26/10/15

Cassini : Plongée en panache vers Encelade

C'est dans deux jours que la sonde Cassini va étudier de très près les caractéristiques de l'océan de Encelade, satellite de Saturne. Elle va plonger dans les panaches de vapeur et de molécules organiques qui s'échappent de son pôle sud, à la distance record de 48 km d'altitude seulement...

Encelade (NASA/JPL-Caltech)
Parmi les découvertes de Cassini sur Encelade depuis 2005, il y a eut tout d'abord l'existence de ces panaches étonnants, faits de glace d'eau, de vapeur, de molécules organiques (Co2, ammoniac) et de silice, puis ce fut la mise en évidence d'eau liquide sous l'épaisse couche de glace, suivie par la mise en évidence d'une activité hydrothermale avec une eau pouvant atteindre 90°C et enfin il y a quelques mois, qu'il y avait un océan global circulant sous les quelques dizaines de kilomètres de glace de la croûte externe fissurée.

La sonde Cassini (NASA/ESA)
Ce survol de mercredi est le survol le plus rasant qu'effectuera Cassini dans le panache de vapeur glacée du pôle sud d'Encelade. Bien sûr, Cassini n'est pas en mesure de détecter une trace directe de vie dans l'océan d'Encelade, mais elle pourra fournir des indications précieuses sur son habitabilité. C'est surtout via l'activité hydrothermale (la chimie ayant lieu par interactions de roches et d'eau chaude) que les chercheurs espèrent avoir des indications intéressantes sur l'habitabilité potentielle de formes de vie primitives. Et le point clé ici est la détection d'hydrogène moléculaire (H2). Tous les planétologues s'accordent sur le fait que la présence d'hydrogène moléculaire dans le panache d'Encelade sera extrêmement intéressante si elle est avérée.

Mais le survol rapproché de la sonde servira aussi à mieux saisir la chimie des panaches elle-même, en permettant de détecter plus facilement les molécules lourdes comme les molécules organiques, qui avaient déjà été flairées mais à bien plus grande distance. Ce survol devrait résoudre le mystère de la forme des panaches, en colonne ou en rideaux ? Ou les deux ? La réponse fournira un éclairage sur la façon dont l'eau parvient jusqu'à la surface depuis l'océan sous-jacent.
Enfin, les astronomes ne s'accordent pas tous sur la quantité de glace et d'eau que les panaches projettent dans l'espace. La mesure plus précise de cette activité aura des implications importantes sur la connaissance de la durée depuis laquelle le phénomène existe. 

On a plus qu'à espérer que les analyses des données arrivent le plus vite possible, on peut  tout de même estimer que cela prendra probablement quelques mois... d'attente fébrile.


Tout savoir sur la mission Cassini : 

Aucun commentaire :