24/05/17

Surveiller la Lune pour protéger la Terre


La Terre est constamment bombardée par des météorites de plus ou moins grande taille. Les plus petites brûlent dans l'atmosphère. La Lune subit le même bombardement mais n'a pas d'atmosphère. Ces impacts lunaires sont ainsi plus violents et plus nombreux. Le projet grec NELIOTA les détecte, nous offrant une meilleure compréhension pour finalement mieux nous en protéger. 

L'idée du projet NELIOTA  (Near-Earth object Lunar Impacts and Optical TrAnsients) est d'observer la Lune en continu, en la filmant à 30 images par secondes, entre le dernier quartier et le premier quartier, durant 14 jours d'affilée. NELIOTA utilise un télescope de 1,2 m de l'Observatoire National d'Athènes, qui est situé près de Kryoneri en Grèce. Les astronomes y ont installé deux caméra enregistrant deux longueurs d'ondes différentes. Le but est d'imager les flashes de lumière qui sont produits par des impacts météoritiques dans l'hémisphère ombré de la Lune. Grâce à ses deux caméras, NELIOTA est le premier système de ce type à pouvoir déterminer la température de l'impact observé. Cette donnée permet par la suite, connaissant la luminosité de l'impact et en faisant une hypothèse sur la densité de la météorite et sa vitesse, d'évaluer la masse et la taille de l'objet.

NELIOTA a démarré ses opérations le 8 mars 2017. Il avait montré toutes ses capacités dès les tests de mise en service en détectant 4 impacts en seulement 11 heures d'observation. La campagne de "surveillance" est prévue pour durer 22 mois. L'équipe de Alceste Bonanos qui dirige le projet scientifique, estime qu'en 22 mois, le nombre de NEO (near earth objects), astéroides géocroiseurs qui ont une taille comprise entre 10 cm et quelques mètres, sera beaucoup mieux connu. Car il faut savoir que dans cette plage de taille, le nombre de ces objets qui présentent un potentiel risque est encore très mal connus. Et ces météorites ne sont pas seulement un danger pour la Terre mais aussi plus simplement pour de futures bases lunaires, qui devront prendre en compte ces cailloux arrivant au sol en bien plus grandes quantités que sur Terre.

La collaboration NELIOTA tient à jour en quasi temps réel (avec un délai de 24h), tous les impacts détectés sur la Lune, avec leurs caractéristiques : heure, durée, magnitude, coordonnées), si vous êtes curieux, vous pouvez aller voir ici : http://neliota.astro.noa.gr/. Le projet NELIOTA est financé par l'Agence Spatiale Européenne (ESA).


Illustrations

1) Exemple de flash d'impact (collaboration NELIOTA)

2) l'observatoire de Kryoneri (Grèce) (Theofanis Matsopoulos)

1 commentaire :

Youx a dit…

Il n'y aurait-il pas aussi un intérêt à en analyser le spectre?
Normalement, ça devrait être un rayonnement de corps noir, mais n'y aurait-il pas moyen de détecter le nuage de matière vaporisée par l’impact?

Merci!