Cette superbe image du pôle Sud de Jupiter a été produite par Juno lors de son dernier survol en date, le 2 février. Son imageur JunoCam offre des détails époustouflants sur les tempêtes qui sévissent dans cette région polaire. La distance de la sonde au plus près du sommet des nuages Joviens est ici de 103 000 km, mais elle s'en approche jusqu'à 5300 km au cours de son orbite elliptique.
Cette image a été traitée par un amateur, John Landino, et comme lui, vous pouvez vous aussi fouiller dans les données brutes envoyées par Juno pour produire des images améliorées. L'équipe de JunoCam met en effet à disposition du public toutes ses données. N'hésitez pas !
Ce survol était le 4ème depuis son insertion en orbite le 4 juillet 2016, il lui en reste une bonne trentaine à effectuer d'ici au mois de juillet 2018. Juno se comporte toujours nominalement selon les spécialistes de la NASA. John Bolton, responsable scientifique de la mission, précise : "Juno fournit des résultats spectaculaires et nous sommes en train de revoir nos idées sur le fonctionnement des planètes géantes!". Parmi les résultats engrangés, Juno a déjà montré que le champ magnétique de Jupiter était plus fort et produisait des aurores plus grandes que ce que l'on pensait.
Néanmoins, il a été décidé que la suite de la mission resterait pour le moment sur son orbite actuelle de 53 jours, alors qu'une option envisagée était de raccourcir l'orbite et de s'approcher à plus courte distance de Jupiter, avec une période de 14 jours. Les scientifiques américains ont préféré assurer les résultats en cours plutôt que prendre des risques.
Un problème est en effet apparu dans le système de propulsion de la sonde, plus exactement sur un valve à hélium. Le problème a été observé pour la première fois en octobre lorsque les ingénieurs de la NASA ont essayé de pressuriser le propulseur et ont observé par télémétrie que les valves avaient pris plus de temps que la normale pour s'ouvrir : plusieurs minutes alors qu'elles auraient dû le faire en seulement quelques secondes.
Effectuer une manœuvre pour changer d'orbite aurait donc eu le risque de produire une poussée incontrôlée en cas de défaillance du moteur, et d'envoyer Juno sur une orbite inappropriée, et au risque de compromettre sérieusement la suite de la mission.
Il y a plusieurs points positifs à ce changement de stratégie : en restant plus loin de la planète géante, Juno aura plus de temps pour explorer sa magnétosphère et ses interactions avec le vent solaire, et surtout, la sonde restera plus longtemps à l'écart de la ceinture de radiations très destructive de Jupiter, ce qui pourrait allonger sa durée de vie au delà de la date initialement prévue.
Le prochain survol de Juno est prévu le 27 mars.
Illustrations
1) Le pôle sud de Jupiter imagé par Juno (NASA/John Landino)
2) vue d'artiste de la sonde Juno (NASA)
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