle cosmologique ΛCDM a toujours de la concurrence, et heureusement... Les plus fidèles d'entre vous se souviendront peut-être d'un billet que je vous avais proposé en février 2012 et que j'avais intitulé : "Symétrie Matière/Anti-Matière et masse négative, une clé pour l'élégance ?" : il s'agissait d'un article des physiciens français Aurélien Benoit-Lévy et Gabriel Chardin qui présentait un nouveau modèle d'Univers hyper élégant, où coexistent matière et antimatière à quantité égale et dans lequel les particules d'antimatière antigravitent et se repoussent également entre elles, créant des effets étonnants à même d'expliquer des choses incomprises comme l'énergie noire (entre autre). Ce modèle dit de Dirac-Milne a continué à être développé par Chardin et d'autres collaborateurs avec plusieurs articles parus en 2018 et 2020, et cet été, ils ont publié dans Astronomy&Astrophysics une nouvelle étude assez bluffante, dans laquelle Chardin et ses collaborateurs démontrent que leur modèle d'Univers produit naturellement des courbes de rotation galactiques plates, ce qui avait mené initialement au concept de matière noire... Et ils retrouvent un comportement de type MOND dans les galaxies.

lundi 13 septembre 2021

La supernova qui doit réapparaître dans 16 ans par effet de lentille gravitationnelle


Il y a environ 10 milliards d'années, une étoile a explosé dans une galaxie lointaine appelée MRG-M0138. Une partie de la lumière de cette explosion a ensuite subit un effet de lentille gravitationnelle, produit par un amas de galaxies massif dont la gravité a envoyé la lumière sur de multiples chemins. En 2016, la supernova nous est apparue sous la forme de trois points lumineux distincts séparés temporellement, chacun marquant trois chemins empruntés par la lumière pour arriver jusqu'ici. Après analyse fine de la lentille, des astrophysiciens états-uniens prédisent que deux nouvelles images de cette supernova vont apparaître... dans 16 ans et dans 21 ans! Ils publient leur étude aujourd'hui dans Nature Astronomy.